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Jones : « Filez-moi vos e-mails, que je vous invite dans le rugby moderne ! »

  • Eddie Jones, sélectionneur du XV de la Rose
    Eddie Jones, sélectionneur du XV de la Rose Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Jamais avare d’un bon mot, le boss du XV de la Rose, Eddie Jones a encore comblé son auditoire. Il compare ses joueurs à des animaux, nous invite à un voyage dans le temps pour renouer avec le rugby moderne, et veut que ses joueurs se comportent en samouraïs… Plus sérieusement, le sélectionneur explique aussi pourquoi il a mis Ford sur le banc et comment il articule le jeu anglais autour de deux ouvreurs…

Quel est votre sentiment sur le match ?
On a dû puiser dans nos ressources pendant les 20 premières minutes. Ils ont eu beaucoup de possessions et ils poussaient bien en attaque, ça a été un moment important du match. On a su tenir bon, reprendre l’initiative et saisir nos opportunités pour regagner le vestiaire avec un peu plus d’avance au score. Ensuite nous avons commis une ou deux erreurs qui les ont aidés à revenir dans le match, mais j’ai été impressionné par la capacité de mon équipe à se remobiliser après les moments difficiles. Un grand bravo à Owen (Farrell, N.D.L.R.) dans son rôle de capitaine.

Qu’avez-vous pensé de la performance de votre pilier droit Kyle Sincler, auteur d’un essai ?
Il a vraiment bien poussé en mêlée, c’est une bonne chose. Sur son essai, il se retrouve en position avancée et il reçoit une super passe d’Owen. Après, il passe en mode rhinocéros enragé. Il m’impressionne par tout le boulot qu’il fait pour s’améliorer, notamment sur tout le travail sans ballon.

Le centre Henry Slade, de retour de blessure, s’est également illustré par une superbe passe au pied pour Jonny May…
Nous sommes contents de nos choix oui. L’axe 10-12-13 a eu beaucoup de travail en défense ce soir, comme nous nous y attendions, et chacun a fait sa part. J’ai aussi trouvé que George Ford a fait une entrée en jeu incroyable. Il a baladé l’Australie avec son jeu au pied et a apporté son expertise tactique à l’équipe.

George Ford
George Ford Icon Sport - PA Images

Justement, n’avez-vous pas regretté de l’avoir écarté du XV de départ ?
Mais je ne l’ai pas écarté, mec ! Je lui ai juste donné un nouveau rôle dans lequel il a été brillant ! Je sais que vous avez vraiment du mal avec cela, mais il faudrait que vous commenciez à changer votre façon de regarder notre sport. Le rugby a évolué, aujourd’hui il se joue à 23 ! Allo ? Le rugby se joue à 23 ! Qu’est-ce que vous faites encore trente ans en arrière ? Rejoignez-nous dans le rugby moderne… Rejoignez-nous, rejoignez-nous ! Allez, filez-moi vos e-mails, je vous enverrai des invitations !

Quel regard portez-vous sur la performance de votre troisième ligne et plus spécialement de Tom Curry, qui fut élu homme du match ?
Les Wallabies sont une équipe physique et même s’ils ont des flankers qui sont plus petits que les autres, Michael Hooper et David Pocock sont au top depuis les dix dernières années. Voilà le challenge qui se présentait à nous avant ce match. Je trouve que Tom Curry et Sam Underhill ont été excellents, tout comme le jeune Lewis Ludlam, qui est entré en cours de jeu. Billy Vunipola a fait un super match, très impressionnant. Dans la droite ligne de ce qu’il a fait toute la semaine remarque… C’était peut-être parce que son épouse était là. Il faut qu’on s’arrange pour qu’elle reste la semaine prochaine !

Jonny May s’est également illustré par un doublé pour sa cinquantième sélection avec l’Angleterre.
C’est un bel accomplissement de représenter 50 fois son pays. Plus professionnel que lui, je ne connais pas. Il a prouvé combien il était fort pour finir les coups. Il s’est fait un peu mal à la fin alors on l’a sorti, mais ça devrait aller pour la semaine prochaine.

Jonny May contre l'Australie
Jonny May contre l'Australie Icon Sport - PA Images

Vous êtes australien et vous avez mené les Wallabies, éprouvez-vous un peu de compassion pour les Australiens ?
C’est toujours dur de perdre, surtout à ce niveau de la compétition. En ce moment, non, je ne peux pas compatir ! Je suis simplement heureux d’avoir gagné, je savoure la victoire et je pense que j’en ai le droit. Ça viendra peut-être plus tard dans la semaine, donc vous me reposerez la question à ce moment-là.

Vous évoluez en permanence avec deux ouvreurs sur le terrain avec Farrell, Slade puis Ford, comme le font les All Blacks avec Mo’unga, Beauden Barrett et éventuellement Jordie Barrett. Est-ce un nouveau standard dans le rugby moderne ?
Peut-être que l’Australie va rappeler Rod Kafer (centre international entre 1999 et 2000) ? Il me semble l’avoir vu dans une cabine de télévision, mais je crois qu’il a pris un peu de poids ! Non plus sérieusement il y a 25 ans en arrière, on avait la même chose en Australie, avec un solide et un grand maigre et ils étaient plutôt complémentaires ! Je ne pense pas que cela soit une chose nouvelle… Je me souviens aussi de la grande équipe des Crusaders qui jouait avec Dan Carter et Aaron Mauger. C’est vrai qu’en ce moment, cette configuration revient à la mode. C’est la façon dont le jeu évolue qui l’exige. Avec la bataille qui se joue dans les rucks c’est de plus en plus difficile d’avoir des ballons rapides. Alors on ne peut pas se permettre d’attendre que l’ouvreur n’est pas replacé. Et puis il est bien plus facile de trouver des espaces sur le terrain quand deux joueurs possédant une excellente vision sont sur le terrain en même temps.

Dans la semaine précédant ce quart de finale, vous demandiez à votre équipe d’être animée par un esprit de samouraï… L’avez-vous trouvée animée de cet esprit ?
C’était un match à quitte ou double aujourd’hui, et le meilleur samouraï est toujours celui qui a un plan en tête mais qui est capable de s’adapter, qui garde la tête froide mais qui est bouillant d’agressivité, et je pense que ça résume bien notre match. La question maintenant c’est comment s’améliorer car il y a toujours un samouraï plus fort qui attend derrière… Donc la question qui se pose à nous aujourd’hui est : comment fait-on pour devenir meilleurs en une semaine ? 

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