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Toulouse : deux hommes et un coup fin

  • Julien Marchand et Thomas Ramos sont parmi les meilleurs joueurs français à leurs postes. Photos Icon Sport et La Dépêche du Midi - Xavier de Fenoyl
    Julien Marchand et Thomas Ramos sont parmi les meilleurs joueurs français à leurs postes. Photos Icon Sport et La Dépêche du Midi - Xavier de Fenoyl
  • Deux hommes et un coup fin
    Deux hommes et un coup fin
Publié le Mis à jour
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Julien Marchand et Thomas Ramos, pour des raisons très différentes, faisaient leur retour en club samedi. Et, comme par magie, le champion de France a retrouvé un allant évident…

Il y avait du retour dans l’air. Retour à l’ordinaire, avec une équipe toulousaine enthousiaste et entreprenante, dominatrice physiquement et séduisante offensivement. Il y avait aussi de nouveaux visages connus et capitaux. Dont ceux de Julien Marchand, le capitaine victime d’une rupture du ligament croisé d’un genou en février, et de Thomas Ramos, dont le forfait pour la fin de la Coupe du monde reste flou. Est-ce un hasard si, avec ces cadres en renfort, le champion de France a livré son "match le plus abouti de la saison" selon Clément Poitrenaud ? Non, forcément. Honneur au chef de meute : Julien Marchand, auteur à la 46e d’une entrée décisive (à la place du petit frère). L’interrogation de le placer dans le groupe ou pas a subsisté jusqu’à jeudi. Le staff avait besoin d’être rassuré sur le contenu de ses séances avant d’acter la décision. "J’avais bien bossé la semaine précédente sur le plan physique et les sensations sont revenues en faisant du collectif. Au début, j’étais toujours seul mais rien ne vaut le jeu de mouvement." Lui n’a rien voulu précipiter. "Il y avait des talonneurs, ça ne servait à rien de me dépêcher et me mettre en danger." Huit mois après sa chute, il a retrouvé la compétition. Bien moins pour se mettre dans le bain et accumuler les actions positives. Entre départs tonitruants derrière les ballons portés, sans-faute au lancer et grattage primordial devant son en-but, il a déjà rappelé pourquoi il était l’un des meilleurs à son poste en France. "J’avais de l’appréhension. Le genou a tenu et, au bout d’un moment, on ne peut plus y penser avec la touche, les mêlées, la défense, la communication, le lancement qui arrive. J’ai essayé de me libérer le plus vite possible."

Poitrenaud : "Quand un joueur comme Ramos est à 100 %…"

De quoi rendre Poitrenaud admiratif : "C’est notre capitaine, il a un gros tempérament. Il a apporté ce qu’on attendait, son énergie et son mental. Puis il fédère autour de lui." Comme Cros, revenu à Brive, Julien Marchand a cette faculté à souder le paquet d’avants. Thomas Ramos, lui, a indéniablement mis de l’huile dans les rouages derrière. Voilà sept jours, rien ne l’assurait d’affronter Castres. L’arrière avait appris son forfait avec le XV de France pour une énigmatique "lésion d’entorse interne" à la cheville et embarquait pour Toulouse depuis le Japon. Tout semblait déjà étrange, à commencer par la gravité de la blessure d’un joueur victime de la situation… Lundi, Ramos passait des examens rassurants et prévenait ses entraîneurs de son désir de jouer. "Je l’ai senti bien assez rapidement, explique Poitrenaud. Il était prêt psychologiquement." À compter de mardi, face à la complexité du contexte, le club réclamait les autorisations auprès des différents syndicats. Dans le même temps, l’intéressé avait repris. "Nous étions surpris car on ne l’imaginait pas disputer son premier match quatre ou cinq jours plus tard, note Théo Belan. De l’intérieur, on ne l’a senti pas chamboulé mais très motivé pour avoir droit de rejouer. Il voulait faire le point sur son état physique et enchaîner."

Sa présence allait forcément changer la ligne de trois-quarts stadiste. "Il a naturellement ramené des repères dans le jeu à l’entraînement", poursuit Belan. Une fois les réponses de l’UCPR et de Provale reçues, puis l’avis médical favorable, le choix était évident. "Quand un joueur comme lui est disponible et à 100 %, on ne se pose pas la question, plaide Poitrenaud. Il avait beaucoup d’envie et un peu de frustration. Je crois que son match nous a donné raison." Dès la première séquence, terminée par l’essai de Lebel, Ramos intervenait trois fois. Indispensable. Surtout, en venant régulièrement en premier attaquant, il a fluidifié les choses. Poitrenaud satisfait : "Il n’a pas passé tant de temps que ça en équipe de France et n’a pas oublié comment on jouait à Toulouse. Thomas est sur un tempo de niveau international, il s’est vite mis dans le rythme et on a évolué avec deux numéros 10, ce qui nous a éclairci le jeu et est à l’origine de ces deux premiers essais. Puis on avait un pied supplémentaire sur le terrain, ce dont on a manqué en début de saison." Belan poursuit : "Il a soulagé Zack (Holmes) dans la gestion, a offert de la sérénité et permis de tenir le ballon plus longtemps et plus intelligemment." Cela valait bien quelques larmes de Ramos, privé de son rêve mondial, au coup de sifflet final. Si le staff des Bleus était devant le match, il aura peut-être l’idée de le rappeler en cas de nouveau forfait. Le règlement l’y interdit mais personne n’est à une dérogation près dans cette histoire.

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