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Les forçats de la route

  • Ron Rutland, à gauche, et James Owens ont sillonné les routes du monde, ramenant des souvenirs de gens et de paysages inoubliables. Ce périple de 220 jours leur a permis de récolter 85 000 € pour une ONG qui vient en aide aux enfants défavorisés du continent asiatique et, de manière plus symbolique, d’apporter à Nigel Owens le sifflet en or qu’il utilisa pour le match d’ouverture Japon - Russie. Photos DR Ron Rutland, à gauche, et James Owens ont sillonné les routes du monde, ramenant des souvenirs de gens et de paysages inoubliables. Ce périple de 220 jours leur a permis de récolter 85 000 € pour une ONG qui vient en aide aux enfants défavorisés du continent asiatique et, de manière plus symbolique, d’apporter à Nigel Owens le sifflet en or qu’il utilisa pour le match d’ouverture Japon - Russie. Photos DR
    Ron Rutland, à gauche, et James Owens ont sillonné les routes du monde, ramenant des souvenirs de gens et de paysages inoubliables. Ce périple de 220 jours leur a permis de récolter 85 000 € pour une ONG qui vient en aide aux enfants défavorisés du continent asiatique et, de manière plus symbolique, d’apporter à Nigel Owens le sifflet en or qu’il utilisa pour le match d’ouverture Japon - Russie. Photos DR
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Ron Rutland et James Owens, deux aventuriers modernes, ont traversé le monde en vélo pour délivrer - à temps - le sifflet qu’utilisa Nigel Owens pour donner le coup d’envoi du tournoi...

Ron Rutland est un Sud-Africain de 45 ans. Parfois, il dit de lui qu’il est sans-emploi. D’autres, il assure être plus simplement un "aventurier". En 2013, alors que son épouse Lettie vient de perdre la vie d’un cancer, Ron quitte son job de directeur marketing, vend sa maison et se paye un vélo. "À l’époque, je me trouvais empâté et j’avais vraiment envie d’assister au Mondial anglais. Alors je suis parti du Cap et j’ai rejoint, deux ans plus tard, le stade de Twickenham pour le coup d’envoi de la Coupe du monde." Piqué par le virus de la baroude, Ron Rutland décidait, deux ans plus tard, de traverser la Mongolie à pieds, armé d’un club de golf et d’un sac à dos. "L’idée, c’était de jouer au golf sur le plus grand parcours du monde, un gigantesque green à ciel ouvert : je tapais la balle le plus loin possible, je la récupérais et je recommençais. J’ai compté environ 25 000 coups."

Rutland est un dingue attachant, au sourire solaire et lorsqu’il décida l’an passé de rejoindre Tokyo à vélo depuis Twickenham, le jeune James Owens, un citoyen de Hong Kong âgé de 28 ans, lui écrivit pour se greffer à l’aventure. Celui-ci explique : "L’idée était de récolter des fonds pour les enfants défavorisés du continent asiatique, une association dont je m’occupais déjà peu." James Owens, bien que très jeune, n’était pourtant pas monté sur un vélo depuis des années et pour lui, les premiers jours d’un voyage de huit mois qui débuta le 2 février furent particulièrement douloureux : "Le temps que mon postérieur se fasse à la selle, il s’est passé environ dix jours. Les dix jours les plus longs de ma vie, je vous jure…"

Passée la douleur originelle, Ron Rutland et James Owens ont alors traversé le Royaume-Uni, une infime partie de la France, la Belgique, la Slovaquie, la Roumanie, la Grèce, la Turquie, l’Iran, l’Inde, la Birmanie, la Chine et une bonne dizaine d’autres pays qu’ils nous pardonneront de ne pas tous citer. "Pour moi, poursuit Rutland, la partie la plus dure fut celle reliant Hanoï à Hong Kong. Il faisait 37 degrés à l’ombre, j’étais malade et le dénivelé souvent coriace. Mais bon, j’en avais aussi bavé quelques jours plus tôt au Tadjikistan : à 4 500 mètres d’altitude, il faisait -10 degrés et une poignée de temps plus tard, tout en bas à Lahore (Pakistan, N.D.L.R.), la température était montée à 42 degrés. Ça, c’était hard…"

Des chiens errants en Turquie,

des moines en Birmanie

Au fil de ce voyage, Jesse et Ron ont évidemment rencontré un bon millier de personnes, dont ils garderont à jamais les visages en mémoire. Rutland poursuit : "Aux Pays Bas et en Belgique, les gens nous tendaient de l’eau, du pain, des céréales. En Birmanie, nous avons été hébergés par des moines dans un monastère perché dans la montagne : on a mangé à leur table, ils nous ont traités comme des rois et on a dormi par terre, auprès d’eux." Jesse Owens développe : "Des gens nous ont ouvert leurs maisons au Pakistan, des écoles en Iran. Je me souviens même d’un type, en Hongrie, s’attablant avec nous pour qu’on lui raconte notre voyage : on a beaucoup bu ce soir-là et, lorsqu’on a quitté la table une demi-heure après lui, il avait réglé la note. Je ne connaissais ni son nom ni son prénom." Poursuivis et mordus par des chiens errants en Turquie, secourus sous l’orage par des inconnus au Tadjikistan, Ron Rutland et James Owens ont transporté le sifflet de Nigel Owens - un sifflet en or, celui dont l’arbitre gallois s’est servi pour donner le coup d’envoi de Japon - Russie - comme s’ils transportaient les diamants de la couronne. "On n’avait qu’une peur, conclut Rutland, c’était de le perdre. On l’a gardé avec nos passeports et tous les soirs, je vérifiais qu’il était toujours là."

Après 220 jours de voyage, Ron Rutland et James Owens avaient récolté 85 000 € pour leur ONG et débarquaient enfin à Tokyo escortés d’une centaine de journalistes japonais. Leur incroyable épopée était bel et bien terminée…

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