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La transformation Vakatawa

  • Repositionné au centre depuis son retour à XV, Virimi Vakatawa apporte beaucoup offensivement au jeu des Bleus. Photo M.O. - D.P.
    Repositionné au centre depuis son retour à XV, Virimi Vakatawa apporte beaucoup offensivement au jeu des Bleus. Photo M.O. - D.P.
Publié le Mis à jour
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Formé à l’aile, passé par le VII, Virimi Vakatawa s’épanouit aujourd’hui au centre de l’attaque française.

Virimi Vakatawa revient de loin. De très loin. Sans la blessure de Geoffrey Doumayrou, le joueur d’origine fidjienne, non retenu le 18 juin dernier lors de l’annonce des joueurs sélectionnés pour la préparation à ce Mondial, serait aujourd’hui à batailler sur les pelouses du Top 14 avec son club du Racing 92. Cet épisode, c’est un peu le symbole de sa carrière. De l’aile, en passant par le VII, jusqu’au centre de l’attaque tricolore, le chemin parcouru par Vakatawa n’a pas été des plus formels. Au contraire. Il est siglé d’une forme atypique. Laurent Labit se souvient des premiers moments passés avec le joueur au Plessis-Robinson, le centre d’entraînement du Racing 92. "Le jeu, la stratégie, il s’en foutait complètement. À cette époque-là, les seuls moments où il venait jouer dans d’autres zones du terrain que son aile, c’était pour ramasser quelques ballons autour des rucks, parfois derrière l’ouvreur. Et sur un appui, il était capable de franchir et de remettre l’équipe dans l’avancée. Mais sinon, il jouait à l’aile parce que le jeu, les animations, la défense, savoir pourquoi, comment, ce n’était vraiment pas son truc."

La donne change dès lors que Virimi Vakatawa se décide à rejoindre l’équipe de France à VII. C’était en 2014. En quelques tournois, il devient une des attractions du circuit mondial. Sa capacité à casser les plaquages en fait le facteur X de France VII. "Ce changement a déclenché beaucoup de choses chez lui, notamment sur la stratégie et la technique, assure Laurent Labit. Il a beaucoup appris en termes de lecture, et d’organisation au cœur d’un système construit autour de lui. C’était le joueur qui monopolisait les défenseurs pour que ses partenaires puissent finir les coups. Cette capacité de faire jouer autour de lui, de mobiliser deux ou trois défenseurs, il l’a développée lors de son passage à VII." Durant cette période, il a aussi développé son endurance. "Avant, il n’aimait pas ça, précise encore Labit. Et il ne pouvait pas enchaîner les tâches comme il le fait aujourd’hui."

Labit : "J’ai retrouvé un joueur différent"

Son retour à XV, Vakatawa l’a orchestré en deux temps. D’abord, il a été retenu pour la première fois avec le XV de France par l’ancien sélectionneur Guy Novès. C’était dans le Tournoi des 6 Nations 2016. Avec une franche réussite. À l’issue de la compétition, il fait partie des douze nominés pour recevoir le titre de meilleur joueur de l’édition. Il revient à temps plein à XV à l’été 2017. Retour au Racing 92. "Pendant toute la période où il était avec l’équipe de France à VII, nous avons toujours été en contact, se souvient Labit. L’idée a toujours été de le faire revenir. Et les discussions ont souvent porté sur son repositionnement au centre. En se préoccupant un peu plus de la stratégie, il a vu qu’au milieu du terrain, il y avait beaucoup plus de choses intéressantes à faire." La transition est enclenchée, le succès au rendez-vous. La raison ? Laurent Labit croit la deviner : "Avant son passage à VII, on ne l’entendait jamais lors des séances vidéos ou des différentes réunions. On lui disait : "Tu fais ça, il répondait ok." Quand il est revenu, j’ai retrouvé un joueur différent qui posait des questions et donner son avis sur le jeu, sur ce qu’on pouvait faire en défense, en attaque… Pour moi, la surprise a été grande."

Sa principale difficulté, Vakatawa l’a rencontré dans le secteur défensif. Aujourd’hui encore, s’il se révèle tel le facteur X offensif des Bleus, il demeure perfectible dès que son équipe n’est plus en possession du ballon. "Avec le Racing, nous avions un système défensif qui réclamait de monter vite et fort, rappelle Labit. On demandait sur certains lancements de cibler des joueurs précis, ce qui nécessite de la lecture de jeu. C’est une gymnastique redoutable lorsqu’elle fonctionne, mais pour ça, il faut une grosse confiance en soi. Au départ, Virimi était très hésitant." Sans doute l’est-il encore un peu. Qu’importe finalement, son apport offensif est tel que le staff technique des Bleus lui tolère aujourd’hui quelques absences.

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