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Et le Japon s’embrasa encore...

  • Les Japonais vivent au rythme du Mondial et de leur équipe nationale ! Les supporters nippons ont été nombreux à fêter la victoire des Brave Blossoms contre l’Irlande. Photo M. O. - D. P.
    Les Japonais vivent au rythme du Mondial et de leur équipe nationale ! Les supporters nippons ont été nombreux à fêter la victoire des Brave Blossoms contre l’Irlande. Photo M. O. - D. P.
Publié le Mis à jour
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Quatre ans après leur exploit de Brighton face à l’Afrique du Sud, les Brave Blossoms ont une nouvelle fois fait vibrer leur pays en faisant chuter l’Irlande, deuxième nation mondiale. Et nous étions là…

"Ils sont fous, ces Japonais" se dirait certainement un célèbre personnage de bande dessinée tombé dans la potion magique quand il était petit. Fous ? Oui. Mais de rugby. Et on les comprend. À intervalles réguliers, ils se font délivrer par leur équipe nationale de puissantes doses d’adrénaline, livrées sous forme d’exploits. Il y a quatre ans, celui réalisé contre l’Afrique du Sud avait levé un formidable engouement autour de la pratique du rugby. Aujourd’hui pays hôte, le Japon avait besoin de montrer que ce succès n’avait pas été acquis sur un coup de dé. L’attente autour de ce match fut énorme. Le peuple nippon voulait réellement voir de quoi était capable cette équipe des Brave Blossoms face à un cador européen plus prévenu que jamais. Un moment de vérité, en somme, que les Japonais n’auraient manqué sous aucun prétexte. Déjà bien remplis lors du match d’ouverture, les bars et pubs de Tokyo étaient cette fois bondés. Pas une table libre, ni une place. Les maillots des Brave Blossoms avaient envahi la capitale nippone. C’est justement l’un de ces maillots que porte Hiroyuki, un ancien troisième ligne de 48 ans : "C’est un maillot qui vient de chez vous, en France. Un ami me l’a rapporté de la Coupe du monde 2007", nous annonce fièrement le supporter. Comme tous ses compatriotes, Hiroyuki a vécu le match comme s’il était sur la pelouse. Hurlant aux pénalités manquées de l’ouvreur Yu Tamura, sautant de son siège à chaque charge de Kazuke Himeno, ou se prenant le visage dans les mains quand le puissant Amanaki Mafi dû quitter le terrain sur blessure. Tel un vrai passionné.

Hiroyuki : "Eviter les Blacks ? Mais pourquoi ?"

À la fin du match, Hiroyuki était lessivé. Lessivé mais heureux. Et ému : "Je ne pleure jamais, mais là j’ai versé quelques larmes quand j’ai vu Carbery taper le ballon en touche à la fin. C’est incroyable", nous confiait-il dans un immense sourire. Le résultat est allé au-delà de ses espérances : "Je voulais juste qu’ils fassent un bon match. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient gagner. J’ai vraiment commencé à y croire quand Fukuoka a intercepté le ballon et est revenu dans les cinq mètres." Le quadragénaire est mordu. Surtout, il veut convertir ses proches à sa passion. Ce soir-là, il avait entraîné avec lui trois de ses collègues de travail, toutes des femmes. Ai, âgée de 34 ans, venait donc d’assister à son tout premier match de rugby : "C’est la première fois, oui, mais je dois dire que ça me plaît. J’aime surtout les muscles des joueurs et les plaquages ! Pour le reste je ne comprends rien aux règles, mais Hiroyuki m’aide." Partout dans le pays, on comptait des centaines de milliers de Japonais comme Ai, qui venait de découvrir le rugby. Une fois l’émotion passée, on évoqua la suite de la compétition avec notre troisième ligne. Et quand on lui suggéra que la première place permettrait aux Japonais d’éviter la Nouvelle-Zélande en quarts, il nous adressa un regard circonspect : "Les éviter ? Mais pourquoi ? En 1995, ils nous ont collé 145 points et ce fut un grand déshonneur pour nous. Nous avons déjà affronté l’Afrique du Sud en 2015. Maintenant je veux les voir affronter les Blacks. Le temps est venu de montrer qu’ils ont progressé. Une demi-finale ? Je m’en moque. Mais je veux voir si cette équipe a grandi depuis." Les Japonais adorent les défis. Au moment de quitter Hiroyuki et ses collègues, on ne pouvait s’empêcher de penser à Haruto, ce gosse de 11 ans rencontré à Yamanashi deux semaines auparavant et qui avait commencé le rugby après l’exploit de Brighton. Sur le chemin du retour, on se demandait alors combien de dizaines de milliers de petits Haruto allaient rêver d’exploits ovales ce soir-là…

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