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Baille, pile à l’heure

  • Test match - Cyril Baille (France) contre l'Italie
    Test match - Cyril Baille (France) contre l'Italie Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Malgré deux graves blessures depuis avril 2017, et alors qu’il n’était même pas dans le groupe des 37 joueurs initialement retenus avant d’être appelé en tant que réserviste, le pilier gauche toulousain a pourtant réussi à séduire le staff des bleus ces dernières semaines et va s’inviter au japon.

Imaginez que le samedi 20 juillet, Cyril Baille était quelque part entre la Corse et la Côte d’Azur où il finissait des vacances bien méritées un mois après son titre de champion de France avec le Stade toulousain, quand Étienne Falgoux devait renoncer à la Coupe du monde, victime d’une lésion tendineuse. C’est alors qu’il a reçu le coup de fil du staff tricolore pour l’informer qu’il intégrait le groupe élargi des Bleus, lui qui n’était pas du premier appel du 18 juin, en lieu et place du réserviste clermontois. Une récompense, déjà, du travail fourni par le pilier gauche pour revenir à son meilleur derrière deux années de galère. Imaginez aussi qu’en avril 2017, au lendemain d’un Tournoi des 6 Nations qui l’avait propulsé choix numéro un à son poste en équipe de France, il avait connu un terrible coup d’arrêt en raison d’une grave blessure à un genou. Rupture du tendon rotulien et intervention chirurgicale qui l’ont éloigné des terrains durant plus de huit mois. Fin décembre de la même année, Baille faisait son retour à la compétition et retrouvait peu à peu ses sensations, jusqu’à enfiler de nouveau le maillot floqué du coq lors la tournée en Nouvelle-Zélande en juin 2018. Enfin la résurrection ? Elle fut de courte durée. Deux mois plus tard, Baille rechutait au niveau des ischios et repassait par la case opération. Autant dire que le Japon n’avait alors jamais paru aussi loin pour lui, surtout vu le réservoir de piliers gauches… Comment et pourquoi, aujourd’hui, l’intéressé est-il en passe de s’inviter dans l’avion pour Tokyo ? D’abord parce qu’avec lui, aucune course contre la montre n’est jouée d’avance. À Ernest-Wallon, et alors que ses concurrents Clément Castets, Rodrigue Neti, Lucas Pointud et même le jeune David Ainu’u avaient apporté de solides garanties, Baille a su se réinventer et presque repartir de zéro pour grimper dans la hiérarchie. Il a donc mis à profit sa rééducation pour s’affiner et devenir un joueur plus complet.

Dany "priso" piège

Pilier doué techniquement, Baille dispose depuis de dispositions naturelles pour évoluer au haut niveau. Mais son travail de fond lui a permis, encore une fois, de s’imposer aux yeux de ses entraîneurs en club et de récupérer sa place dans le XV de départ stadiste. Bouclier de Brennus à la clé, au terme de phases finales durant lesquelles il a prouvé qu’il fallait compter sur lui dans les grands rendez-vous. Cela avait-il mis le doute dans l’esprit de Jacques Brunel ? Seul le sélectionneur le sait, même s’il avait initialement choisi de se passer de ses services. Même à son retour après le forfait de Falgoux, la cote de Baille était faible. Car il partait avec un retard de préparation d’un mois par rapport à ses partenaires. Mais surtout parce qu’il était devancé par Jefferson Poirot, vice-capitaine et présent certain dans la liste définitive, et par le Rochelais Dany Priso. Sauf que le Toulousain a vite rassuré l’encadrement sur son état de forme, à tel point qu’il a rapidement été considéré sur un pied d’égalité avec ce dernier. Les matchs contre l’écosse et l’Italie ont fait le reste… Pointé du doigt pour son manque de culture rugby, malgré un gabarit impressionnant, et d’insuffisants gages en mêlée fermée, le Maritime a perdu du crédit et ne sera apparu qu’à Nice, lors de la première rencontre amicale qu’il a commencée comme remplaçant. À édimbourg puis au Stade de France, c’est Baille qui est, à chaque fois, sorti du banc pour suppléer Poirot. En écosse, il a carrément aidé à stabiliser l’édifice bleu en conquête avant, à Saint-Denis, de se montrer très disponible et incisif dans le jeu. Assez pour convaincre Brunel et ses adjoints de le prendre dans les valises. Baille, ou l’art d’être toujours à l’heure.

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