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Castres - Montpellier : Avec ses meilleurs vieux

Par David Bourniquel et Julien Louis
  • Contre Bristol en match amical, Karena Wihongi, 40 ans, a pu montrer que le temps n’avait pas d’effet sur lui. Photo Icon Sport
    Contre Bristol en match amical, Karena Wihongi, 40 ans, a pu montrer que le temps n’avait pas d’effet sur lui. Photo Icon Sport Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Pour lancer sa saison, le Castres Olympique fera confiance à un XV de départ très expérimenté dont le chef de file sera le quadragénaire Karena Wihongi.

Les adeptes du jeunisme à tout crin vont en prendre pour leur grade en analysant la première composition d’équipe du Castres olympique cette saison. Mauricio Reggiardo et son staff ont choisi de bâtir une équipe très expérimentée pour affronter Montpellier, avec une équipe titulaire affichant 30 ans de moyenne d’âge. Les Castrais aligneront d’entrée de jeu Karena Wihongi, leur droitier quasiment quadragénaire (il aura 40 ans à la fin du mois prochain). Wihongi, c’est un peu la belle histoire de l’intersaison castraise. Comme pour Benjamin Lapeyre, lui aussi rappelé au chevet du CO en qualité de joker Coupe du monde, Karena Wihongi est de retour dans le Tarn après avoir déjà porté les couleurs du CO entre 2011 et 2016, glanant un Brennus au passage. Cette fois, le bail n’est pas de longue durée. Wihongi arrive en pompier de service, pour remplacer le malheureux Daniel Kotze, touché par une grave blessure à un talon d’Achille en fin de saison dernière. N’empêche, l’exploit mérite d’être souligné. À l’âge où la plupart des joueurs goûtent à une retraite sportive bien méritée depuis plusieurs saisons, Wihongi s’apprête à jouer le haut du tableau dans une équipe de l’élite française.

La capacité de résilience du Néo-Zélandais impressionne. Alors qu’on le pensait perdu pour le rugby en 2016, lorsqu’il fut lui-même victime d’une rupture d’un talon d’Achille, Wihongi a réussi à redevenir un joueur de rugby professionnel, malgré la douleur et l’âge qui avance. Il s’est relancé à Carcassonne, en Pro D2, la saison dernière avant de décrocher ce contrat de joker qui lui permet de retrouver le club qui a fait de lui un champion de France, en 2013. Une manière de boucler la boucle et de rendre au CO tout ce qu’il lui a apporté.

Peu de recrues au départ

Autour de lui, Reggiardo et son staff ont choisi de faire confiance à un XV averti. Peu de recrues sur la pelouse au départ du match, si ce n’est les deux jokers Lapeyre et Wihongi. Parmi les trois-quarts, seul Geoffrey Palis n’a pas trente ans ! Devant, le deuxième ligne Christophe Samson affiche 35 printemps, le troisième ligne Camille Gérondeau a 31 ans. Jody Jenneker (35 ans), Antoine Tichit (30 ans) formeront à n’en pas douter la première ligne la plus âgée de cette première journée de Top 14. Au milieu de tous ces trentenaires, le troisième ligne Anthony Jelonch (23 ans), le capitaine Mathieu Babillot (25 ans) et le deuxième ligne Victor Moreaux (26 ans) font figure de jeunes premiers !

Reste un match à jouer et à gagner pour ces Castrais forcément revanchards après le final houleux de la dernière saison. Hasard du calendrier, le Castres olympique retrouvera le MHR, samedi à 18 heures sur la pelouse de Pierre-Fabre. Un an après, quasiment jour pour jour, les suiveurs n’auront pas manqué de remarquer que cette affiche est la même que lors de la première journée du dernier exercice. À l’époque, c’est Montpellier qui recevait les Castrais et les Tarnais avaient réussi l’exploit de s’imposer en terre héraultaise, lançant parfaitement leur exercice (25-20). Alors bis repetita, avec leurs meilleurs vieux ?

Montpellier - Nicolaas van Rensburg : la révolution « hybride »

« En début de préparation, Xavier (Garbajosa, N.D.L.R.) m’a demandé de prendre un peu plus de poids pour être plus physique sur les premiers impacts. J’ai donc pris quatre kilos (1,99 m et 115 kg). Et il m’a aussi dit de travailler ma vitesse de course pour gagner en rapidité sur mes prises de balle. » Nicolaas van Rensburg ne boxe pas dans la même catégorie de poids que les Jacques Du Plessis, Willemse (forfait) ou Mikautadze (avec la Géorgie) ; des colosses auxquels il rend toujours au moins dix kilos. Le deuxième ligne sud-africain évolue dans un autre registre. L’idée n’était donc pas de le transformer en lui faisant avaler de la "barbaque" et soulever de la fonte tout l’été. Juste de le rendre un poil plus dense à l’impact et explosif sur ses prises de balles. Afin qu’il subisse moins, joue plus debout et assure la continuité du mouvement.

Un profil hybride entre deuxième et troisième lignes. Un profil unique proche de celui de Romain Sazy, un ancien soldat de Xavier Garbajosa, devenu l’une des pierres angulaires du jeu rochelais. Van Rensburg développe : « Xavier veut qu’on joue avec un peu plus de vitesse et de mouvement dans notre jeu. Mais pour cela il faut aussi gagner les phases d’affrontement pour garder la possession. »

Maintenu capitaine de touche

Une évolution débutée la saison dernière (24 matchs), qu’il souhaite aujourd’hui accentuer : « Je travaille beaucoup pour parvenir à multiplier les tâches sur le terrain et à porter aussi plus le ballon. Tactiquement, je dois devenir plus performant sur la prise de décision, savoir quand je dois passer le ballon ou le garder. »

À 25 ans, le natif de Pretoria, blessé huit semaines l’an passé (à sept jours du début du Top 14 contre Castres), est donc sur le papier "Garbacompatible". Endurant dans le déplacement et la répétition des tâches, il peut supporter la grande répétition des temps de jeu prônée et se proposer en permanence au soutien pour fluidifier le liant avant - trois-quarts. Tout en restant un maillon fort de l’alignement héraultais : « Pour l’instant, je reste le capitaine de touche de l’équipe. C’est une fierté pour moi d’avoir ce rôle et j’espère le garder. Car j’adore la touche et tout le travail d’analyse qui va avec. » Un secteur de jeu dominant du MHR, devenu un peu trop irrégulier l’an passé et lors des matchs amicaux cette année. « L’an passé nous prenions trop de temps pour nous mettre en place. Désormais, il faut que le ballon rentre et sorte beaucoup plus vite afin qu’on puisse accélérer le jeu derrière », poursuit-il.

Samedi, l’intéressé et la touche héraultaise passeront donc un crash-test face à l’un des meilleurs contreurs du Top 14 : « Le CO est vraiment une équipe très solide, forte dans le combat, qui met énormément de pression défensive en touche. L’an dernier chez eux (victoire 9-12), ils avaient réussi à nous voler trois ballons. Cela ne doit plus se reproduire. » Sinon Montpellier et Nicolaas van Rensburg, rateront, à l’image de l’an passé, leur envol (défaite 20-25 face aux Tarnais)…

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