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Bleus : Une cohésion de terrain

  • Autres temps, autres mœurs. Exceptée une journée avec le GIGN, les Bleus ont consacré peu de temps à la cohésion de groupe.
    Autres temps, autres mœurs. Exceptée une journée avec le GIGN, les Bleus ont consacré peu de temps à la cohésion de groupe. Photo GIGN
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Pour privilégier le nombre de séances d’entraînement avec ballon, le staff technique a décidé de ne laisser que peu de place à des moments en dehors du terrain pour forger une cohésion de groupe, souvent primordiale dans le rugby français.

Le rugby français est-il en train de changer ? Tout le laisse à penser. Il est bien loin le temps où Jacques Fouroux interdisait à ses joueurs de rentrer à l’hôtel avant le lever du soleil après un quart de finale de Coupe du monde poussif face aux Fidji en 1987. Il serait tout aussi improbable d’apprendre que la bande de Jacques Brunel se soit enfermée dans un bar, demandant au patron de baisser le rideau, pour refaire le monde et vider le comptoir comme les Bleus avaient pu le faire après la défaite inaugurale face à l’Argentine de la Coupe du monde 2007 au Bar à Thym, un établissement de Marcoussis. Pourtant, le rugby français a longtemps puisé son inspiration et ses plus grands exploits dans ces moments de cohésion, loin des terrains et sans crampons. Encore en 2015, le capitaine Thierry Dusautoir reconnaissait l’importance de la vie de groupe au début de la préparation du Mondial anglais : «Ce qui est important aujourd’hui, c’est la cohésion de groupe. Un effort est fait sur l’investissement de chacun dans l’organisation de la vie de groupe.» Alors même si le professionalisme ne laisse guère beaucoup de temps aux escapades exotiques, les clubs français profitent très souvent de leurs stages de présaison pour organiser des activités extra-rugby. Une culture bien française puisque les stars étrangères de Toulon n’avaient pas forcément apprécié l’exercice, surtout quand il avait été question de camping en montagne. Jonny Wilkinson notamment avait fait comprendre que ce genre de plaisanterie ne devait pas se réitérer.

L’activité aquatique annulée en Espagne

Depuis, la mode de la cohésion à outrance en dehors du terrain est en recul, même si certains s’en désolent, comme l’expliquait Vincent Etcheto dans nos colonnes le 29 juillet dernier : «On prétend que l’affectif n’a plus rien à faire dans le sport professionnel. C’est tout le contraire. Notre éducation a justement perdu de l’affectif, il faut le chercher d’autant plus dans les clubs de rugby.» Avant d’ajouter : «Je sais que le gosse de 20 ans, qu’il arrive de l’hémisphère Sud, de Cambo, Bordeaux ou Lille, cherche la même chose. Il veut être épanoui dans un groupe. S’il est compétiteur, il va aussi chercher à donner le meilleur.» Le staff des Bleus a donc décidé de consacrer peu de temps à la cohésion du groupe avec des activités extra-sportives. Une journée avec le GIGN, où le patron Jacques Brunel a montré l’exemple en sautant à l’élastique, et une expédition entre joueurs dans le parc national du Mercantour ont été les seules respirations de ce début de préparation. Lors du stage à Oliva Nova, dans la région de Valence, il avait été envisagé une activité aquatique lors de la journée de mercredi mais le staff a finalement décidé de la remplacer pour une séance d’opposition sur le terrain. Mais la nouvelle génération n’est finalement peu friande de ce genre de rendez-vous.

Une jeunesse décontractée

Lors de la journée de repos dimanche dernier, les joueurs se sont éparpillés selon leurs envies alors que le staff espérait presque qu’un «comité des fêtes» se charge d’organiser un événement en commun. Rien d’exceptionnel finalement pour des jeunes qui préfèrent souvent sacrifier la troisième mi-temps pour se concentrer sur les deux premières. C’est ainsi que les anciens reconnaissent tous le talent de leurs jeunes collègues, louant surtout leur ultra-professionnalisme. C’est ainsi que les Médard et Huget ont été surpris pendant toute la saison par la décontraction de leurs jeunes partenaires au Stade toulousain qui n’ont pas besoin qu’on leur tienne la main pendant toute la semaine, même avant un événement capital, paraissant parfois déconnectés du groupe. «Il y a de l’insouciance chez eux, reconnaissait Ugo Mola après le titre. Il y a également un côté très maîtrisé dans l’approche de la partie rugby et préparation. Je veux dire qu’ils ont la capacité de passer en un instant du on au off. Ces mecs rigolent, s’amusent et, en une seconde, basculent sur du jeu à haute intensité pendant une heure sans souci.»

Alors, si la cohésion du groupe est toujours capital dans une aventure aussi énorme qu’une Coupe du monde, elle se construit de manière différente. La cellule de préparation mentale de la FFR, qui a notamment beaucoup travaillé avec les moins de 20 ans, est intervenue pour évoquer le fonctionement global d’une équipe. Enfin, les joueurs ont semble-t-il plus envie de se trouver une osmose sur le terrain, en souffrant ensemble pendant cette préparation effectuée sous des fortes chaleurs ou en se trouvant des atomes crochus lors des prochains matchs amicaux.

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