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Les réservistes : Une notion très floue

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Plus on observe ces Bleus en preparation, plus on prend conscience que la notion de partants et de réservistes est floue. Au quotidien, elle n’a quasiment pas de signification.

Si nous n’avions retenu qu’une chose du stage des Bleus en Espagne, c’est le flou de la notion de «réservistes». À vrai dire, on se demande encore pourquoi la FFR et Jacques Brunel ont opté pour ce concept de «31 + 6», trente et un partants théoriques plus six outsiders à l’affût de la blessure ou de la méforme patente. Jacques Brunel s’est exprimé là-dessus très tôt dans la préparation : «Le statut de réserviste est quelque chose de temporaire», avait-il déclaré, un peu à la surprise de son auditoire.

À Valence, le sélectionneur est revenu sur le sujet quand il a parlé des premiers entraînements avec contacts : «Oui, on va bien observer les suppléants, mais on les observe depuis le début, leur comportement a été irréprochable jusqu’à maintenant. Ensuite, il faudra prendre des décisions.»

En fait, tous les témoignages convergent, les joueurs se mêlent sans faire la différence entre les deux statuts officiels, il n’y aurait pas deux groupes distincts. En fait derrière les sourires, les mots de complicité, le savoir-vivre tout simplement, plus de la moitié des joueurs en observent d’autres en chien de faïence comme on surveille des concurrents. Seuls les talonneurs, les demis de mêlée et les piliers droits semblent préservés car les trois sélectionnés par poste sont déjà dans la liste des «partants».

Pour le reste, une bataille fera forcément rage. Écoutons le tout dernier arrivé, le Toulonnais Romain Taofifenua, remplaçant du réserviste Paul Willemse. Il a confié : «À mon arrivée, Jacques Brunel m’a reçu pour me dire que tout était remis en jeu sur cette préparation. Je sais que je suis réserviste, que j’arrive comme tel. Mais je donnerais tout pour y être et je ne lâcherai pas. J’aimerais pouvoir montrer sur les matchs qui viendront que j’ai ma place. Je ne crois pas finalement que je doive en montrer plus que les autres. Je pense que nous sommes tous dans le même bateau.»

Destin cruel pour les «partants» qui ne partiront pas

La troisième ligne sera une zone de lutte très intense avec Charles Ollivon prêt à bondir. On le sent d’ailleurs particulièrement en forme. Et en plus le Toulonnais peut jouer numéro 8 et flanker. Iturria et Le Roux sont également susceptibles de servir la patrie aussi bien en deuxième ligne qu’en troisième.

Arthur Iturria a reconnu qu’il n’y avait rien d’acquis dans sa tête : «Tout le monde travaille pareil, tout le monde s’envoie. Il n’y a pas de hiérarchie entre nous. Il va y avoir une liste fin août et on verra qui sera dessus. Mais jusque-là rien n’est établi et c’est à nous de faire du mieux que l’on peut. J’avais déjà envie de revenir personnellement donc je ne me suis pas pollué l’esprit avec ça. Ceux qui seront sur la liste seront les meilleurs. Si je ne suis pas dans les meilleurs, ça sera amplement mérité pour les autres.» Le Clermontois a de surcroît commencé le stage un peu diminué, il avait déclaré forfait à l’échauffement avant la finale du Top 14. Une blessure à un ischio-jambier sans doute moins grave que prévu. Mais celui-ci a avoué qu’il avait fini la saison "sur les rotules" après avoir vécu une année pleine. C’est un paramètre qui peut compter surtout si on le met en miroir du cas Charles Ollivon, le numéro 8 de Toulon a souffert pendant un an et demi d’une omoplate avant de faire son grand retour à la mi-mars. À Valence-Oliva, nous l’avons senti plein d’ardeur. Il s’est même estimé «servi»paradoxalement par sa longue et désespérante indisponibilité : «Oui, mentalement je suis bien, je suis frais, plein de motivation et d’envie. Physiquement, je ne sais pas si c’est une bonne chose car il y a le rythme à retrouver avec l’enchaînement des tâches. Mais globalement, je me sens bien par rapport à ceux qui ont vécu une saison éprouvante pour qui, mentalement et physiquement, ça peut lâcher.»

Louis Picamoles a réagi en vieux briscard : «Pour l’avoir vécu sur les deux préparations, je sais qu’il y aura forcément des déçus à la fin. Le cas des réservistes n’y change rien. Ce ne sont pas des rôles définis à l’avance et les choses peuvent évoluer à l’intérieur du groupe. Pour l’instant, je ne vois pas ça comme un frein à la progression de l’équipe. Au contraire, ça stimule tout le monde et je sens que tous les joueurs s’envoient. Les places vont être chères…»

La stratégie de Jacques Brunel a sans doute des bons côtés. Elle aiguillonne les «suppléants". Ceux d’entre eux qui partiront au Japon le feront avec une légitime fierté mais on se demande ce que vont ressentir les éventuels partants initiaux recalés au final. Pour eux le sentiment sera très cruel.

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