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Le Top 14, une main dans le dos

  • Les Toulousains à l'entraînement sans ses internationaux, actuellement en préparation pour la Coupe du monde.
    Les Toulousains à l'entraînement sans ses internationaux, actuellement en préparation pour la Coupe du monde. Icon Sport
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L'édito de Léo Faure... Quel sport peut s’asseoir à la table du Top 14 et lui dire : "Je suis plus aberrant que toi ?" Aucun. C’est sûr, bien qu’on vous avoue ne pas avoir étudié tous les championnats de tous les sports, et que le calendrier du championnat russe de fléchettes puisse recéler à son tour quelques incongruités qui nous auraient échappé. Mais le rugby, donc, et plus particulièrement notre Top 14, place la barre très haut.

Imaginez : Usain Bolt est champion du monde du 100 m, en toute logique, après avoir foudroyé la concurrence en 45 foulées. Alors, pour le championnat suivant, on le contraint à se préparer à moitié, en un mois quand les autres profitent du double. On lui attache une main dans le dos et, tout au long de son couloir, on lui pose des haies à enjamber.

Imbécile, n’est-ce pas ? C’est pourtant ce que notre rugby fait. Le Stade toulousain s’y frotte cet été, comme Clermont, Castres, le Racing et Paris avant lui. Pour sa reprise, Ugo Mola constate son groupe professionnel amputé d’une dizaine de ses meilleurs éléments. Le Stade toulousain aurait-il été champion sans Kolbe, Dupont ou Elstadt ? Pas sûr. C’est un euphémisme. C’est pourtant sans ces hommes de base qu’il devra justifier son statut de dominant pendant deux mois, en début de saison, attendu sur chaque terrain de France où son scalp de champion comptera triple.

Le problème n’est pas nouveau et, tous les quatre ans, il remet sur le devant de la scène les problèmes structurels de notre sport. Des solutions existent, pourtant, pour s’éviter une telle situation. Les Sudistes y parviennent, dans un format de championnat condensé qui répond aux exigences du haut niveau. Les Anglais aussi, pour prendre l’exemple le plus semblable à notre modèle, qui ne commenceront leur championnat que fin octobre. Mais nos chers ennemis ont depuis longtemps condensé leur championnat à douze clubs et, du côté des joueurs, on réclame une nouvelle réduction du format.

En France, on regarde tout cela sans s’en émouvoir. En septembre, on verra donc les espoirs de Toulouse se tirer la bourre avec les remplaçants du Racing, les jokers de Clermont s’en prendre aux secondes lames de Toulon. Question sex-appeal, on a vu mieux. Mais si le produit est dévalué, pensez bien que les places au stade, elles, ne se sont pas effritées d’un centime. Faut bien vivre, ma pauvre dame.

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