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Indemnités de formation : ce qui va changer

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Depuis le 1er juillet, les indemnités de formation ont été réformées conjointement par la FFR et la LNR. L’objectif : rétribuer de manière plus juste les clubs amateurs, principaux pourvoyeurs de talents.

Sous l’acronyme un peu barbare de RIF se cache donc la toute nouvelle réforme des indemnités de formation que le rugby français, dans sa globalité, a mis en place depuis le 1er juillet. Dans sa globalité dit-on parce que si l’on pointe souvent du doigt le fossé qui s’est creusé entre le rugby professionnel et l’amateur depuis de nombreuses années et les intérêts économiques des premiers qui prédominent souvent les réalités de fonctionnement des seconds, il faut avouer que la réforme en question va plutôt dans le bon sens.

Pour rafraîchir quelque peu les mémoires, le système de reversion des indemnités de formation, jusqu’alors, était pour le moins… Inéquitable. En résumé, un club amateur formateur ne pouvait prétendre à recevoir ces indemnités qu’à partir de la catégorie des moins de 14 ans. Celles-ci étaient calculées sur la base d’une combinaison entre la nature de la sélection éventuelle (sur les deux dernières saisons) du joueur ou de la joueuse (départementale jusqu’à nationale), du niveau du club dont celui-ci ou celle-ci était issu et enfin, du niveau du club recruteur. Passons les détails arithmétiques, 80 % de ces indemnités revenaient au club formateur, 20 % revenaient à la FFR. On le voit, seul le club dans lequel le joueur était licencié les deux dernières années percevait une juste rétribution de son travail de formation au moment ou sa "pépite" signait son premier contrat professionnel. Oublié donc tous les autres précédents clubs dans lesquels le joueur avait pu être licencié tout au long de sa jeune carrière.

L’ensemble des clubs formateurs valorisé

Face à ce constat d’iniquité, la FFR et la LNR ont conjointement initié une première réforme. Pour Alain Tingaud, vice-président de la LNR et en charge de la formation, et pour Thierry Murie, vice-président de la FFR en charge du rugby amateur, il était essentiel que les clubs amateurs, socle de la formation, soient justement rétribués. Alain Tingaud : "100 % des joueurs pros, ou presque, sont passés par des écoles de rugby et des centres de formation. Il est donc important que tous les clubs ayant participé au parcours de formation puissent être récompensés à la juste valeur de leurs efforts." La principale nouveauté réside dans la reconnaissance du travail de formation effectué par tous les clubs dans lesquels le joueur a été licencié tout au long de son parcours, depuis la plus petite catégorie de l’école de rugby jusqu’aux centres de formation. Une formation dont le coût oscille entre 220 000 euros et 250 000 euros avant que celui-ci ne devienne professionnel. Le calcul de ces indemnités reste compliqué mais la philosophie est claire, comme l’indique Thierry Murie : "La RIF, c’est une volonté de reconnaître le travail de formation du joueur, de 6 à 18 ans. Quand un joueur signera un contrat professionnel, chaque club par lequel il est passé recevra des indemnités de formation au prorata du temps resté chez lui." Des indemnités que les clubs formateurs percevront annuellement et ce jusqu’à la 10e année professionnelle du joueur. Côté professionnel, on voit arriver cette réforme d’un bon œil même si elle a un impact sur le budget de fonctionnement des clubs pros qui ne sont pas formateurs.

Une autre réforme en préparation

Côté amateur enfin, cette réforme va dans le bon sens. Ainsi l’exemple du pilier droit du XV de France, Demba Bamba, qui, après avoir débuté en minimes jusqu’en cadets 2e année au Saint-Denis Union sportive, a intégré le centre de formation de Brive avant d’être recruté par le Lou pour la saison prochaine. Le président de Saint-Denis, Olivier Gleveo : "Cette donne financière nous donnera les moyens de former des éducateurs pour attirer des gamins dans nos écoles de rugby, surtout dans nos quartiers difficiles où le rugby n’est pas très "naturel ". Si on veut des éducateurs diplômés et qualifiés, il faut pouvoir les rémunérer ; c’est indispensable, par exemple, pour pénétrer le milieu scolaire, un de nos terrains fertiles, ici, à Saint-Denis et aux alentours."

Un monde amateur qui aurait cependant souhaité que la RIF aille plus loin en termes de revalorisation. Ainsi, l’Union des clubs de rugby amateur français (UCRAF) travaille déjà sur une autre réforme de l’indemnité de formation, que son président, Jean-Marc Mercier, détaille : "Celle que les clubs amateurs doivent payer entre eux ou avec les centres de formation ou associations supports des clubs professionnels, et ce, même si le joueur ne devient pas professionnel." Il faut dire qu’avec le précédent système, les clubs pros s’affranchissaient la plupart du temps du règlement de ces indemnités de formation en allant chercher les "pépites " avant la catégorie des moins de 14 ans et en les intégrant très tôt à leurs structures associatives. Une mauvaise pratique sur laquelle FFR et LNR seraient bien inspirées de se pencher.

 

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