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  • Jacques Brunel (France) dirige un entraînement des Bleus à Marcoussis
    Jacques Brunel (France) dirige un entraînement des Bleus à Marcoussis Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito d'Emmanuel Massicard... Vous l’avez vu en milieu de semaine dernière. Entendu et lu sur Rugbyrama.fr : Jacques Brunel, le patron des Bleus, a pris la parole. Enfin. Premier de cordée, dès que l’ensemble des candidats à la Coupe du monde a été regroupé, pour poser les bases du projet de reconquête qu’il a accepté d’endosser, jusqu’au Japon. Suivez le guide et, normalement, vous y verrez plus clair.

Le discours s’est d’abord voulu direct, pour toucher directement ses joueurs au cœur quand le sélectionneur affirme : « La marge persistant entre les 31 titulaires et les 6 réservistes est infime. » Traduction : si les titulaires ne mettent pas l’investissement qu’il faut, l’ordre des choses peut changer.

Une manière polie d’affirmer que les billets pour le Japon ne sont pas encore – définitivement – attribués et que les prochaines semaines seront fatales à ceux qui ne relèveront pas le défi du nouveau tricolore imposé par Fabien Galthié autour du triptyque vitesse-intensité-durabilité. Les mamelles du succès, sinon de la réhabilitation.

On y voit donc vraiment plus clair ? Méfiance. Parce que la tendance s’infléchit vite, sous les mots de Brunel, d’un mois à l’autre. Ce dernier discours tranche ainsi sérieusement avec celui de confiance qu’avait jusqu’ici assumé Brunel, depuis le début de son demi-mandat. Porté par le culte du groupe et de la cohésion, il avait tenté de construire sur le long terme, autour d’un noyau dur, lourd et puissant. À 10 semaines du début de la Coupe du monde, nous voici subitement assis sur une philosophie exactement opposée.

Vous n’y voyez pas clair ? Vous cherchez encore la logique ? Nous aussi. Souvent. Parce que ce n’est pas le premier hoquet du sélectionneur, qui avait réanimé Mathieu Bastareaud – intronisé vice-capitaine de Guilhem Guirado – avant de le renvoyer en tribunes. Puis de le rappeler, en sauveur, avant de le placer enfin hors du groupe parce que détonant avec son futur projet japonais. Le tout en seulement un an.

Sacrifié, Basta. Lui qui avait incarné l’orgueil des Bleus et largement contribué à sauver la tête de leur patron, englué dans l’échec depuis son rappel à l’aide, début janvier 2018. Qu’importe la morale, le destin du XV de France est désormais tracé par Brunel à l’encre de la compétitivité, sur une échelle des valeurs qui doit correspondre aux standards internationaux et, surtout, aux préceptes de Fabien Galthié sur les bases d’un staff plus nombreux que jamais mais toujours hétéroclite.

Rassurez-vous, là encore Jacques Brunel affirme son autorité et porte un message sans ambages : c’est lui, en dernier lieu, qui tranchera. Qui se félicite aujourd’hui des changements nécessaires survenus, après avoir mis si longtemps à accéder aux propositions de son président, Bernard Laporte, qui avait lui-même décidé de renforcer l’encadrement du XV de France après la énième déconvenue du dernier Tournoi.

Vous suivez ? Tant mieux. Parce que le sélectionneur n’a pas terminé de creuser son sillon et de brouiller les pistes. Pour lui, donc, il serait « trop facile d’affirmer que l’on veut être champion du monde »… L’ambition fédérale parfois démesurée qui avait balisé la sortie de route de Novès n’a plus court, désormais. Les Bleus ont seulement pour mission de rivaliser avec les équipes de leur poule. C’est déjà ça. Mais desquelles, parlons-nous ? De l’Angleterre et de l’Argentine ou des Usa et autres Tonga ? Faites votre choix, selon vos convictions et autres croyances obscures dans la capacité de la Coupe du monde à rebattre les cartes tous les quatre ans, parfois sans aucune logique sportive. Il n’y a donc plus qu’à croiser les doigts pour que, comme leurs prédécesseurs, ces Bleus de 2019 soient capables de tout. Du pire mais aussi du meilleur.

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