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Que retenir de l’épopée des Jaguares ?

  • Pablo Matera, le troisième ligne et futur Parisien, a impressionné tout au long du Super Rugby. En finale, il a fait plus que rivaliser face aux Crusaders.
    Pablo Matera, le troisième ligne et futur Parisien, a impressionné tout au long du Super Rugby. En finale, il a fait plus que rivaliser face aux Crusaders. Dave Lintott / Icon Sport
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Passée cette finale de Super Rugby, personne n’oublie que ces suprenants Jaguares se transformeront en Pumas lors du prochain Mondial. Dès lors, le XV de France pourra-t-il endiguer la marée ?

La finale des Jaguares dit finalement beaucoup de choses. D’abord, il est difficile, voire impossible, d’absorber quinze heures de décalage horaire en cinq jours à peine : physiquement, les coéquipiers de Pablo Matera ont en effet semblé marquer le pas face aux Crusaders, en deuxième période. Ensuite, le modus operandi des phases finales du Super Rugby interroge, tant l’ultime round de la compétition gagnerait en intérêt s’il était enfin disputé sur terrain neutre, comme toute finale qui se respecte. Enfin, les Argentins - bien que courageux, agressifs et organisés - auraient probablement connu un meilleur sort à Christchurch s’ils avaient délaissé le jeu au pied d’occupation pour une stratégie moins minimaliste…

Au-delà du dernier match des Jaguares en Super Rugby, c’est l’épopée de la province de Buenos Aires dans son ensemble qui marque les esprits, au moment de clore la parenthèse "franchises" pour ouvrir celle du Rugby Championship, puis du Mondial japonais. Et à ce titre, l’équipe dirigée par Gonzalo Quesada, composée à 98 % des Pumas qu’affronteront les Bleus au Japon, fait peur. Rompue à la vitesse du rugby de l’hémisphère Sud, la province argentine et, par extension, la sélection dirigée par Mario Ledesma, est aussi très propre en conquête. Étant aujourd’hui acquis que le Parisien Ramiro Herrera remplacera bientôt le jeune Santiago Medrano (23 ans) à droite de la mêlée des Pumas, la mêlée argentine présentera en automne un tout autre visage que celle des Jaguares, dominée à Christchurch par l’édifice de Scott Robertson. En touche, les Sud-Américains garderont en revanche l’efficacité qui fut la leur lors du Super Rugby : autour de Pablo Matera, Tomas Lavanini et Guido Petti (13 ballons volés cette saison), le rugby d’élite argentin a su construire l’un des meilleurs alignements de la planète, à la fois très haut et très rapide dans son exécution générale. Dans ce secteur de jeu, les Pumas seront donc largement en avance sur l’équipe de France, propre sans être toutefois souveraine dans la conquête aérienne.

Kremer et Matera, ça remue…

Il semble également acquis, concernant ces rugbymen argentins, que nombre d’entre-eux arrivent aujourd’hui à maturité, pour ne pas dire au sommet de leur art. À ce sujet, le premier d’entre-eux se nomme Pablo Matera. Le flanker des Jaguares, qui arrivera à Paris mi novembre, est actuellement le meilleur numéro 6 de la planète : hyperactif au plaquage, doué en touche, le capitaine argentin est également surpuissant balle en mains et, c’est nouveau dans son jeu, semble désormais capable de faire jouer derrière lui sans passer au préalable par le sol. Avec Matera, le Stade français a donc réalisé l’un des très gros coups du dernier marché des transferts…

Excepté Matera, le buffle de Rosario Marcos Kremer a également tapé dans l’œil des observateurs. Très puissant, plus qu’agressif en défense, le jeune flanker des Pumas et des Jaguares compte déjà 21 sélections à seulement 21 ans. Aussi rude que solide (1,96 m et 118 kg), Kremer sera lui aussi l’un des hommes à surveiller dans le Rugby Championship et surtout, lors du Mondial japonais. Au sujet des Jaguares, il est enfin impossible de passer sous silence la montée en puissance du surdoué de la ligne de trois-quarts argentine, le polyvalent Emiliano Boffelli. Bon dans les airs, excellent balle en mains et doté d’un coup de pied précis, lui qui fut longtemps une cible du Racing 92 semble programmé pour gagner. De fait, cette équipe bientôt hystérisée par les retours de Nicolas Sanchez et Facundo Isa sera un adversaire plus que coriace pour les Bleus le 21 septembre prochain. Et si l’on prend en compte que les rugbymen argentins quittent généralement la Floride, où ils réalisent tous les quatre ans leur préparation au Mondial, dans un état optimal, on en viendrait même à craindre le pire pour les Tricolores…

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 4 années Le 09/07/2019 à 12:35

C'est typique de la mentalité w.a.s.p. ! Le champion est en place et le challenger doit le ... challenger ! On retrouve ce principe dans certains sports comme la Boxe où en cas d'égalité, le champion conserve son titre. Là, c'est l'avantage, inestimable au Rugby, du terrain. Il n' y a qu' à voir les victoires sur leurs terrains depuis 2 ans des équipes de Pro D2 contre celles de Top 14 pour l' Access match. Par contre, personnellement, je suis pour une finale sur terrain neutre...