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Une (mauvaise) exception française

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Si les Bleus ne parviennent (presque) jamais à installer un ouvreur, les autres nations le font pourtant depuis longtemps.

Si les Bleus n’en sont pas à leur coup d’essai en matière de bricolage pré-Coupe du monde, l’édition japonaise qui se profile respectera la règle. À deux mois et demi de l’ouverture de la compétition, difficile voire impossible d’affirmer qui sera l’ouvreur. Cela va plus loin. Sur la moitié des postes, la hiérarchie titulaires-remplaçants est encore à dessiner. L’opportunité d’une concurrence qui tirera tout le monde vers le haut ? L’expérience dit tout autre chose. Les autres nations aussi. Au terme de quatre années de mandat d’expérimentations et au moment de se lancer dans la préparation à la Coupe du monde, les sept nations qui nous précèdent au classement World rugby savent désormais quel rugby elles souhaitent pratiquer, et avec quels hommes (sauf blessure). C’est notamment vrai sur le poste d’ouvreur : Sexton (Irlande), Anscombe (Galles), Farrell (Angleterre), Sanchez (Argentine), Pollard (Afrique du sud) et Barrett (Nouvelle-Zélande) dirigeront le jeu de leur nation. Carbery, Biggar, Ford, Diaz Bonilla, Jantjies et Mo’unga seront leur premier suppléant respectif. Les choses sont claires, définies et évidentes. "Pour le coup, chez nous, c’est un poste encore vacant et à prendre. Il n’y a justement rien d’évident. C’est une habitude, chez nous. Une mauvaise habitude", concède à ce propos Yann Delaigue (voir page 5).

Carter, l’exemple qu’on ne suit pas

L’expérience, pourtant, montre qu’il est bon d’identifier rapidement sa colonne vertébrale 2-8-9-10-15, au cœur de laquelle évolue le demi d’ouverture, et de l’installer durablement. Contre vents et marées, malgré les échecs et les contre-performances s’il le faut. L’exemple le plus parlant en la matière, comme souvent, nous vient de Nouvelle-Zélande. Après une année sabbatique (2013-2014) durant laquelle Aaron Cruden puis Beauden Barrett s’étaient montrés à leur avantage, Dan Carter avait traversé dans la difficulté la saison 2014-2015, celle qui devait l’amener jusqu’au Mondial anglais. Icône de ce sport aux 100 sélections et plus, Carter et son statut sous le maillot noir avaient alors été remis en question, en Nouvelle-Zélande. Contre l’opinion générale qui réclamait la titularisation de Barrett, déjà exceptionnel, le sélectionneur Steve Hansen lui avait maintenu sa confiance. Que Carter lui a rendu au triple, sortant des phases finales de grand standing et plus encore une finale d’anthologie, pour conserver en Angleterre le titre de champion du monde des Néo-Zélandais. Alors, aucun ouvreur français n’a le talent de Carter ? C’est une évidence. Mais la confiance de son entourage et la continuité ont parfois des effets étonnants. Et bienfaiteurs.

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