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Tayeb : « Trois semaines pour recruter huit joueurs »

  • Pro D2 - Philippe Tayeb (Président de l'Aviron bayonnais)
    Pro D2 - Philippe Tayeb (Président de l'Aviron bayonnais) Patrick Derewiany / Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Deux jours après le sacre en terres paloises, il a accepté de se projeter sur le travail qui l’attend, pour préparer la saison prochaine. Et il y a déjà urgence.

Midi Olympique : Les joueurs ont-ils fait une « bêtise » ?

Philippe Tayeb : Non… C’est sûr qu’on est en avance sur le programme qu’on s’était fixé. Mais comme me le dit Yannick (Bru, N.D.L.R.), ça aurait été très, très dur l’année prochaine. Il va y avoir des écuries comme Nevers qui a une belle économie, Brive ou Grenoble, Perpignan, des équipes ambitieuses comme Rouen, Valence-Romans, Oyonnax qui ne veut pas rester en Pro D2 et Biarritz qui présente tours une équipe sérieuse. Les clubs de Pro D2 sont vraiment en train de s’étoffer. Ce sera hyper compliqué. Plus les années vont passer, plus ce sera complexe de sortir du Pro D2.

C’est donc une bonne chose d’atteindre le Top 14 même si, en début de saison, vous émettiez des réserves ?

P. T. : Oui. La question est de savoir comment va évoluer notre belle jeunesse. Je ne suis pas trop inquiet dans l’engagement, le comportement, la solidarité et la « fraternité ». De ce côté-là, rien ne changera, au contraire. C’est plus dans la dimension physique et technique. Les moments qu’on est en train de vivre soudent le groupe.

Avez-vous, ces derniers temps, avant la finale, anticipé cette montée ?

P. T. : On ne peut pas dire qu’on avait anticipé. Ça a été trop vite. On n’a pas eu le temps. Quand on va à Oyonnax, on n’est vraiment pas sûr d’y faire un résultat. Après, il fallait gagner la finale ou le barrage. La semaine, Yannick est complètement absorbé par le sportif. Le schéma actuel de la montée depuis le Pro D2 ne favorise pas les clubs pour leur structuration et pour qu’ils se maintiennent en Top 14. On a trois semaines pour recruter huit joueurs.

Qui ? Comment ? Comment allez-vous procéder ?

P. T. : Quand on va chercher un joueur, Yannick procède à une analyse vidéo qui est regardée par plusieurs membres du staff. Le recrutement, ça se prépare. Là, on va devoir le faire sur des CV, des noms… Yannick, c’est sûr, va activer son réseau. En ce moment, les agents se ruent vers son téléphone et le mien. Cette fin de semaine, on va se poser avec Yannick, faire le point sur l’effectif. On verra les manques qui vont en ressortir. De toute façon, on va se pencher sur l’état d’esprit des recrues. C’est très important. On a déjà un très bon groupe. On a jusqu’au 30 juin. Il ne faut pas, non plus, que l’on se précipite.

Avez-vous dégagé déjà des noms ?

P. T. : Aucun nom, honnêtement, aujourd’hui. On n’a pas encore regardé. Déjà six joueurs de Top 14 ont signé. Ceux que tout le monde connaît. Il y a quand même des joueurs intéressants. Deux joueurs de Fédérale qui arrivent avec une expérience de Top 14. Et deux de Pro D2.

Avez-vous ciblé des postes ?

P. T. : Non plus. Ça va se faire cette fin de semaine.

Allez-vous vous séparer de certains joueurs ?

P. T. : Les discussions seront serrées. Des jeunes doivent progresser, aller voir en Pro D2 pour avoir du temps de jeu. On envisage des prêts pour certains d’entre eux. Il y a une semaine, ce n’était pas ce discours. On aurait eu besoin de ces jeunes. Aujourd’hui, il est important de donner du temps de jeu à ces garçons en Pro D2.

Qu’en est-il de Martin Bustos Moyano, l’un des héros de la montée ?

P. T. : En tant que joueur, la décision a été prise, il y a dix mois. On ne va pas la changer. Il faut discuter avec lui. On ne l’a pas fait encore. Peut-être aura-t-il un rôle dans le staff. C’est sûr qu’il a fait gagner l’équipe sur la dernière pénalité mais l’équipe a œuvré aussi pour aller dans ce sens.

Vous orientez-vous plutôt vers des étrangers dans votre recrutement ?

P. T. : Non. Il y aura un peu de tout.

Quel sera votre budget prévisionnel ?

P. T. : On ne l’a pas arrêté exactement. Il y a encore une part d’incertitude sur le partenariat. C’est normal. Les chiffres, pour l’instant avoisinent les 15 ou 16 millions d’euros avec la billetterie, les abonnements. On peut avancer quand même sûrement les 16 millions. Et après, il faudra aller chercher un peu plus. Mais ce plus ne va pas nous donner des joueurs. Le quota maximum à faire signer est huit. Cette assise financière ne nous permet pas de faire n’importe quoi. On ne va pas aller chercher des joueurs à 40 000 ou 50 000 euros par mois. Ce n’est pas du tout l’état d’esprit. On n’a pas les moyens, on n’en est pas là.

Le staff sera le même…

P. T. : C’est celui que l’on a annoncé depuis le milieu de la saison. Pas de changement. On avait déjà un staff de Top 14. C‘est ce qui nous a permis de bien faire travailler et évoluer l’effectif. Et de les amener là où ils sont arrivés.
Yannick Bru était, cette saison, sans contrat. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il a un contrat. Arrêtons. Il a eu une année basée sur l’amitié. Il a signé il y a un mois. Pour les deux années à venir.

Quelles seront vos ambitions ? On imagine le maintien…

P. T. : Bien entendu. On va faire un championnat à quatre. Voire à cinq. On sait les équipes qu’on pourra accrocher à la maison. Les grosses écuries vont nous cibler. On va essayer d’être honorables, de bien travailler. Après, il va falloir venir nous battre… On ne va pas baisser les armes. Mais on ne peut pas rivaliser avec les Clermont, Toulouse, Racing, Montpellier… Il faut rester à notre place. On sera le petit Poucet. Puisqu’Agen a de l’expérience…

Où en êtes-vous des infrastructures de Jean-Dauger ?

P. T. : Quand on a été honoré à la mairie lundi, le maire, Jean-René Etchegaray, a fait des annonces. On a le feu vert de la municipalité pour bâtir notre projet sur les terrains de Jean Dauger.
On aimerait commencer les travaux début 2020 et les terminer en cette même fin d’année. Il faut maintenant déposer les permis. Les « algeco » dans lesquels on vit, vont disparaître. On va faire un centre d’entraînement, des logements pour les jeunes, des salles de classe, du réceptif. Et aussi une brasserie avec restauration ouverte au public. Dans un deuxième temps, après les élections selon moi, la tribune « Europcar », celle située derrière les poteaux, sera refaite. Elle sera en continuité des deux autres latérales et « fermera » le stade.

Propos recueillis par Edmond Lataillade

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