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CSM finances : Leçon de longévité

Par Guillaume CYPRIEN
  • Les coprésidents Claude Darget (à gauche) et Jean-Claude Lavail (au centre), aux côtés du dirigeant Miguel Alvarez, dirigent le club du ministère des Finances depuis 30 ans. À leur image, il perdure dans la modernité.
    Les coprésidents Claude Darget (à gauche) et Jean-Claude Lavail (au centre), aux côtés du dirigeant Miguel Alvarez, dirigent le club du ministère des Finances depuis 30 ans. À leur image, il perdure dans la modernité. DR
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L’émanation rugby du ministère des Finances est le dernier grand club entreprise encore en activité avec des seniors en Ile-de-France. Il fêtera ses 70 ans en juin.

Le samedi 15 juin au stade Carpentier de Paris, à l’occasion d’une grande fête, le CSM Finances célébrera ses 70 ans d’existence. C’est un fait marquant que ce club parisien émanation du paquebot amiral du ministère de Berçy se trouve toujours aussi jeune malgré les années passant. La Police ou le Métro et toutes les autres grandes équipes franciliennes issues des grandes entreprises ou des grands corps se sont effondrées dans la modernité. L’école de rugby de l’ASPTT vit toujours, mais le grand club des années 90 qui avait pété jusqu’aux abords de la première division, a lui aussi explosé.

Parfois trop onéreux, ou alors devenu obsolète, et même limitant, s’agissant de ce club du Métro qu’il fallait expulser de la Croix de Berny au bénéfice d’une opération immobilière, le sport de haut niveau sponsorisé par l’argent des bénéfices quand ce n’était pas celui du citoyen, a été rayé de la carte des années 2000. Seuls les Finances sans jamais rencontré aucun souci d’existence, au-delà ce trou de quelques années qu’il avait eu dans ses effectifs de l’école de rugby, lève toujours la jambe en division Honneur. C’est sans doute parce que ses dirigeants successifs ne l’ont jamais projeté dans un destin de participant aux plus grandes compétitions, que dans son petit coin il a poursuivi sa route tranquille. Jean-Claude Lavail, l’actuel coprésident, est le fils de René, l’un des pères fondateurs, qui créa ce club en 1949 avec des amis un soir de grande imagination. Ils venaient de province, ils aimaient le rugby, ils avaient battu le pavé du ministère pour dégoter une quinzaine de fonctionnaires, et c’était parti.

Les joueurs étaient bons, ils devinrent champions de la région assez rapidement, et pendant longtemps, le brassage des populations qui charriait à la capitale des fonctionnaires exilés des grandes régions du rugby, a assuré sa pérennité. Cette époque est révolue, mais la vie tourne encore.

De Mauléon à Rihanna

Aux Finances, on ne compte plus que deux ou trois fonctionnaires du ministère dans les licenciés, comme son trésorier Thierry Vayssié. Ce club comme tous les autres se nourrit aujourd’hui de la population ordinaire, et le temps passant, Jean-Claude Lavail, en ramassant les maillots dans les vestiaires après les rencontres, est passé de l’ambiance des chansons Mauléon à celle des mini-enceintes crachant du rap américain. « Je n’aime pas ça », dit-il, mais il ramasse toujours les maillots. Et il compte le matériel, et avec Claude Darget, son coprésident, élu depuis trente ans, et dont le père aussi a porté la tunique du club, ils regardent passer les générations entretenir le rêve parisien de son père issu de Saverdun. « Ce club a été créé dans le souci de la convivialité, et malgré le changement des coutumes, cette exigence est restée », apprécie ce membre éminent des Papy Fin’s, l’association des très anciens du club, qui chaque année se regroupent quelque part. Cette année, surprise, ce sera à Mauléon, et il n’y aura pas de rap, mais cette vieille bande qui navigue sur une mer toujours plus agitée à mesure des années passant, où jamais les trous dans l’eau ne se referment, est l’un des signes de la vitalité de ce club singulier.

« Chaque année, des joueurs arrivent, et le bouche-à-oreille, ou notre réputation, nous permettent d’exister sans que nous rentrions dans le grand jeu du recrutement », explique Thierry Vayssié. Ils sont en division Honneur et accueillent tout le monde sans regarder les dents, et parfois des débutants catastrophiques. Ils sont quatre-vingts en seniors, et à peu près autant à l’école de rugby. Ils vivent sans trop dépenser avec la petite enveloppe des soixante-dix mille euros allouée par le ministère. Et en économisant sur les rêves de grandeur, les voilà lancés vers dans leur prochaine décennie.

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