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Le rugby s'ouvre au Nord

  • Les joueurs de Vannes célèbrent leur victoire contre Mont-de-Marsan avec leur public
    Les joueurs de Vannes célèbrent leur victoire contre Mont-de-Marsan avec leur public
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Traditionnellement limités au Grand Sud et à la capitale, les territoires du rugby évoluent et se diversifient. À l’image de Vannes, Nevers ou même Angoulême, de nouveaux venus dans le monde professionnel rencontrent un vrai succès populaire. Dans le même temps, d’autres clubs comme La Rochelle ou Lyon ont franchi des caps et se posent aujourd’hui en cadors du Top 14. Une évolution qui est le fruit des efforts menés par les clubs bien sûr, mais aussi la Ligue et la Fédération.

Les temps changent, et le rugby français aussi. Surtout sa fameuse carte de France de ses clubs professionnels, qu’ils évoluent en Top 14, en Pro D2 ou même en Fédérale 1. Comme il apparaît clairement ci-contre, cette carte s’est rééquilibrée entre la saison 2005-2006, an I de notre actuel Top 14 et aujourd’hui. À l’époque, les Parisiens du Stade français étaient seuls au milieu d’un immense désert. Le club de la capitale, bien qu’historique et glorieux (14 titres nationaux conquis depuis sa création en 1892) était le seul représentant de la moitié nord du rugby français. Treize ans plus tard, les choses ont changé. Le Stade français a été rejoint par son rival du Racing 92, qui a même retrouvé de sa superbe avec un titre national en 2016 et deux finales européennes (2016 et 2018). Ces deux mastodontes, dont la puissance est aujourd’hui assise par de riches présidents, ont même été rejoints par Massy, qui a depuis signé deux passages en Pro D2.

Nouvelles places fortes

D’autres villes nouvelles émergent. Ce week-end, les Bretons de Vannes ont disputé la première demi-finale de Pro D2 de leur histoire face à une équipe qui, il y a peu, était encore une place forte du haut niveau en France : Brive. Véritables phénomènes de la deuxième division, les Bretons ont même fait tomber un autre bastion du rugby français pour se hisser en demie : Mont-de-Marsan. Et de quelle façon ! 50 à 10… Les Bourguignons de Nevers n’ont pas eu cette chance. Ils ont subi la loi des Bleu et Blanc de l’Aviron bayonnais. Une défaite qui ne doit toutefois pas éluder la vérité : à l’Est, le soleil ovale se lève. Les Bourguignons auront passé par moins de 16 journées de championnat sur le podium de Pro D2. Le projet du président Dumange, interrogé ci-dessous, prend forme : infrastructures, formation, staff, groupe… l’Uson ne fait plus rire personne. Et dire que le président nivernais aurait dû, à la base, se conformer à la traditionnelle géographie du rugby français et investir au FC Auch… Le sort en aura décidé autrement.

Mais ce coup du sort n’est pas un acte isolé. Bien au nord du Gers ou même de l’Occitanie, les clubs du milieu de la France sont devenus des cadors du Top 14. L’on veut parler ici des clubs comme La Rochelle, Lyon, et Clermont bien sûr. Le dernier cité a été rejoint par les Maritimes, dont on ne compte plus les rencontres à domicile à guichets fermés et les ambitieux Lyonnais qui ont pris leurs quartiers dans le prestigieux stade de Gerland. Les deux clubs fournissent même le XV de France en internationaux. Qui l’aurait cru, hein, il y a encore dix ans ? Ajoutez à cela les retours de FCG dans l’élite, la consolidation du projet oyonnaxien, la saison incroyable de Bourg-en-Bresse qui quittera l’élite malgré ses 13 victoires et ses 60 points amassés (un record), ou encore l’épopée des Rouennais qui ont régné sans partage sur la Fédérale 1. Toutes ces équipes remplissent leurs stades, font déplacer leurs supporters, suscitent les passions : la fièvre ovale est contagieuse.

Ligue et Fédération unies, pour une fois !

Cette vague ne vient pas de nulle part. Elle est le résultat du travail de titan mené par les différents acteurs de ces clubs, mais pas seulement. La Ligue s’efforce de "servir" ces nouveaux territoires en y organisant des événements de premier ordre, comme les demi-finales de Top 14 par exemple. Nantes (2012-2013), Lille (2013-2014), et Rennes (2015-2016) les ont accueillies. Les clubs aussi, se mettent à délocaliser les rencontres, à l’image du Racing 92 au stade Océane du Havre en 2015 ou le Stade français au MMArena du Mans en 2016. La FFR participe aussi à l’effort pour repousser les limites du désert rugbystique. Comment ? En envoyant le XV de France dans ces territoires. Citons pêle-mêle le France - Iles du Pacifique à Sochaux en 2008, France - Fidji à Nantes en 2010, France - Argentine à Lille en 2012, France - Tonga au Havre en 2013 et enfin France - Pumas en novembre dernier au Stadium Lille Métropole. Des événements qui ont suscité de l’engouement, déclenché des vocations et probablement créé une dynamique dont les clubs locaux ont su profiter. Et in fine, c’est l’ensemble du rugby français qui voit son territoire élargi. Pourvu que ça dure…

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