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Le feu de l’adour

Par Midi Olympique
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    Le feu de l’adour
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17 000 personnes à Jean-Dauger, une ambiance que l’on imagine électrique et, face à cet Aviron bayonnais en reconquête, nevers, le plus gros budget du Pro D2 : que rêver de mieux ?

Peut-on rêver plus bel endroit pour un match de phase finale ? Un stade en plein centre-ville, 17 000 personnes sevrées de frissons printaniers depuis trois ans, un favori arraché à l’oubli et un outsider, ma foi, qui n’a rien d’un sans-dent. Quiconque aime le rugby pour ce qu’il est vraiment ne peut rester insensible à pareille affiche. Quiconque a déjà vu Jean-Dauger "ras-la-gueule" ne saurait tourner le dos à ce Bayonne - Nevers inédit à ce niveau-là de la compétition. Yannick Bru, grand architecte de la reconstruction basque, savoure le moment à sa juste mesure : "Vous savez, quand on est en équipe de France, on est animateur, pas entraîneur. Ce retour en club et ce contact au quotidien avec les joueurs m’ont donc fait un bien fou : ce stress, cette adrénaline des fins de match, cette atmosphère de phase finale, tout ça n’a finalement pas de prix…"

En quelques mois et avec un effectif que l’on jugerait, sans trop se tromper, comme assez léger, l’ancien adjoint de Philippe Saint-André chez les Bleus a fait des miracles, ramenant ce bastion historique à la table des vingt plus grands clubs français. Le manager bayonnais poursuit : "Nous voulions d’abord nous appuyer sur des jeunes formés au club et donner l’envie aux gens de nous soutenir. Mais voilà, l’appétit vient en mangeant et je crois qu’aujourd’hui, nos joueurs ont le désir d’aller plus loin et le talent pour y parvenir. Ces jeunes, nous avons peut-être eu le mérite de croire en eux mais cette confiance, ils nous l’ont rendu au centuple." Sur leur route, l’Aviron bayonnais et son bruyant cortège trouveront la grosse cote du début de saison, Nevers, deux ans d’histoire en Pro D2. "Cette équipe est très proche de nous, enchaîne Yannick Bru. Nos deux derniers affrontements ont d’ailleurs été très équilibrés : nos adversaires sont très costauds, appuient leur jeu sur du défi et la domination de leur pack. Sincèrement, il n’y a pas de favori sur cette rencontre."

Dumange : "Pas des nains de jardin…"

Si l’arrivée de Yannick Bru, associée à l’expertise de Vincent Etcheto dans le jeu de mouvement ou celle de Joël Rey en conquête, a changé le visage des Bayonnais, la réception de Nevers à Dauger n’en reste pas moins un défi à la hauteur des espérances entourant le destin contemporain de l’Aviron. "Pour nous, explique le président de l’USON, Régis Dumange, l’objectif est atteint et désormais, nous vivons ce qui se présente à nous comme du bonus. Nous avons le plus grand respect pour l’Aviron, nous arrivons avec beaucoup d’humilité mais attention, il ne faut pas nous prendre pour des nains de jardin ; sur les quatre derniers matchs, il y a deux victoires partout ! On sait aussi jouer au rugby, au nord de l’Adour…" Intouchable en début de saison, l’équipe menée par Xavier Péméja a marqué le pas cet hiver, ne devant finalement sa qualification qu’à un regain de forme sur le sprint final. Dumange poursuit : "Cette saison a été particulière. Nous avons été trop rapidement en haut, passant même huit semaines en pole position. C’était trop rapide. Derrière, nous avons évolué avec trop de pression, beaucoup trop pour une équipe inexpérimentée comme la nôtre. Je vous rappelle la moyenne d’âge est de 25 ans…"

la patte péméja

Dumange, parti d’une feuille blanche il y a quelques années, a su au fil du temps s’entourer, pour faire de Nevers un club qui compte dans le petit monde du rugby pro. Après avoir patienté des lunes aux portes du Pro D2, le président a laissé les clés du club à Xavier Péméja, lequel a su tirer profit des structures quatre étoiles mises à disposition des rugbymen bourguignons. Il poursuit : "Jeter l’éponge à l’époque où la montée se refusait à nous ne m’a jamais effleuré l’esprit et, aujourd’hui, je savoure. Depuis son arrivée en 2016, Xavier Péméja nous a aidés à grandir. C’est un mec extraordinaire : il ne pense qu’au rugby, ne vit que pour ça. Et surtout, c’est un patron. Quand il pousse un coup de gueule dans les vestiaires, les murs tremblent mais les joueurs adhèrent : parce que le mec est juste."

Lorsque l’on évoque Nevers, le plus gros budget de la deuxième division professionnelle (12,4 millions d’euros), on se dit forcément que les phases finales du Pro D2 ne sont qu’une étape dans la feuille de route de ce chef d’entreprise. Et visiblement, on se trompe : "à Nevers, conclut Dumange, nous observons le gratin du rugby français avec beaucoup d’humilité : quand mes joueurs caracolaient en tête du Pro D2, je pense même qu’ils ont pris peur de s’y retrouver trop vite." à ce point ? "Si c’est pour faire une prestation à la paloise, la montée ne m’intéresse pas. Prendre quatre-vingts points tous les week-ends, je n’y survivrai pas. J’aurais trop honte vis-à-vis de mes partenaires. Finalement, je crois que le Top 14 est fait pour les grandes métropoles…"

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