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Tayeb : "Prématuré de partir à 18 ans ..."

Par Pablo Ordas
  • Philippe Tayeb - Président du directoire de l'Aviron bayonnais
    Philippe Tayeb - Président du directoire de l'Aviron bayonnais Pablo Ordas
Publié le Mis à jour
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Le président de l’Aviron Bayonnais évoque les solutions pour lutter contre la fuite des talents et affirme ses ambitions pour le futur.

Midi Olympique : Comment comptez-vous lutter contre la fuite de vos jeunes joueurs ?

Philippe Tayeb : Nous ne pouvons pas lutter contre un joueur qui veut partir. Aujourd’hui, nous voulons uniformiser notre formation pour avoir une entité quasiment unique entre les professionnels, les Espoirs et les Crabos. Nous allons créer une cellule de développement qui va regrouper les dix joueurs potentiels de demain avec une personne, Jean-Baptiste Lartigot (responsable du centre de formation), qui travaillera en collaboration avec Yannick Bru et qui pilotera toute la partie cellule développement. Nous allons également nommer des entraîneurs en Espoirs et en Crabos et allons mettre des moyens humains à disposition au niveau de ces différentes sections ou équipes, qui sont un kinésithérapeute, un préparateur physique, un analyste vidéo.

Quoi d’autre ?

P.T. : Nous voulons donner les moyens à des gosses qui ont du talent. L’avantage qu’on peut avoir à Bayonne, c’est que nous avons des garçons qui ont grandi ici, qui connaissent le cadre et qui ont encore l’environnement familial. Si demain, à 18 ans, ils souhaitent quitter l’Aviron, nous ne pourrons pas les retenir. Et ce n’est pas du tout la volonté du club. Mais je trouve que c’est prématuré de partir dans des clubs de cette dimension sans avoir goûté au Pro D2 ou prouver qu’on puisse jouer dans ce championnat.

Nous devons garder nos jeunes avec des moyens humains, mais aussi des moyens techniques et structurels

Les départs de Cheikh Tiberghien et Max Spring sont-ils, pour vous, des coups durs ?

P.T. : C’est dur, mais c’est la réalité de la formation et du monde professionnel. Après, je le répète, partir à 18 ans sans avoir prouvé qu’on avait la capacité d’évoluer à haut niveau, je trouve que c’est prématuré. Chaque enfant ou parent est libre de prendre des décisions. J’estime que Bayonne, actuellement, est capable d’apporter la formation, les moyens humains et les moyens techniques pour garder des jeunes jusqu’à 20 ou 21 ans.

Qui sont les futurs pensionnaires de votre centre de formation ?

P.T. : Aujourd’hui, nous faisons le maximum avec d’autres jeunes talentueux comme Thomas Dolhagaray, Aitor Hourcade, Théo Bordenave, Alexandre Lalanne… D’autres garçons vont intégrer la cellule développement et vont bénéficier du professionnalisme et de l’appui de garçons comme Yannick Bru, Ludovic Loustau et Jean-Baptiste Lartigot ou d’anciens joueurs qui, demain, vont rentrer dans l’encadrement de cette cellule.

Qu’avez-vous prévu, en termes d’infrastructures ?

P.T. : Nous avons une priorité, celle de sortir de nos algécos pour créer un centre d’entraînement qui nous permettra de garder, aujourd’hui, nos jeunes. Nous ne pouvons plus rester dans un système comme nous sommes. Ce n’est pas digne de nos ambitions. Nous devons garder nos jeunes avec des moyens humains, mais aussi des moyens techniques et structurels.

C’est votre plus gros déficit par rapport aux grosses écuries…

P.T. : Oui, tout à fait. J’ai un fils sportif de haut-niveau qui est parti au Pôle France d’Antibes de golf. Je suis arrivé et il y avait tout sur place, le logement, le scolaire, les installations. En tant que parent, je comprends que le fait d’avoir un enfant logé à un endroit, avec l’école d’un autre côté et l’entraînement encore ailleurs, ce n’est pas rassurant. Ce centre d’entraînement à Jean-Dauger avec le logement, les classes scolaires, la restauration et toute la partie technique et structurelle est un sujet que nous avons abordé en interne avec les actionnaires du club mais aussi avec Yannick Bru sur les besoins en termes d'infrastructures.

Un gosse qui, demain, a les qualités pour jouer en Top 14 et si nous ne sommes pas capables de remonter à ce niveau-là, je lui dirai “vas-y”

Quelle est la part du côté financier lorsque vous négociez avec ces jeunes ?

P.T. : Nous ne pouvons pas lutter contre des écuries comme Clermont, le Racing, le Stade Toulousain ou autre, sur l’aspect financier. Ce n’est pas du tout ce qu’on doit mettre en avant et ce n’est pas du tout la politique du club. Un garçon qui nous fait des surenchères financières, il vaut mieux qu’il aille voir ailleurs.

Le Pro D2 est, au contraire, un argument de poids et vous avez réussi à prolonger Ducat cette saison...

P.T. : Ducat, Héguy, Boniface, Baget, Muscarditz, Tisseron, sont des garçons qui sont encore là une saison et ce sont des priorités. Le petit Dolhagaray rentrera, demain, dans les effectifs. Il y a quand même des jeunes qui, tous les jours, prouvent qu’ils ont le niveau pour jouer en Pro D2. Si les grosses écuries viennent chercher des garçons et qu’ils les mettent dans un système en les coupant du cocon familial, c’est quand même à risque pour le garçon. Après, le côté affectif dans ces grands clubs n’est pas la priorité, c’est le sport de haut niveau. Mais nous, nous sommes toujours dans le respect, les valeurs, l’environnement local. Un gosse qui, demain, a les qualités pour jouer en Top 14 et si nous ne sommes pas capables de remonter à ce niveau-là, je lui dirai “vas-y”. Si nous ne sommes pas capables d’amener un projet avec une remontée, nous deviendrons une pépinière ou un laboratoire de jeunes qu’on formera et qui partiront. Nous sommes aujourd’hui le club formateur du Pays Basque. L’an prochain, nous devrions être la seule équipe en élite puisque les espoirs du BO descendent sportivement. Il faudra donc avoir une belle équipe espoirs et les meilleurs intégreront, demain, l’équipe première. Il faut être clair, nous ambitionnons, dans les trois ans, de retoucher l’élite. Nous créons une équipe, l’année prochaine, pour vraiment batailler et aller toucher la remontée. Cette année, nous ne savions pas où nous allions. Je crois que nous avons fait une année plus que respectable, qui est peut-être un miracle pour moi. Parce qu’au départ, nous partions de très, très loin.

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