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Technique : le Super Rugby doit s’adapter aux changements sur les ballons portés

Par Nicolas Zanardi
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    Technique : le Super Rugby doit s’adapter aux changements sur les ballons portés
Publié le Mis à jour
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En Super Rugby, les équipes qui structurent un maul n’ont plus le droit de faire reculer le porteur, mais uniquement le ballon. Une difficulté supplémentaire, qui n’incite pourtant pas les équipes à se passer de cette arme… explications et perspectives.

Le Super Rugby a débuté depuis désormais quelques semaines, entraînant avec lui son lot de nouveautés. Si l’une d’elles n’en est pas réellement une pour les aficionados du Top 14 (on parle bien sûr du décompte du bonus offensif) et que d’autres n’ont pas encore eu d’effets (comme la possibilité de botter en touche une pénalité accordée après la sirène), certaines connaissent déjà leurs premiers effets. Des données forcément instructives pour tous les observateurs européens, sachant que ces règles seront en vigueur au Nord de l’Équateur à partir du 1er juin… On veut bien entendu parler, en premier lieu, de la nouvelle législation concernant les ballons portés, qui a connu un drôle de lifting.

Adaptation dans l’urgence

Une nouvelle règle qui n’a pas fait que des heureux depuis son annonce, il est vrai un brin tardive et cavalière… « Nous avions eu quatre semaines d’entraînement avant Noël, avant d’être informés que la règle du maul allait être changée, déplorait récemment le manager des ACT Brumbies Stephen Larkham, dont l’équipe avait inscrit pas moins de dix essais sur maul après touche la saison dernière. Je pense que tout le monde a été un peu gêné de la manière dont l’information a été transmise. Il a fallu revoir les choses dans l’urgence. »

Le XV de France à balles réelles en Argentine

Ces choses en question ? Rien moins qu’un retour en arrière… Fortement critiqué avant la Coupe du monde 2015, ce que les Anglais appelaient le « sheperd » (littéralement « berger ») est désormais interdit, à savoir la possibilité pour « l’arracheur » de reculer ballon en main jusqu’à la dernière position du maul. Pour les équipes du Super Rugby (et donc bientôt celles du Top 14, à commencer par l’équipe de France qui devra se refamiliariser avec de vieilles recettes en Argentine), il s’agit donc de retrouver des habitudes très enfouies, en faisant circuler le ballon de main en main jusqu’à l’arrière du maul. Forcément pénalisant en termes de cohésion, et donc d’efficacité sur les pénaltouches. Mais n’allez pas croire pour autant que les ballons portés ont été abandonnés dans le Super Rugby, loin s’en faut. « On note certes de plus en plus de touches déviées, mais le maul existe toujours, nous confiait Chris Masoe en observateur avisé. En revanche, son approche a quelque peu changé, il n’est plus une fin en soi… On ne forme plus un ballon porté dans le seul but d’obtenir une pénalité : son rôle est devenu plus positif, qui vise à fixer un maximum de joueurs pour lancer le jeu autour de la structure. » À condition, bien sûr, d’être parvenu à avoir transmis le ballon jusqu’au fond sans encombres…

Défense des demis de mêlée : une faille à explorer

Au-delà de l’interdiction faite au porteur de balle de reculer dans la structure du maul, une autre règle est actuellement en vigueur dans le Super Rugby, qui concerne les demis de mêlée. En effet, interdiction est désormais faite au numéro 9 ne bénéficiant pas de l’introduction de suivre le ballon au-delà du flanker adverse. Et s’il doit toujours demeurer dans un couloir d’un mètre à côté de la mêlée, le demi de mêlée n’a plus le droit de toucher (alors que le règlement interdisait autrefois d’attraper…) un joueur de la mêlée adverse. Deux mesures qui visent, bien sûr, à permettre à certaines mêlées, bien que dominées, de ressortir le ballon par le biais du numéro huit. Mais pour tout dire, on imaginait surtout que certaines équipes allaient utiliser cette nouvelle latitude pour lancer le jeu de manière plus régulière, pour ne pas dire plus inventive, notamment en ce qui concerne les départs « coté introduction ». Or, pour l’heure, c’est la déception. Certaines formations réservent-elles certaines combinaisons pour plus tard dans la compétition, ou ont-elles tout simplement jugé inutile d’explorer cet aspect des nouvelles règles ? C’est en tout cas la question que se posait cette semaine l’ancien demi de mêlées des All Blacks Justin Marshall. « À mes yeux, cette nouvelle règle offre de grandes possibilités pour collaborer entre le 8 et le 9, notamment dans les côtés fermés. On ne l’a pas encore trop vu, mais je suis certain que d’ici quelques matchs, la latitude offerte aux numéros huit sera exploitée. » On ne demande qu’à voir…

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