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Jean-Luc Averous : « On me reparle encore aujourd’hui de ce succès »

Par midi olympique
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    Jean-Luc Averous : « On me reparle encore aujourd’hui de ce succès »
Publié le Mis à jour
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Ailier du La Voulte Sportif, Jean-Luc Averous a également porté à vingt-cinq reprises le maillot du XV de France. Le 14 juillet 1979, il était du premier succès français à l’Eden Park. Un moment d’histoire auquel Jean-Luc Averous a grandement participé en inscrivant notamment un essai.

Trente-six ans après, quel souvenir gardez-vous de ce succès à l’Eden Park ?

J’en garde un grand souvenir. Ce match avait véritablement été plaisant avec cinq essais et surtout il était tellement symbolique. Gagner en Nouvelle-Zélande, face aux Blacks, pour la première fois avec Roger Couderc aux commentaires, sont autant de symboles forts. Ce succès fait d’ailleurs partie des deux événements marquants de ma carrière, avec le Grand Chelem 1977.

Quels sentiments vous habitent au coup de sifflet final ?

Nous avons juste l’envie de nous retrouver car nous sommes très fiers de nous, de notre performance. Le public était debout, Graham Mourie lui demandant de nous faire une standing-ovation pour notre jeu. On a pris conscience qu’on avait réalisé quelque chose de grand, c’est un exploit.

Pourtant, les Blacks avaient dominé le premier test une semaine plus tôt. Dans quels domaines, aviez-vous été battus ?

Lors du premier test, on avait axé notre point fort sur la mêlée. Le problème est que nous avons été surpris sur la première mêlée, où nous avions eu des appuis difficiles. Cela nous avait mis un coup au moral et nous avions subi. Or, quand nous avons revu le match, on s’est rendu compte que nous avions fait jeu égal dans les rucks et en touche par exemple.

Comment l’équipe de France a pu renverser la situation face aux Néo-Zélandais ?

C’est difficile à décrire car beaucoup de choses nous ont permis de nous transcender. Nous savions que l’on pouvait faire mieux, nous sommes donc arrivés conquérants et sans complexes. L’équipe a également été extrêmement solidaire et chacun a apporté sa pierre à l’édifice, alors que certains ne jouaient pas à leurs postes.

Vous avez marqué le troisième essai des Bleus, pouvez-vous nous le raconter ?

Cet essai est resté dans les mémoires car il intervient après une action spectaculaire. Tout part au départ d’une percée d’Alain Caussade, après une mêlée où il est au relais de la troisième ligne. Il tire vers le poteau de coin et en tant qu’ailier, je ralentis pour pouvoir effectuer une croisée. Alain fait alors feinte de croiser, ce qui m’oblige à remodifier ma course. Seulement, la défense des Blacks revient et avant d’être rattrapé, il me fait une passe lobée. J’attrape le ballon du bout des doigts, je raffûte le troisième ligne néo-zélandais qui revient et je vais marquer.

Auriez-vous passé une soufflante à votre coéquipier, si l’action n’était pas allée au bout ?

Nous aurions pu râler si nous n’avions pas marqué mais Alain n’a pas fait un mauvais choix. Il a pensé qu’il aurait les jambes pour aller marquer, mais il faut dire que les Blacks courent également très vite (rires).

Avec cet essai permettant aux Bleus de faire le break, on dit que vous avez réduit au silence l’Eden Park. Est-ce vrai ?

Non, nous n’avons pas fait taire l’Eden Park car c’est un public de connaisseurs. La Nouvelle-Zélande est d’ailleurs la patrie du rugby. Ils apprécient les beaux gestes et même s’ils n’avaient jamais vu perdre leur équipe, ce n’était pas un silence de cathédrale. Le rugby reste pour eux, une fête et ils partageaient notre joie après la rencontre. Pour nous, cet essai nous a permis de creuser l’écart et de prendre conscience que le coup était jouable.

Pourquoi les Bleus gagnent aussi rarement en Nouvelle-Zélande ?

On ne gagne pas souvent en Nouvelle-Zélande, mais il faut dire qu’ils ont une pléthore de joueurs. Ils peuvent composer cinq voire six équipes de Blacks, quand nous ne pouvons en composer qu’une. Les Néo-Zélandais jouent à partir de 6-7 ans, tous les jours et ont une très forte technique individuelle. Ils ont la culture des espaces, de faire vivre le ballon, c’est naturel chez eux et sont également dotés de physiques intéressants. Forcément, quand on a le physique et la technique, on ne peut qu’avoir des bons joueurs. Là-bas, le rugby n’est également en concurrence avec aucun autre sport.

Vous reparle-t-on encore de cette victoire historique, aujourd’hui ?

On m’en reparle effectivement assez souvent, mais il s’agit souvent de la génération des 50-70 ans. La France a vraiment vibré lors de ce match, avec un Roger Couderc exceptionnel aux commentaires. Cependant, je suis toujours dans le monde du rugby aujourd’hui avec les Barbarians et le ROC la Voulte-Valence (dont il est le nouveau président N.D.L.R). Si j’avais fait autre chose après ma carrière, peut-être que l’on ne m’en parlerait pas autant.

Propos recueillis par C.V.

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