Premiership - "L'obsession de l'argent est en train de tuer les clubs anglais" tranche René Bouscatel, président de la LNR
René Bouscatel a vivement critiqué le modèle économique de la Premiership et des clubs anglais. Dans un entretien accordé au Times, le président de la LNR en a également profité pour vanter le système français.
La Premiership vient de prendre un plaquage cathédrale. René Bouscatel a sévèrement critiqué le fonctionnement économique du rugby anglais et de ses clubs de Premiership. Dans une interview accordée au Times, le président de la LNR n'y va pas par quatre chemins pour égratigner les limites d'un système trop focalisé sur le profit, selon lui. "L'obsession de l'argent est en train de tuer les clubs anglais. Ce qui a été corrosif dans le rugby anglais, c'est que le produit économique était prioritaire sur le sport. Je ne veux pas faire de scandale ou quoi que ce soit, mais au début le rugby anglais était basé sur des millionnaires, des gars avec beaucoup d'argent qui pensaient avoir raison parce qu'ils avaient beaucoup d'argent".
Pour rappel, la Premiership a perdu trois clubs la saison passée (Worcester, les Wasps et les London Irish) suite à des faillites économiques et a perdu 15% d'affluence en moyenne dans tous les stades. En grandes difficultés économiques, le rugby anglais commence également à voir certains grands noms quitter le Royaume pour s'exiler en France, à l'instar de Sam Simmonds (Montpellier), David Ribbans (Toulon) ou Henry Arundell (Racing 92). Maro Itoje pourrait également suivre ses compatriotes à l'issue de la saison alors que son contrat expire en juin prochain.
With European rugby returning in the form of the Champions and Challenge Cups this weekend, the French have a message to their old rivals across the Channel; prioritise the sport and not the money, or you are doomed
— Times Sport (@TimesSport) December 4, 2023
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Bath est le meilleur exemple, ce sont des rêveurs
René Bouscatel va plus loin dans son analyse et prend l'exemple de Bath, actuel leader du championnat anglais. "Je ne devrais probablement pas dire cela, mais ils sont un bon exemple. Ils sont censés construire un stade depuis 25 ans. J'y suis allé à d'innombrables reprises et ils me montrent les plans à chaque fois, mais je n'ai toujours pas vu le stade. Je dois toujours y apporter mon parapluie car il pleut beaucoup. Je dis cela de la manière la plus gentille possible, car je suis un ami de Bruce (Craig, le propriétaire de Bath), mais ce sont des rêveurs là-bas". Le président de la LNR revient également sur son expérience personnelle, lorsqu'il était à la tête de Toulouse entre 1992 et 2017, assurant "n'avoir jamais fait de profit, mais en améliorant les résultats du club sur le plan sportif".
L'entretien se conclut enfin sur les principales différences entre les systèmes français et anglais. Bouscatel vante surtout le sentiment d'appartenance des trente clubs de Top 14 et Pro D2 et le principe de la relégation-promotion. "Nous ne sommes pas parfaits mais pour l'instant nous avons un modèle qui, je crois, est identifié et bien reconnu, basé sur des éléments simples : le sport passe en premier, la finance en second. Nous ne négligeons pas l'aspect économique, il est vital, mais cela ne suffit pas. Les Anglais sont les rois du marketing. Mais si vous voulez vendre, il faut un bon produit. Nous avons construit un produit, le Top 14. Nous avons deux champions d'Europe successifs, La Rochelle et Toulouse. Notre ligue est attractive".
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