Gabrillagues : "Six semaines ! C'était foutu..."
XV DE FRANCE - Le deuxième ligne, Paul Gabrillagues, avait le sourire malgré la pluie lors de l'entraînement de mardi. Le joueur du Stade français, suspendu six semaines après le premier match amical contre l'Écosse, a bien cru qu'il allait manquer la Coupe du monde.
Vous devez être un des tricolores les plus heureux de découvrir le Japon puisque vous avez failli rater la Coupe du monde. Comment avez-vous vécu ces moments et cette première suspension de six semaines ?
Je suis passé par tous les stades. J'ai appris ma citation le lendemain du match (victoire 32-3 des Bleus à Nice; N.D.L.R). On était au repos.Généralement, quand tu es cité, c'est que tu es coupable et que ton geste aurait mérité un carton rouge. Je me suis rendu à la commission de discipline sans savoir à quoi m'attendre. J'ai pris six semaines (le 20 août)... Six semaines, c'était foutu ! Je manquais les trois premiers matches de poule dont les deux matchs très rapprochés (Etats-Unis, Tonga). J'ai fait appel car je n'avais rien à perdre.Lors de la première audience, ils ont estimé que j’avais visé intentionnellement la tête de l’Écossais (Barclay, N.D.L.R.). Alors que non. Tout va très vite à vitesse réelle. C'est certain que j’arrive avec de la vitesse et de la force pour l’enlever du ruck. Mais pas pour le blesser. Le staff m’a dit que c’était plutôt un bon déblayage. Le problème c’est que je touche la tête. Ça méritait un rouge…
Quelle a été la réaction du staff ?
Il m'a soutenu. Après je n'ai pas eu de discussion pour savoir s'il allait me garder. Mais je ne me faisais pas d'illusion. Quand j'ai appris que je ne prenais que trois semaines, j'étais content. J'ai pu prouver que mon geste n'était pas intentionnel. Ce n’était pas facile, il a fallu se faire traduire, se faire comprendre, pour réussir à prouver que je n’avais nullement la volonté de toucher la tête de l’adversaire. Je m’étais d’ailleurs excusé auprès de Barclay et j’avais pris de ses nouvelles. Il a joué la semaine d’après donc ça allait…
Comment avez-vous vécu cette semaine d'entraînement entre la première sanction et l'appel ?
Heureusement, je continuais à m’entraîner avec les autres donc le temps passait plus vite, ça m’aidait à penser à autre chose. J’ai quand même eu un coup de moins bien, je me disais qu’au final tout pouvait s’arrêter à cause de ce geste…
Est-ce que cette sanction risque de vous changer ?
Non, il ne faut surtout pas que ça me change. Jouer avec de la retenue, ce n'est pas possible avant un point d'impact ou un déblayage. Si tu réfléchis trop, tu ne peux plus être efficace. Il faut toujours mettre de la vitesse et avoir envie de dominer la collision. Mais il faut être intelligent dans ce que l'on fait. Il ne faut pas faire n'importe quoi.
Comment abordez-vous cette Coupe du monde ? Est-ce que vous vous dites que vous allez ramener la coupe ?
… Ce sont des choses qui doivent rester entre nous. Il n'y a que des compétiteurs qui veulent aller le plus loin possible... On s'est dit des choses, mais ça restera entre nous.
Par Nicolas Augot, envoyé spécial au Japon
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