Guyot: "Je veux continuer à évoluer dans l’élite"

  • Benoit Guyot - biarritz stade français - 30 aout 2013
    Benoit Guyot - biarritz stade français - 30 aout 2013
  • Guyot - Biarritz Bayonne - 30 septembre 2012
    Guyot - Biarritz Bayonne - 30 septembre 2012
  • Guyot Biarritz - Septembre 2012
    Guyot Biarritz - Septembre 2012
Publié le Mis à jour
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A seulement 25 ans, Benoît Guyot a presque tout connu avec le Biarritz olympique, depuis une merveilleuse aventure européenne en 2010 jusqu’à cette saison 2013-2014. Capitaine à trois reprises cette année, le solide troisième ligne nous parle de son avenir un peu flou. Il a également accepté de revenir sur les soucis de son club, non sans quelques regrets.

Serez-vous encore Biarrot la saison prochaine ?

Benoît GUYOT: Aucune idée. Tout est possible. J’ai encore un an de contrat, mais le club m’a signifié que j’étais libérable. Pour l’instant, rien de concret, c’est le jeu des agents. Rien n’est fixé, pour la simple et bonne raison que rien n’est fixé pour la plupart des clubs, qui ne savent pas s’ils se maintiennent, s’ils vont jouer la H Cup, etc…

Vous souhaitez quitter le BO ?

B.G.: J’ai envie de continuer à évoluer dans l’élite, qu’il s’agisse de Top 14 ou de Premiership, voire même ailleurs dans le monde. Pourquoi pas en Afrique du Sud. J’estime qu’il est légitime, après cinq ans en Top14, de vouloir relever le défi. J’ai 25 ans, j’ai envie d’évoluer à mon meilleur niveau. Je veux tendre à être meilleur, et pour cela il faut que je me fixe les objectifs les plus élevés.

Votre club actuel fait-il tout pour vous conserver ?

B.G.: Le club me laisse du temps, et se montre relativement conciliant par rapport à mes exigences. On ne me met pas de pression particulière.

Le projet annoncé par Serge Blanco vous a-t-il fait réfléchir ?

B.G.: Je vais vous dire une chose très simple: pour l’instant, on ne connaît que très peu de choses au sujet du projet du club. L’esquisse que nous a donnée Serge Blanco samedi dernier semble intéressante, séduisante même. Mais il y a encore de grandes interrogations qui se posent, avec notamment la question des entraîneurs. C’est une période d’incertitudes. Pour moi, mais aussi pour le club…

J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir.

En parlant d’entraîneurs, vous en avez connu un paquet en cinq ans au Biarritz olympique…

B.G.: Des entraîneurs qui se font licencier, c’est bien souvent synonyme d’une situation de crise, et ça fait deux ou trois ans que les résultats sportifs ne sont pas à la mesure des attentes du club. Lorsque les résultats sportifs ne sont pas à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre, à court terme, ce sont souvent les entraîneurs qui en font les frais.

Un club comme le Stade français a connu ce genre de situation, est passé tout proche de la relégation financière, et a rebondi…

B.G.: Au plus haut niveau, chaque saison, chaque match est une remise en question, on ne joue pas avec ces trophées. Le monde du rugby évolue, parfois de manière un peu démesurée. C’est une course dans laquelle on n’a pas le droit à l’erreur. Le Stade a eu une phase d’essoufflement, puis est reparti sur un projet très ambitieux, avec un changement de présidence, ainsi qu'une restructuration du club en profondeur. Aujourd’hui, la seule chose que je peux espérer pour le Biarritz olympique, c’est qu'il connaisse la même réussite qu’un club comme le Stade français, qui a su se relever après une période délicate.

Guyot - Biarritz Bayonne - 30 septembre 2012
Guyot - Biarritz Bayonne - 30 septembre 2012

Regrettez vous le fait que le BOPB ait eu des difficultés à repartir dans la bonne direction après deux saisons décevantes ?

B.G.: Mes regrets, ils existent à titre personnel. (Il réfléchit) Ce qui était en mon pouvoir, je l’ai fait, j’ai tout donné. C’est évidemment un échec, mais sur mon investissement, je n’ai aucun regret.

Dimitri Yachvili a exprimé dans L’Equipe quelques regrets au sujet de son comportement au sein du groupe, notamment vis-à-vis des jeunes et des étrangers. Un mot là-dessus ?

B.G.: Dans le rugby pro d’aujourd’hui, on se retrouve avec des mecs de tous horizons, de tous les âges. C’est une chance extraordinaire ! C’est ce que j’aime dans mon métier avant tout, pouvoir partager avec des gens qui sont tous extrêmement différents. Concernant ce qu’a dit Dimitri dans la presse, je n’ai aucune légitimité pour juger ce qu’ont pu faire ou dire mes coéquipiers.

On a beaucoup parlé de clans au BO. Qu’en est-il réellement ?

B.G.: Les gens ont un peu fantasmé de l’extérieur, alors que ça n’en valait pas la peine.

Un mot sur l’épisode de la fusion ?

B.G.: A vrai dire, peu d’informations nous sont venues du club. De toute façon, tant que c’était en négociation, tant qu’il n’y avait pas de projet formel entre les deux clubs, ça n’avait aucun intérêt d’en parler. Ça n’a été qu’une perte d’énergie énorme, on en a beaucoup parlé pour pas grand chose.

Je serai reconnaissant à vie envers ce club et ses dirigeants.

Quel bilan faites-vous de ces cinq saisons passées au Pays basque ?

B.G.: Biarritz, c’est mon club de cœur, c’est ma ville. C’est là que je suis devenu un joueur de rugby professionnel (Guyot a débarqué à 19 ans de Paris, ndlr), c’est là que j’ai mûri, surtout que j’ai pris un plaisir énorme à jouer avec mes amis. Le BO m’a donné cette possibilité, je serai reconnaissant à vie envers ce club et ses dirigeants.

Il y a deux ans, vous étiez appelé en équipe de France pour passer les tests à Marcoussis (il se blesse au biceps et doit déclarer forfait, ndlr). L’an passé, vous étiez sur les tablettes de plusieurs clubs, mais vous avez choisi de prolonger… Où en êtes-vous aujourd’hui ?

B.G.: J’ai décidé de rester il y a un an, parce que j’avais confiance en l’avenir du club. J’avais le sentiment qu’il y avait encore plein de choses à faire à Biarritz. La saison qui s’achève dans deux matchs pour nous a été extrêmement éprouvante. Et aujourd’hui le destin d’un joueur est bien souvent lié à celui de son club. Paradoxalement, cette saison j’ai la sensation d’avoir progressé. J’ai beaucoup joué, ça permet d’enchainer les matchs et surtout d’emmagasiner de la confiance. C’est aussi cette saison que l’on m’a confié pour la première fois le capitanat en équipe première, ce qui représente beaucoup de choses pour moi. Cette saison, dans l’adversité et la difficulté, a été particulièrement enrichissante. On apprend à voir les erreurs à ne pas commettre.

Guyot Biarritz - Septembre 2012
Guyot Biarritz - Septembre 2012
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