Toulon en quête de discipline

C'est la marotte de tous les entraîneurs. Chaque semaine, les discours se suivent et se ressemblent. "On paie notre indiscipline", "on fait trop de fautes", "on donne des points trop facilement"... L'indiscipline coûte cher. Et ce ne sont pas les Toulonnais qui diront le contraire. Si pour l'heure leur bilan comptable n'a rien d'alarmant, une victoire à l'extérieur ne serait pas négligeable pour se donner un peu plus de marge de manœuvre et insuffler un vent de confiance afin de valider le nouveau projet. Mais pour cela, il faut corriger ce problème de discipline si préoccupant, en particulier loin de Mayol.

L'an passé, cela avait déjà handicapé des Varois qui ont longtemps couru après les points à l'extérieur. Et en cette nouvelle saison, le mal semble être revenu. En quatre journées, le RCT a concédé 45 pénalités, soit un peu plus de 11 par matchs. Ce n'est pas énorme en soi, mais ce sont surtout les cinq cartons jaunes reçus qui flinguent le travail de l'équipe. Rien ne dit qu'à 15 durant 80 minutes, Toulon se serait imposé à Clermont ou à Montpellier, mais force est de constater que lors de ces deux déplacements, le match a basculé lorsque les Toulonnais étaient en infériorité numérique.

Et Clermont et Montpellier des jaunes qui coûtent le match

En Auvergne, les hommes de Galthié ont encaissé un essai en fin de première période alors qu'ils évoluaient à 13 suite aux 10 minutes successives sur le banc de Taofifenua et Nonu. Avant le premier carton, Toulon menait 10-3 sur la pelouse du Michelin... Le week-end dernier, le RCT était au coude à coude avec Montpellier jusqu'à l'heure de jeu. Mieux, le match était relancé suite à un essai d'Ashton. Mais dans la minute qui suivait Gorgodze était sanctionné d'un jaune pour un plaquage haut.

Et dans la foulée, M. Raynal accordait un essai de pénalité au MHR suite à un autre plaquage haut, signé Ashton cette fois. Derrière, il n'y a plus eu match. Contre Toulouse, à Mayol, Toulon aurait également pu payer son manque de discipline mais s'en est sorti de justesse. "On se met des bâtons dans les roues, en jouant en infériorité numérique ou en offrant des pénalités. Il faut gommer cela", maugréait Guilhem Guirado avant le déplacement à Montpellier. Visiblement il y a encore du boulot.

Défaillance individuelle et réponse collective

Au-delà des erreurs individuelles et d'un manque de lucidité criant comme cela a été le cas pour Van Der Merwe face à Toulouse, Nonu à Clermont voire Gorgodze à Montpellier, Toulon doit aussi trouver la réponse collectivement à ce mal. "L'objectif est d'anticiper plus, de mieux communiquer et de ne pas tenter le geste impossible. Mais aussi de s'adapter aux nouveaux règlements. Depuis le début de saison, sur certaines phases de jeu, j'ai été surpris que l'on n'ait pas assimilé les nouvelles règles", regrette Fabrice Landreau.

Et de poursuivre : "Après, il y a notre vitesse de déplacement et le lien que l'on va avoir au niveau défensif pour pouvoir mettre une bonne montée défensive, avoir le bon geste technique, pouvoir basculer et rester sur les appuis. On travaille ça chaque semaine et on essaie de gommer ce qui ne va pas. C'est vraiment le gros chantier pour nous." Actuellement 6e avec 9 points, Toulon doit négocier un deuxième déplacement de rang ce week-end avec ce match face au Stade Français. Un succès permettrait de se projeter avec un peu de sérénité sur la réception de La Rochelle la semaine prochaine. Mais sans discipline, point de salut.