Arandiga : "Les joueurs craignaient qu’en jouant moins, leur salaire baisse en proportion"

Par Maxime Gil
  • La déception de Sergio Parisse (Stade français)
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  • Gaël Arandiga, ancien directeur génral de Provale - 5 juillet 2014
    Gaël Arandiga, ancien directeur génral de Provale - 5 juillet 2014
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TOP 14 - Gaël Arandiga a quitté son poste de directeur général de Provale, 10 ans après sa prise de fonctions. Il porte un oeil avisé sur l'évolution du rugby et pointe du doigt les joueurs, coupables selon lui de l'escalade que connaît actuellement le ballon ovale.

Gaël Arandiga et Provale, c’est une histoire vieille de plus de 10 ans, qui a pris fin cet été avec le départ de l’ancien demi d’ouverture vers Montauban. Il était l’heure du changement pour le nouveau directeur général de l’USM, qui s'est confié au Midi Olympique : Je ne voulais pas être un vieux con auprès des joueurs, alors je tourne la page. Pourtant, une décennie durant, l'ancien directeur général du syndicat des joueurs a fait évoluer l'organisme avec des avancées majeures, notamment avec la mise en place de Provale Finances pour accompagner les joueurs dans la gestion de leur argent après que certains aient été floués. Une fierté parmi tant d’autres.

"On n'a pas su fixer des limites et les joueurs sont eux aussi responsables"

Mais Gaël Arandiga s’en va, sans avoir pu assurer la pérennité de la santé des rugbymen, au lendemain de phases finales qui ont poussé la violence à son paroxysme. J’ai la conviction profonde qu’il y a beaucoup de choses à mettre en place si on ne veut pas connaître des dérives dangereuses. Pour cela, un "Grenelle de la santé des joueurs pros" a été lancé début juillet par la Bernard Dusfour. L'objectif du Président de la commission médicale de la LNR est de proposer, dès la fin de l’année 2017, des avancées efficaces et durables pour protéger la santé des joueurs professionnels. Car aujourd’hui, le nombre de commotions cérébrales ne cesse de croître, et des problèmes de rachis sont également constatés. C’est même une urgence absolue. La santé des mecs est en jeu, on est en train de les casser. Le vrai danger est là.

Gaël Arandiga, ancien directeur génral de Provale - 5 juillet 2014
Gaël Arandiga, ancien directeur génral de Provale - 5 juillet 2014

La faute à qui, la faute à quoi ? Le calendrier, les clubs, la recherche du spectacle ? Pour le désormais ex-directeur général de Provale, c’est finalement un mélange de tout cela. Les joueurs y compris : Notre rugby a été construit sur le modèle des clubs, avec des investisseurs qui veulent que ça joue. On n’a pas su fixer des limites et les joueurs sont eux aussi responsables. Gaël Arandiga se souvient, lors de son arrivée à Provale, avoir discuté avec des joueurs de réduire le nombre de matches : Ils craignaient qu’en disputant 20% de matches en moins, leur salaire baisse en proportion…

On ne peut pas singer le modèle des provinces de l’hémisphère Sud

La sujet économique est donc central. Mais ne va-t-elle pas faire courir les principaux intéressés à leur perte ? Possible, si des modifications ne sont pas établies. Le système est intéressant financièrement pour les joueurs, mais il ne les place pas dans les conditions idéales en termes de santé et de préparation à la performance. Alors, la question de mutualiser les structures de chacun et appliquer la théorie du "45+45=45" prônée par Jacky Lorenzetti pour tendre vers un système de provinces revient au coeur des débats. Mais Gaël Arandiga réfute cette idée : On ne peut pas singer le modèle des provinces de l’hémisphère Sud qui est un échec : ces équipes sont exsangues financièrement. Nous devons faire avec notre culture, basée sur les clubs.

Retrouvez l'interview en intégralité dans l'édition de vendredi de Midi Olympique, en page 20, disponible en version numérique ici.

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