À Lyon, on fait de la légitime défense

Si tôt dans la saison, les statistiques ne veulent pas forcément dire grand-chose mais elles sont tout de même un baromètre intéressant. Lyon est actuellement la troisième défense du championnat en nombre de points concédés (74) et d’essais encaissés (6), ce qui va de pair avec son classement. Cela a au moins le mérite de susciter l’intérêt pour le travail effectué en amont et comprendre une évolution évidente.

"C’est un axe sur lequel les coaches insistent", reconnaît de suite Julien Puricelli, tout en appuyant sur la marge de progression importante pour pouvoir rester à ce niveau. Par exemple, au quotidien à l’entrainement, l’organisation défensive et précisément les mauvaises habitudes sont systématiquement travaillées et corrigées mais à faible vitesse et à faible intensité. En raison de la répétition des matches, il faut impérativement préserver les organismes pour garder la fraicheur.

L’arrivée de Liam Gill, un infatigable plaqueur

Le recrutement de Liam Gill à l’intersaison porte déjà ses fruits au regard de son rendement. L’Australien fut le meilleur plaqueur de son équipe sur trois des quatre premiers matches (Paris, Brive et Pau), avec une moyenne de 17 plaquages réussis par rencontre. L’ex-Toulonnais impressionne par son travail de l’ombre et sa capacité à gratter les ballons après avoir stoppé son adversaire. Lyon ne s’est pas trompé en l’attirant et quand on sait l’importance du rôle d’un 3ème ligne en défense, son association avec l’Anglais Carl Fearns et Julien Puricelli est une sacré plus-value. D’ailleurs, ce dernier a fait sa rentrée lors du dernier match et c’est lui qui fut à son tour le meilleur plaqueur (17). Depuis le début de saison, Lyon tourne à 90,5% de réussite au plaquage et semble solide et efficace dans les regroupements. Voilà donc une base non négligeable pour ensuite dérouler une palette offensive.

Les statistiques sont au service du détail

Aussi, depuis la fin de saison dernière, certaines données sont davantage prises en compte comme celle du temps de contact au sol. Il s’agit du temps qui s’écoule entre le plaquage et le repositionnement dans la ligne : dans l’idéal trois secondes. "Nous sentons une progression car nous sommes plus sensibilisés et l’efficacité au sol devient l’un de nos points forts", reconnaît le capitaine rhodanien. À cela, il faut rajouter un travail de vidéo sur la position de chacun de manière à pouvoir garnir le premier rideau sur toute la largeur : dans l’idéal 10 à 13 joueurs. "Nous ne faisions pas forcément tous ces calculs la saison dernière", enchaîne Julien Puricelli qui aime également rappeler la part de spontanéité "dans nos principes défensifs. Il faut savoir s’adapter aux situations différentes à chaque match et communiquer. Cela responsabilise les joueurs". Castres, prochain adversaire, est donc prévenu.