Ligaments croisés, Galthié et Wilkinson, Toulouse, architecture... voici Anthony Méric

  • Anthony Méric (Toulon) - 17 mai 2015
    Anthony Méric (Toulon) - 17 mai 2015
  • Anthony Méric (Toulon) - Mai 2015
    Anthony Méric (Toulon) - Mai 2015
  • Fabien Galthié (Toulon) - 3 juillet 2017
    Fabien Galthié (Toulon) - 3 juillet 2017
  • Jonny Wilkinson
    Jonny Wilkinson
  • Anthony Meric avec l'équipe de France contre l'Angleterre - 20 mars 2015
    Anthony Meric avec l'équipe de France contre l'Angleterre - 20 mars 2015
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Natif de Montauban, passé par Toulouse et le pôle France, Anthony Méric se prépare pour sa quatrième saison à Toulon. De ses premiers pas dans le rugby à sa grosse blessure en passant par ses projets hors rugby, le demi de mêlée s'est livré même s'il confesse ne pas "aimer trop parler et ne pas être trop à l'aise" face à la presse.

Grosse blessure et prolongation de contrat

9 mois. Victime d'une rupture des ligaments croisés en octobre dernier, lors d'un match avec les Espoirs du RCT face à Bayonne, Anthony Méric retrouve les joies des entraînements collectifs et de la préparation physique. L'occasion de tester son genou et de laisser derrière lui cette blessure. Le premier coup dur de sa jeune carrière. Après un plaquage par derrière, sur une pelouse synthétique, je sens immédiatement que c'est grave, se souvient le demi de mêlée de 22 ans. Les doutes arrivent après la douleur. La première semaine est rude. Il faut le temps de réaliser, de se dire que la saison est terminée, d'autant plus que j'arrivais en fin de contrat. On se dit : "comment je vais faire ?".

Surtout que jusqu'alors, son expérience toulonnaise a un goût d'inachevé. Arrivé en 2014 au RCT, Anthony Méric ne compte que trois apparitions sous le maillot Rouge et Noir pour à peine 24 minutes de jeu. Décevant. C'était frustrant de ne faire que quelques feuilles et de ne pas avoir de temps de jeu pour pouvoir s'exprimer sur le terrain. Les entraînements c'est bien, mais on ne peut pas non plus montrer ce que l'on sait faire comme en match, plaide-t-il.

Anthony Méric (Toulon) - Mai 2015
Anthony Méric (Toulon) - Mai 2015

A la suite de sa blessure, il hésite donc à continuer l'aventure sur la Rade. J'ai été prolongé alors que j'étais blessé. Je n'étais pas certain de vouloir rester ici, car je cherchais du temps de jeu. Ce n'est pas à 27 ou 28 ans que je vais commencer à jouer au rugby. Mais le fait que je me retrouve troisième n°9 dans la hiérarchie m'a convaincu. On verra sur le terrain désormais. A moi de prouver.

Galthié et Wilkinson en mentors

Méric dispose de la confiance de Fabien Galthié. Le nouveau manager du RCT a d'ailleurs commencé à prendre sous son aile son demi de mêlée. Dès le premier entraînement, le natif de Montauban a eu droit à du travail spécifique avec son coach. Lui, l'ancien numéro 9. Fabien a été un grand demi de mêlée, je prends ses conseils pour progresser au quotidien et je profite de son expérience. Il communique beaucoup avec nous, J'espère qu'il m'apportera de la justesse dans mon jeu ainsi que de la sérénité face à la pression même si j'aurais peut-être parfois la fougue d'un jeune joueur.

Fabien Galthié (Toulon) - 3 juillet 2017
Fabien Galthié (Toulon) - 3 juillet 2017

Avant Galthié, Méric a pu profiter des conseils et des séances spécifiques de Jonny Wilkinson. Pas mal. Au-delà du but, il m'a fait travailler la technique de passe dans le jeu courant, le jeu au pied et également les spécificités du poste de 9, avec les "par dessus les rucks". Un coach particulier que le gamin de 19 ans, à l'époque, regardait avec des étoiles dans les yeux. C'est quand même Jonny Wilkinson, c'est la star ! On est un peu comme un enfant devant un roi au début. Après on essaie de faire abstraction de cela et on travaille comme avec un entraîneur "normal", même si on pense toujours à sa carrière, confesse-t-il.

De son aîné anglais, Méric semble avoir hérité du flegme et de la précision face aux poteaux. Un exemple ? Sa première apparition en Top 14, en mai 2015. A Clermont. Un RCT remanié inscrit un essai dans les dernières minutes et la transformation peut permettre d'accrocher le bonus. En coin, il ne tremble pas et passe les points. Ça reste un souvenir, mais c'est évacué. C'est à trois minutes de la fin, je ne réfléchis pas. Je pose le ballon et dans ces cas-là tu fais abstraction de tout ce qu'il y a autour, faut juste être focus sur le but, se souvient-il. Avant de lancer dans un sourire : J'espère qu'il y aura d'autres points.

Jonny Wilkinson
Jonny Wilkinson

De Montauban à Toulon en passant par Toulouse et Marcoussis

Chez les Méric, le rugby est une histoire de famille. Mon grand-père et mon oncle jouaient et mon père a été champion de Pro D2 en 2001 avec Montauban, contre Toulon d'ailleurs, rappelle Anthony, Lui, commence à arpenter les terrains du Tarn-et-Garonne dès l'âge de 5 ans. Rien de plus logique après avoir été bercé avec un ballon ovale. Brillant, le jeune homme intègre le pôle Espoirs de Jolimont, à l'âge de 16 ans. Trois-quart centre jusqu'alors, il va cependant changer de poste. En réfléchissant et en échangeant avec le directeur du pôle Espoirs, j'ai pris la décision de passer demi de mêlée pour avoir le plus de chance d'éclore au haut niveau. C'était aussi surtout lié à mon gabarit. J'ai commencé à jouer 9 à cette âge là ! J'ai un bon caractère, je n'aime pas perdre, j'aime bien embêter les gros !, s'amuse-t-il.

Les ingrédients de base pour faire un bon neuf. Au bout de deux ans, il intègre le pôle France. En club, il évolue au Stade toulousain depuis les Cadets 2. Mais l'histoire se termine mal. Sa deuxième année au pôle France et les allers-retours entre Toulouse en Marcoussis ne plaisent pas et des tensions apparaissent. Toulouse restera un histoire inachevée avec un mauvais ressenti, convient-il. Toulon frappe alors à la porte. Je voulais être Pro depuis que je suis petit. Dans la vie, on trouve parfois des obstacles, mais ça ne m'arrêtera pas.

Débute alors une nouvelle histoire. Loin de chez lui. Et des siens. A 19 ans, le minot se retrouve seul dans le Var. Ça fait bizarre. Même si je suis quelqu'un d'un peu solitaire, j'aime bien avoir ma liberté. Je me suis vite adapté et projeté vers l'avenir. Puis j'ai été très bien accueilli par Bastien Soury, qui m'a présenté à ses amis dont je suis très proche maintenant. Ça m'a permis d'avoir des amis ici hors rugby, ça fait du bien aussi. Reste que dès qu'il a des vacances, ou un long week-end, le garçon rentre du côté de Montauban histoire de retrouver les siens, même si ses parents font souvent le chemin inverse.

Anthony Meric avec l'équipe de France contre l'Angleterre - 20 mars 2015
Anthony Meric avec l'équipe de France contre l'Angleterre - 20 mars 2015

Un formation en architecture en cours

Posé et la tête bien faite, Anthony Méric a toujours eu le rêve de devenir professionnel. Un objectif atteint désormais. Pour autant, le garçon n'en oublie pas son avenir. Après un Bac ST2S, il passe le concours d'infirmer. C'est un métier qui m'attirait par le relationnel et la volonté d'aider les gens. J'ai eu le concours, mais je me suis retrouvé sur liste d'attente. C'était aussi compliqué de mener de front rugby et infirmier.

Il change alors de perspectives et s'oriente vers une nouvelle voie. Je suis parti sur un métier de collaborateur d'architecte, c'est une formation sur trois ans. Ça me correspond également car j'aime bien innover, construire. De chez lui, après les entraînements, il travaille ses cours et rend ses examens. C'est compliqué de mener les deux, surtout si je commence à jouer avec l'effectif Pro, on ne pense alors plus trop aux études, mais faut garder en tête que c'est important. Des crayons aux crampons, le garçon sait ce qu'il veut pour se dessiner un avenir radieux.

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