Montpellier : les raisons d'un échec

  • Les joueurs de Montpellier - 20 mai 2017
    Les joueurs de Montpellier - 20 mai 2017
  • Nemani Nadolo (Montpellier) - 20 mai 2017
    Nemani Nadolo (Montpellier) - 20 mai 2017
  • Charles Géli et François Steyn (Montpellier) - 20 mai 2017
    Charles Géli et François Steyn (Montpellier) - 20 mai 2017
  • Mohed Altrad (Montpellier) - 20 mai 2017
    Mohed Altrad (Montpellier) - 20 mai 2017
Publié le
Partager :

TOP 14 - Lancé sur le seul tableau qui lui restait à jouer, un style de jeu fait pour les matchs couperets, on classait le MHR parmi les favoris au titre en Top14. Le parcours s'est finalement arrêté en barrage contre le Racing. Analyse d'une saison au goût amer.

La loi des phases finales est ainsi faite, le Top 14 est loin d'être une compétition parfaite. A un essai refusé à Nemani Nadolo face à La Rochelle près, Montpellier aurait pu accéder directement aux demi-finales. Il est finalement tombé de haut en match de barrage, et devra repartir l'an prochain, non pas de zéro, mais pour une nouvelle aventure, sous la direction d'un nouveau staff. Avant cela, il faudra certainement tirer quelques leçons de l'exercice en cours.

Le barrage : quand rien ne veut sourire

Il ne s'agit pas, évidemment, de refaire le match, et il faut avant tout rendre à César ce qui lui appartient : le Racing a amplement mérité sa victoire. Chirurgical, impressionnant de puissance, et armé de ses meilleurs éléments, dont certains ont évolué à un niveau ahurissant contre le MHR, le club francilien avait tout de ce qui avait fait de lui le champion il y a près d'un an. Par ailleurs, les Ciel et Blanc ne furent pas en reste en ce qui concerne les faits de jeu lors de ce match de barrage, avec deux essais (justement) refusés à Nyanga et Ben Arous, ou ce rebond qui a trompé Rokocoko devant l'en-but montpelliérain.

Nemani Nadolo (Montpellier) - 20 mai 2017
Nemani Nadolo (Montpellier) - 20 mai 2017

Toutefois, que dire du scénario pour les Cistes ? Déjà amoindris, ces derniers ont perdu en cours de rencontre leurs deux demis d'ouverture Willie du Plessis et Demetri Catrakilis, leur talonneur Bismark du Plessis, leur ailier Nemani Nadolo, Paul Willemse... Je m'étais dit que si Bismarck, Paul, François Steyn et Nemani jouaient à leur niveau, tout se passerait bien. Sauf qu'on les a tous perdus, et à ce moment-là ça devient difficile, même si ce n'est pas une excuse, déplorait Jake White en zone mixte. Ajoutez à cela un carton jaune qui aurait probablement dû venir pour le Racing, un rebond qui n'a pas souri à Duhan Van der Merwe, des essais (là aussi justement) refusés, et le MHR s'est vu un peu court, sans ressources pour aller arracher une victoire. Si près, si loin...

Un problème de préparation ?

Dans la semaine encore, les Héraultais, par la voix de Kélian Galletier, se félicitaient d'un état de fraîcheur qui n'avait rien à voir avec celui qui était le leur l'an dernier. Cette saison, nous n'avons pas eu à gérer une campagne en coupe d'Europe, et ces week-ends de coupure ont fait du bien. Ça a surtout enfin permis de bien s'entrainer, car quand on joue tous les matchs, il est difficile de le faire, expliquait le troisième ligne. Sauf que s'il s'agit d'être plus frais pour mieux se déplacer en béquilles, l'avantage devient nettement moins intéressant ! Les blessures musculaires se sont, cette saison, comptées en dizaines.

De quoi lever un sourcil, notamment du côté du président Mohed Altrad : On a beaucoup, beaucoup de blessés. Et si il y avait une moyenne nationale, je pense que nous serions au-dessus. Mais même si la gestion médicale est mal faite, il y a aussi un manque de chance. Nous allons donc essayer de faire mieux que par le passé, et faire passer des examens médicaux à tous les joueurs avant de les laisser partir, afin d'avoir une photographie exacte de leur état avant les vacances.

La gestion des hommes en question

Charles Géli n'a pas fait un bon match, et il était le premier à le concéder après le coup de sifflet final, avec le franc parler rafraichissant qui le caractérise. Pouvait-on, en revanche, s'attendre à autre chose d'un joueur qui n'avait pas joué une rencontre complète depuis autant de temps ? Une dernière titularisation en Top 14 le 19 février, 9 minutes disputées en mars puis plus rien. Sa rentrée en première période fut un cadeau empoisonné, une faute de gestion incompréhensible à un poste où une contre-performance ne pardonne pas à l'équipe.

Charles Géli et François Steyn (Montpellier) - 20 mai 2017
Charles Géli et François Steyn (Montpellier) - 20 mai 2017

Vient ensuite la question du collectif, car si les larmes de Benoit Paillaugue ou de Fulgence Ouedraogo étaient touchantes de sincérité, elles étaient apparemment bien isolées dans un vestiaire de marbre. A part Fufu, Benoit ou Kélian, personne n'avait l'air vraiment déçu, glissait un proche du groupe aux abords du stade...

Perdre contre le Racing, une pilule difficile à avaler

Est-ce que c'était le scénario le plus cruel ? Non, le plus cruel aurait été d'être relégué. Une petite pirouette de l'entraineur sud-africain qui préfère peut-être ne pas répondre. Mais après tout ce qu'il s'est passé hors du terrain lors de la saison, perdre de cette façon contre le Racing doit laisser un goût bien amer. A plus forte raison quand on voit Paul Goze et Jacky Lorenzetti parader bras dessus bras dessous en zone mixte...

Mais les Montpelliérains devront bien tirer les leçons de cette saison. Cet échec de plus qui doit les faire grandir, car c'est encore là que se trouve la problématique du club. Il faut tourner la page, il faut avoir les nerfs solides, croire, avoir de l'abnégation. Réaliser de belles choses ne peut se faire que sur la durée, il n'y a pas de miracles ou de grandes réalisations qui s'accomplissent sur le court terme. Si je regarde le chemin parcouru, je pense qu'on a progressé. Que manque-t-il ? Quelques éléments, des talents, un joueur qui sort de l'ordinaire à telle ou telle position. Si on avait eu un Aaron Cruden ce soir, il aurait été étonnant qu'il ne se singularise pas, estime Mohed Altrad. Le MHR va donc continuer de grandir, d'étoffer son effectif et son staff, d'adapter ses infrastructures. Et retenter sa chance l'an prochain. Construire pour espérer, conclut l'homme d'affaires.

Mohed Altrad (Montpellier) - 20 mai 2017
Mohed Altrad (Montpellier) - 20 mai 2017
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?