En quelques jours et une défaite, Montpellier a perdu toute sa bonne humeur

Tenter de faire tomber le Stade rochelais dans son antre de Marcel-Deflandre, on peut dire que ça ne manquait pas de panache, même pour le deuxième (depuis troisième) du championnat. Sans aller jusqu'à dire que le MHR jouait à quitte ou double, le pari était risqué, à la hauteur de la récompense d'une éventuelle accession directe au stade des demi-finales. Ce coup de poker, Montpellier l'a manqué. De peu, certes, mais manqué. Et la rencontre a peut-être laissé plus d'interrogations aux Héraultais qu'elle ne leur a apporté de réponses.

Le MHR loin de ses standards à La Rochelle

Néanmoins, avant de s'attarder sur leur propre cas, les Cistes rendent avant tout hommage au leader rochelais. Les Maritimes n'ayant chuté qu'une seule fois cette saison à domicile, en demi-finale de Challenge Cup contre Gloucester, la logique a somme tout été respectée, au terme d'une rencontre globalement maîtrisée par les Charentais. Les Rochelais ont mieux su utiliser les conditions climatiques que nous, même si nous savions que la pluie allait niveler le match. Il faut leur rendre hommage. Ils produisent un jeu incroyable depuis le début du championnat. Ils sont premiers depuis longtemps et ils maintiennent le rythme, analyse tout simplement Bismarck du Plessis. Il n'en reste tout de même pas moins que les Montpelliérains ont semblé loin de leurs standards, notamment en conquête.

La défaite à La Rochelle ? Ça nous remet en place (Galletier)

Et finalement, voilà qui pourrait être un mal pour un bien. Ou en tout cas une bonne piqure de rappel pour un groupe qui venait d'enchaîner trois rencontres presque faciles, avec près de 170 points inscrits à la clé. Jouer à La Rochelle, c'était un test, et c'est vrai qu'on a globalement été dominés sur la rencontre. Il y a pas mal de choses qu'on aurait pu mieux faire. On n'a pas fait un super match, mais on n'est pas si loin que ça non plus. Quand on les rejouera, ce sera du 50-50. C'est bien, ça nous remet en place, estime Kélian Galletier.

La confrontation contre l'énorme pack rochelais a notamment permis de pointer certains problèmes en mêlée, relevés par Jannie du Plessis : Nous avons un peu manqué de concentration, et La Rochelle a su capitaliser sur nos erreurs. La mêlée avait été plutôt bonne lors des rencontres précédentes, mais pas là-bas malheureusement. Je pense que nous étions trop haut et pas suffisamment serrés au moment de nous mettre en place, ce qui ne nous a pas permis de mettre de la puissance en poussée.

Il n'y a pas d'égalité entre les équipes (White)

Il y a donc, évidemment, du positif à tirer de cette rencontre, notamment dans la capacité des Héraultais à réagir en fin de rencontre. Comme le dit Galletier, les Cistes ne vont pas s'enterrer. Suffisamment de positif pour oublier le négatif, ils l'espèrent certainement. Mais ce n'est pas gagné, car les coups durs semblent se multiplier pour le MHR qui vient de perdre Vincent Martin (rupture d'un ligament croisé) et Antoine Battut (hernie aigue), et qui devra se passer ce week-end de Jacques du Plessis, cité pour sa charge coude en avant.

Une dernière péripétie qui n'a pas été du goût de Jake White, déjà inquiet du nombre de blessés dans ses rangs, et excédé par la différence de sanction entre son joueur et Uini Atonio, qui n'a pas été inquiété après sa charge à l'épaule sur Antoine Battut : C'est incroyable qu'Atonio n'ait pas pris de carton jaune, incroyable ! Ça montre encore une fois que les règles changent selon les clubs, et je peux le dire car je partirai dans un mois. Je suis très déçu avec l'application du règlement ici. C'est comme pour Lacombe avec le Racing. Comme il ne leur reste qu'un seul talonneur, il ne sera cité qu'après le dernier match ! S'il ne joue pas ce week-end, peut-être qu'ils ne finiront pas dans les six qualifiés, donc c'est grave pour le club. Est-ce normal ? Non, il n'y a pas d'égalité entre les équipes, et je suis déçu de ce système.

Face au Stade français, Montpellier serait bien inspiré de se faire plaisir. Rien que pour se changer les idées.