L'antisèche : Soulagé, Toulouse n'est pas pour autant rassuré

Le jeu : un Clasico sans grande saveur

Qu'on se le dise : il va falloir s'habituer à deux choses. Tout d'abord, cette affiche entre les deux Stade(s) n'a plus rien du choc d'antan entre les deux anciens meilleurs ennemis du championnat. On avait déjà dit que ce Clasico a perdu beaucoup de sa splendeur. Ce fut malheureusement frappant ce samedi soir dans une rencontre qui n'a pas vraiment atteint des sommets au niveau de la qualité du jeu et du rythme.

Seconde chose qui commence à devenir une habitude : les arbitres ont clairement monté le curseur en termes de sévérité. Le but ? Protéger de plus en plus les joueurs. La conséquence ? Des cartons rouges qui sont de plus en plus fréquents. Fallait-il forcément expulser le troisième ligne et capitaine parisien, Sergio Parisse, aussi vite (38e) ? Les avis seront forcément partagés et la vraie réponse n'existe pas, bien sûr. Du reste, les Parisiens ont une nouvelle fois été contraints de jouer en infériorité numérique. Les Toulousains, eux, n'ont pas vraiment réussi à en profiter.

Les joueurs : Galan le bulldozer, Bosman transparent

Depuis le départ de Louis Picamoles, Gillian Galan est passé numéro un au poste de troisième ligne centre avec le Stade toulousain. Ce samedi, il a fait (un peu) oublier son illustre prédécesseur grâce à ses charges dévastatrices et sa belle activité. Décisif sur l'essai d'Alexis Palisson. Très remuant, l'ailier aurait mérité d'être récompensé par un doublé mais l'un de ses essais a été logiquement refusé après arbitrage vidéo. En défense, le capitaine Thierry Dusautoir a également montré l'exemple. On attend plus de la part de certains éléments comme Piula Faasalele, Yoann Huget ou Richie Gray.

Pour les Parisiens, Julien Arias -qui s'est arraché pour aller marquer l'essai du bonus défensif-, Rémi Bonfils et Sekou Macalou ont montré des choses intéressantes. Exclu pour son plaquage dangereux, Sergio Parisse a pénalisé son équipe. Dommage quand on connaît son importance au sein de l'effectif. Titulaire à l'ouverture, Meyer Bosman n'a pas livré sa meilleure prestation ce samedi soir avec Paris. Quant à son compère de la charnière, Julien Dupuy, il n'a pas eu son rendement habituel.

Ce qui aurait pu tout changer : que Paris n'ait pas autant absents

Entre les blessés, ceux qui sont en sélection nationale ou les malades et suspendus, Gonzalo Quesada a été contraint de se passer de 17 éléments pour cette rencontre : Felsina, Panis, Alo-Emile,Flanquart, Nicolas, Danty, Waisea, Raisuque, Fartass, Camara, Ratini, Bonneval, Alberts, Genia, Steyn, Plisson et Doumayrou. Le technicien argentin nous confiait d'ailleurs à ce propos : C’est la première fois que je me trouve face à une telle situation.

Le tweet "inside"

La stat : 8

Expulsé par Alexandre Ruiz pour un plaquage dangereux sur Gillian Galan, Sergio Parisse a récolté le 8e carton rouge de la saison. Le deuxième pour son club après celui de Jules Plisson contre Castres. Ce qui fait du club parisien celui qui en a reçu le plus avec Grenoble. Et nous ne sommes qu'à la 6e journée...

La décla : Ugo Mola (manager de Toulouse)

Quand la confiance n'est pas là, il faut se satisfaire de peu

La question : Toulouse s'est-il vraiment rassuré ?

Après trois revers de rang, clairement, les Toulousains se devaient de rapidement stopper l'hémorragie pour ne pas rester dans les méandres du classement de notre championnat. Comptablement et dans les têtes, ce succès va au moins faire du bien aux Haut-Garonnais. Ça, c'est pour le côté pragmatique de la chose.

Si l'on s'intéresse de plus près à la prestation des Rouge et Noir, le bilan n'est plus aussi reluisant. Malgré leur supériorité numérique, nous n'avons jamais vraiment senti les coéquipiers de Thierry Dusautoir prendre la mesure de leurs adversaires. La faute à ces nombreuses scories dans un jeu ambitieux (parfois trop ?) et à ces soucis dans la finition. Des détails qui peuvent être corrigés au cours de la saison mais qui sont aujourd'hui un beau caillou dans la chaussure de Toulouse.

Oui, la bande d'Ugo Mola a encore beaucoup de travail, comme l'expliquait Gillian Galan à l'issue de cette partie : L'objectif, c'était de retrouver un état d'esprit et là encore, c'est plutôt réussi. Mais nous sommes tous conscients qu'il nous reste beaucoup de choses à travailler.