Michalak : "Le rugby français a mis son ADN à la poubelle"

  • Frédéric Michalak (Lyon) face au Stade français -
    Frédéric Michalak (Lyon) face au Stade français -
  • Frédéric Michalak - 9 février 2017
    Frédéric Michalak - 9 février 2017
  • Frédéric Michalak avec Guy Novès en 2008
    Frédéric Michalak avec Guy Novès en 2008
  • Frédéric Michalak (Lyon) raconte son Toulouse
    Frédéric Michalak (Lyon) raconte son Toulouse
  • La Une du Midi Olympique Magazine d'avril 2017 La Une du Midi Olympique Magazine d'avril 2017
    La Une du Midi Olympique Magazine d'avril 2017
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TOP 14 - Dans un peu plus d'un an, Frédéric Michalak mettra un terme à sa riche carrière. Le demi polyvalent international, qui est devenu actionnaire majoritaire du club de Blagnac, a fait part de ses interrogations sur l'évolution du rugby en France - un sport qu'il reconnaît à peine - dans un entretien exclusif à Midi Olympique Magazine.

Frédéric Michalak a du mal à se reconnaître dans le rugby actuel. Le professionnalisme a fait dériver le système, les jeunes joueurs français n'ont plus l'occasion d'éclore et les mécènes qui arrivent dans le monde du rugby agissent uniquement dans leur propre intérêt. Le demi polyvalent (34 ans ; 77 sélections), formé au Stade toulousain et meilleur réalisateur de l'histoire du XV de France, dresse un constat fort et sans concession.

Frédéric Michalak - 9 février 2017
Frédéric Michalak - 9 février 2017

Les jeunes laissés de côté

Les jeunes joueurs français ne jouent pas assez. Ou n'ont pas la possibilité d'évoluer au sein d'un Top 14 de plus en plus cosmopolite. Pire, la pression du résultat immédiat fait que les clubs délaissent totalement la formation. Pour le plus grand regret de Frédéric Michalak. Lui, à 18 ans, il était lancé dans le grand bain au Stade toulousain. Et était titulaire pour la finale du championnat en 2001. Un autre temps... Pour lui, il est temps de leur refaire confiance. Quitte à les prêter dans les étages inférieurs.

Aujourd'hui, nous avons un championnat Espoirs qui est très faible et une Fédérale 1 de bon niveau. Je suis persuadé qu'avec un système de doubles licences, on pourrait permettre l'éclosion de certains jeunes qui perdent leur temps en Espoirs
Il faut leur donner une chance d'évoluer en équipe première, ou si cela ne peut pas être le cas, ne pas hésiter à les faire descendre en Pro D2 ou en Fédérale pour les aguerrir
Frédéric Michalak avec Guy Novès en 2008
Frédéric Michalak avec Guy Novès en 2008

La FFR doit intervenir

S'il pointe du doigt l'arrivée de mécènes aux moyens astronomiques, Michalak ne leur jette pas entièrement la pierre. Il leur a manqué une voie à suivre avec des règles strictes et précises dans l'intérêt de l'équipe de France, souligne-t-il dans Midi Olympique Magazine. Pour que les choses bougent, il estime que la Fédération française doit agir. Dans le but surtout de récompenser les clubs formateurs.

Aujourd'hui, il faut stopper l'hémorragie. Donner un sens à notre rugby. La Fédération doit mettre en place un système qui récompense les clubs qui forment et qui font jouer leurs joueurs français

Le physique plutôt que la technique

Le XV de France peine à rivaliser avec les meilleurs depuis des années. La raison ? Elle est toute simple selon Michalak...

Notre grande erreur a été de vouloir faire comme les autres, en mettant en priorité l'aspect physique plutôt que technique. Nous avons mis notre ADN à la poubelle, l'essence même du French Flair. [...] Imaginez le nombre de joueurs qui sont passés entre les mailles du filet !
Frédéric Michalak (Lyon) raconte son Toulouse
Frédéric Michalak (Lyon) raconte son Toulouse

Préparation et inspiration

Aujourd'hui, le rugby n'a jamais été aussi dur sur le plan physique. Et les cadences du calendrier sont toujours infernales. Afin d'y faire face, la préparation est essentielle dans l'esprit de l'actuel joueur de Lyon. Et prend en exemple Poitrenaud. En deux mois en demi en Afrique du Sud, il a retrouvé une seconde jeunesse. Et s'étonne que le rugby français n'évolue pas à ce niveau.

Il n'y a pas de secret : les Sudistes ont le temps de bien se préparer et le prennent, en n'hésitant jamais à aller chercher des sources d'inspiration à l'extérieur, dans la boxe, la lutte, les exercices de vision. Nous, on ne peut rien faire. C'est d'autant plus dommage que ce ne sont pas les idées qui manquent, mais le temps !

Un peu d'espoir

Pour Michalak, le rugby français est actuellement en plein paradoxe. Il espère que celui-ci sortira de l'ornière. Et à ce sujet, il est plein d'espoir.

Le paradoxe, c'est que le rugby français est économiquement en très bon état et en très mauvaise santé sur le plan sportif. Mais les mentalités vont évoluer, j'en suis convaincu
La Une du Midi Olympique Magazine d'avril 2017
La Une du Midi Olympique Magazine d'avril 2017

L'intégralité de l'entretien, sur 10 pages, est à retrouver dans le Midi Olympique Magazine de ce mois d'avril. À lire ici.

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