Commencer par 3 déplacements ? Tout sauf effrayant pour Clermont

Pendant que la nouvelle pelouse hybride du stade Marcel-Michelin prend racine, les Clermontois voyagent. Pour laisser le temps de pousser à son nouveau gazon, le club a demandé à la LNR de pouvoir disputer ses trois premières rencontres à l’extérieur, s’imposant un début de saison à double tranchant.

Ne pas rater le train

Si on ne prend pas de points à l’occasion de ces déplacements, on risque de manquer le train , analyse le pilier Raphaël Chaume. On n’est pas dans une année de Coupe du monde comme l’an dernier où on avait réussi nos déplacements. Cette saison, les effectifs sont au complet, certains comme Montpellier se sont renforcés, et il faut partir plein pot dès le départ.

Clermont va devoir tenter de gratter des points à Montpellier ce dimanche et sur le terrain du Stade français dans une dizaine de jours. En cas de défaites dans l’Hérault et dans la capitale, Clermont pourrait se retrouver à la traîne, et devra cravacher pour refaire son retard sur ses concurrents. Avec un impératif de résultat à domicile lors des matches retour.

Ça peut être un handicap si ça se passe mal, et à l’inverse ça peut être positif, résume le demi de mêlée Morgan Parra. On fera les calculs à la fin de ces trois déplacements. Et même si ça doit mal se passer il ne faudra pas non plus se mettre la tête au fond du seau. On aura déjà fait trois déplacements, pendant que certains auront déjà reçu deux fois.

Serrer les boulons à Montpellier

Avec une équipe très compétitive, Clermont a ramené un match nul de La Rochelle (30-30) qui satisfait le coach Franck Azéma. C’est une bonne performance. On a pris deux points à l’extérieur et c’est important . Mine de rien, l’ASM Clermont partage avec Brive le meilleur bilan à l’extérieur de la première journée. Aucune équipe n’a ramené de succès en déplacement, et les deux points arrachés dans le redouté stade Marcel-Deflandre ne sont pas une si mauvaise opération, malgré trop d’indiscipline.

Pour ne pas perdre de terrain sur ses concurrents, Clermont doit maintenant tenter de ne pas rentrer bredouille de Montpellier, un club qui lui réussit peu. La saison dernière, les Auvergnats avaient perdu les deux matches, avec le bonus défensif à chaque fois. Ce sera un ton au-dessus de La Rochelle , prévient Raphaël Chaume. C’est toujours très rude. Je me souviens qu’on avait pris une pilule 43 à 3 il y a trois ans, et l’an dernier on a perdu aussi. C’est costaud devant. Les mecs sont des guerriers, ils ne s’échappent pas, ils veulent s’imposer physiquement. Il faudra répondre par le combat, sinon on va se faire bouffer.

C’est un gros morceau. Ils n’étaient pas demi-finalistes du Top 14 et vainqueurs d’une Coupe d’Europe la saison dernière par hasard, renchérit Franck Azéma.

Toujours aussi redoutables en déplacement ?

Bousculé comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps à Marcel-Michelin la saison dernière, Clermont a gagné sa première place à l’issue de la phase régulière grâce à un exceptionnel rendement à l’extérieur. Vainqueur de neuf de ses treize déplacements, Clermont sera redouté par ses hôtes cette saison.

On ne va pas se cacher, on a confiance quand on voyage , assume l’arrière Scott Spedding. L’ambition c’est de gagner les matches à l’extérieur, mais c’est plus facile à dire qu’à faire... Pour un club comme Clermont, c’est normal d’avoir cette ambition, même si le championnat est de plus en plus dur.

Une équipe peu modifiée, ça peut aider

Pour tenter de perturber ses adversaires en ce début de championnat délicat, Clermont s’appuie sur une équipe qui a peu bougé à l’intersaison. Six départs, et seulement trois arrivées (Lamerat, Timani et Jarvis), cela doit permettre à Clermont d’être plus en place que la plupart de ses adversaires, malgré une préparation très courte. On garde les grandes lignes de notre jeu, on a déjà des automatismes, confirme le troisième ligne Camille Gérondeau.

C’est un avantage quand on reprend le rugby, on connaît tous les bases de notre jeu. On se connaît bien, et l’une de nos forces c’est d’avoir des automatismes très tôt dans la saison. Montpellier a dû intégrer dix nouvelles recrues, pour pallier une quinzaine de départs. Un turnover qui s’est fait sentir à Toulouse la semaine dernière, où le MHR peu inspiré a été battu 20 à 12.

Pour digérer au mieux ces trois déplacements, Azéma dispose d’un effectif quasiment complet, renforcé par de nombreux jeunes. Et pour amortir au mieux la courte préparation d’avant-saison, ceux qui ne font pas partie du groupe prévu pour le voyage à Montpellier travaillent spécifiquement, pour s’améliorer physiquement notamment. Le coach va faire tourner ce dimanche dans l’Hérault, et attend que ses joueurs se livrent au maximum pour franchir sans trop de dégâts ce tryptique de début de saison. Si on est à 60%, il n’y aura rien à en tirer.