Spedding à Clermont comme un rookie

Son statut d'international français (14 sélections) ne lui assure aucun statut particulier. Même s'il a surnagé en Coupe du Monde grâce à sa solidité, quelques relances puissantes et de la réussite dans les tirs au but à longue distance, Scott Spedding débarque en toute humilité à Clermont.

Presque comme un rookie, qui débuterait à ce niveau, malgré presque cent matches de Top14 au compteur. Avec un simple objectif, pour commencer, celui d'essayer de trouver une place dans ce groupe et dans cette équipe .

L'arrière des Bleus se familiarise depuis une dizaine de jours avec un club d'un standing supérieur à ce qu'il avait connu jusqu'à présent à Brive et Bayonne. C'est franchement impressionnant. Les installations sont au top, je n'avais jamais vu ça ! Ça fait du bien de travailler dans un environnement comme ça, il y a tout ici pour être bon. De retour à l'entraînement en cours de semaine dernière, l'arrière cherche à se fondre dans le collectif. Appliqué, il fait aussi des heures sup' avec les autres buteurs en fin de séance.

Complémentaire d'Abendanon

En rejoignant Clermont, Spedding a choisi de relever le défi d'une concurrence de très haut niveau. L'autre arrière du club, Nick Abendanon, part avec une longueur et des exploits d'avance. Élu meilleur joueur européen la saison dernière, l'ancien de Bath a mis la barre très haut en une saison, Spedding en est bien conscient.

J'avais envie de jouer dans un gros club, et la concurrence fait partie du jeu. Ça n'est pas moi contre Nick, il faut plutôt qu'on bosse ensemble pour le bien du groupe. On est au service de l'équipe. Je viens d'arriver. Nick a fait de très gros matches, une très bonne saison dernière, et il faut juste que je trouve ma place. Mais je suis sûr que ça va bien se passer entre nous parce que c'est quelqu'un de bien.

En associant ces deux profils, l'entraîneur Franck Azéma s'est doté d'un choix de luxe à l'arrière. Je suis plus dans l'évitement , constatait en souriant Nick Abendanon à propos de son nouveau coéquipier, qu'il observait empêtré dans le système minimaliste de l'équipe de France. Spedding a pour lui une puissance supérieure à l'international anglais, physiquement et dans le jeu au pied. En fonction des conditions de jeu, de l'adversaire, Spedding devrait être un renfort précieux pour Clermont pour négocier la longue saison qui s'annonce.

Une affiche pour commencer

Sur la pelouse du Stade français, il abattra une première carte importante. Avec d'autres compagnons d'aventure, il fermera le chapitre Coupe du monde. Ça s'est mal fini, on est très déçus, mais il faut passer à autre chose. Là j'ai une saison à faire avec Clermont et je suis concentré là-dessus.

En quelques semaines, il doit digérer la fin brutale du Mondial, ses premières semaines d'entraînement dans un nouvel environnement, et le début de la Coupe d'Europe. C'est intense, mais c'est le haut niveau, il faut être fort mentalement. Une longue saison nous attend et je suis prêt à attaquer.

Il débutera par un sommet du championnat, l'affiche de la dernière finale du Top14 remporté par le Stade français. Spedding est conscient du défi. Ils sont champions de France, ils ont de très bons joueurs et les internationaux qui reviennent. Et en plus ils ont perdu la semaine dernière donc ce sera un très gros match.

Spedding a hâte de retrouver le bonheur de jouer. Et de se fondre dans le jeu clermontois, qu'il confie apprécier depuis qu'il a rejoint le Top14. Depuis que je suis arrivé en France (lors de la saison 2008-2009) c'est le club le plus constant en Europe. J'avais envie de venir ici et maintenant c'est à moi de jouer.

Il fait désormais partie de cet effectif qu'il admire, et attend avec impatience de pouvoir savourer plutôt que subir l'ambiance du stade Marcel-Michelin. Avant des titres sous ses nouvelles couleurs ? C'est le but, mais il ne faut pas regarder trop loin. Il faut construire la saison et gagner le droit de penser à ça.