Bernard: "J'arrive à un âge de maturité pour mon poste"

Comment se passe cette reprise ?

Pierre BERNARD: C'est assez intense, mais on bosse bien. L'ensemble du groupe reprend plus tard, alors on prend ses marques. Il faut aussi aménager la maison, avoir ses repères au niveau des routes et des infrastructures pour le 25 (date de reprise de tout le groupe), on doit être prêt physiquement et mentalement. Le championnat arrive très vite cette année, la pré-saison sera courte pour le groupe. Mais je sais que les autres seront prêts. A moi de l'être également.

Votre dernier match, c'était justement face à Toulon lors de la dernière journée de Top 14. Quel a été votre programme depuis ?

P.B: Depuis la fin du championnat, j'ai suivi un programme de renforcement personnel pour combler quelques lacunes physiques. Je me suis aussi occupé du déménagement et de l'aménagement et ça prend beaucoup de temps ! J'arrive dans cette région que je connais un peu pour y être venu en vacances. C'est très agréable, mais je suis avant tout ici pour le rugby et pour passer un cap. Le RCT est un super objectif personnel.

Avec François (Trinh-Duc, ndlr) on est complémentaires

Pour passer un cap, il faudra faire face à une forte concurrence. Comment appréhendez-vous cela ?

P.B: On est dans un grand club. Les 40 matches à jouer sur la saison sont autant de finales. Il faut être excellent sur le terrain. La concurrence fait avancer et j'ai besoin de ça pour progresser et continuer à grandir en tant que joueur. On se connaît un peu avec François (Trinh-Duc), on a un peu échangé l'an passé, mais pas sur Toulon. C'est un bon mec, il y aura de la place pour deux. On a deux profils différents, avec de la complémentarité, je pense que l'on a été recruté pour ça. A nous d'optimiser cela et de faire que Toulon gagne à la fin. Personnellement, à 27 ans, il paraît que j'arrive à un âge de maturité pour mon poste. Je suis en Top 14 depuis 9 ans, forcément on fait des erreurs, il y a des manques... Mais ce sont les plus belles années qui arrivent. Et c'est bien d'être dans un club comme Toulon pour vivre cette période et voir jusqu'où je peux aller.

Pour venir à Toulon, il a fallu quitter Bordeaux avec qui vous étiez encore engagé pour un an. Comment s'est passé ce transfert ?

P.B: Tout s'est fait assez rapidement. De mon côté, il n'y a pas eu d'hésitation du moment que je savais que je voulais quitter Bordeaux. Une fois les contacts pris, la décision a été simple à prendre. Il fallait juste que les présidents arrivent à s'entendre, ça a été chose faite et je les en remercie d'ailleurs. Au lendemain du dernier match, j'ai très vite plongé dans l'aventure toulonnaise.

Diego Dominguez va beaucoup m'apprendre

Avez-vous déjà pu parler avec Diego Dominguez ?

P.B: J'ai vu Diego Dominguez trois fois, on a pu bien échanger. Être entraîné par un demi d'ouverture de cette renommée, c'est forcément encore plus positif. Il va beaucoup m'apprendre. Il est très exigeant, mais c'est le rôle du demi d'ouverture. Il faut l'être pour diriger une équipe. Je pense qu'il le sera envers l'équipe et encore plus pour les 10. Il y a également Jonny Wilkinson ici. Quand on joue à ce poste, être entraîné par ces joueurs-là... Il n'y a pas longtemps à réfléchir.

Vous avez connu Mayol en tant que visiteur. Vous allez maintenant y porter le maillot du RCT. Que représente ce stade pour vous ?

P.B: Mayol, dans le rugby français et européen, n'a pas d'équivalent. C'est un chaudron. Y jouer avec le maillot de Toulon ça donne des frissons. En tant que visiteur, c'est un plaisir de venir jouer ici. L'an passé, quand on est venu avec Bordeaux, on s'est fait applaudir dans la haie d'honneur. Ça montre le respect et la connaissance du rugby de ce public.