Collazo et Garbajosa, une réelle complicité partie pour durer

C’est tellement naturel. Ça s’est fait comme ça. Entre Patrice et Xavier, je n’oserai pas dire qu’on n’a pas besoin d’acter les choses mais.... En annonçant officiellement la semaine dernière la prolongation pour trois saisons supplémentaires (jusqu’en 2020) de ses deux entraîneurs, le président du Stade rochelais Vincent Merling a ainsi mis en lumière la complicité qui soude le tandem Patrice Collazo - Xavier Garbajosa.

Un duo constitué depuis septembre 2014 et le départ de Fabrice Ribeyrolles, alors en charge des arrières à qui a succédé Garbajosa, arrivé avec la mission de la technique individuelle quelques semaines plus tôt. Cependant, la genèse remonte à bien plus longtemps. Du temps où ils portaient le maillot du Stade toulousain, entre 2002 et 2005 avant que Collazo ne parte à Gloucester.

Entre deux titres de champions d’Europe (2003, 2005), et plusieurs finales, ils prirent le temps de se connaître et de finalement s’apprécier. Garbajosa, pur toulousain aux 32 sélections internationales, disait ainsi sur notre site en juin 2014, à son arrivée à La Rochelle, avoir la confiance de ses partenaires et la chance de retrouver Patrice Collazo, qui est devenu un ami. Je connais ses qualités, on partage les mêmes valeurs. C’est bon d’avoir à ses côtés quelqu’un avec ses compétences.

Leurs compétences, Collazo, 42 ans dans quelques jours, et "Garba", 39 ans, les ont montré depuis leur arrivée à La Rochelle, en 2011 pour le premier, trois ans plus tard donc pour le second. Avec la montée en Top 14, en 2014, puis le maintien à la fin de la saison - une neuvième place - qui n’avait jusqu’alors pu se faire pour le club. Collazo et Garba ont le même amour pour leur sport qui les pousse à être minutieux, pointilleux.

Vision commune et objectif clair

J’apprends tous les jours, j’essaye de faire de mon mieux tous les jours, explique Garbajosa. Une vision commune de là où ils veulent aller. On n’a pas besoin de se parler beaucoup, on se comprend rapidement, glisse encore l’ancien Toulousain. Le duo utilise aussi une même rhétorique, avec un vocabulaire similaire entendu des deux côtés. Sur la même longueur d’onde, les deux compères le sont indéniablement.

Avec un objectif clair au coeur de cette prolongation de contrat, celui de mettre en place une politique sportive pour le club dans son ensemble. C’est quelque chose qui est déterminant avec Xavier, souligne Patrice Collazo. Cette mission, je veux surtout la mener avec lui, le staff actuel que l’on a. Si on se réengage pour quatre ans dans un club, on considère qu’on peut gagner, qu’on peut exister. Si c’est juste pour faire un tour de piste, non. On va continuer à faire évoluer le club mais une politique sportive, c’est les pros, ce qu’il se passe en dessous. Le club se donne les moyens dans les infrastructures, que ce soit dans le financier, les sponsors, le sportif. On est obligé d’avancer car en faisant du surplace, il y en a qui nous passent devant.

Élaborer un projet afin de viser plus haut, accompagner des jeunes du centre de formation en équipe première comme Éliott Roudil ou Mathieu Tanguy: la mission des entraîneurs est de dessiner un horizon pour convaincre les joueurs de venir et de rester. Quand on demande à un joueur de s’engager quatre ans, c’est qu’il y a une perspective, une visibilité, explique encore Patrice Collazo. Quand on resigne Uini Atonio jusqu’en 2020 qui est International français, il faut qu’on lui mette des choses concrètes devant. C’est pour ça qu’aujourd’hui, des joueurs comme ça resignent quatre ans car ils savent ce que le club était, a fait et où il veut aller.

Se donner les moyens, c’est le cas mais j’ai envie de dire que ce n’est pas une fin en soi, termine Garbajosa. Le plus dur nous attend, le plus dur commence. Maintenant qu’on nous a accordé une certaine confiance, à nous de tout faire pour ne pas la galvauder.