Les affiches des demi-finales sont-elles déjà connues ?

  • Sébastien Bézy (Toulouse) face au Racing
    Sébastien Bézy (Toulouse) face au Racing
  • Bismarck du Plessis (Montpellier) face à Castres
    Bismarck du Plessis (Montpellier) face à Castres
  • Yannick Nyanga (Racing) face à Toulouse
    Yannick Nyanga (Racing) face à Toulouse
  • Francois Steyn (Montpellier) face à Castres
    Francois Steyn (Montpellier) face à Castres
  • Sébastien Bézy (Toulouse)
    Sébastien Bézy (Toulouse)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Souvent décortiquées après la bataille pour décrypter un match, les statistiques peuvent-elles être utilisées pour prédire le sort d’un match ? Peut-on deviner l’issue d’une partie à venir en s’appuyant sur les chiffres ? Via les barrages, nous tentons de prouver que oui. Analyse.

Le rugby s’arrête ici. Oui, le préambule est étrange et abrupte. Mais résolument honnête. La qualité des équipes, le talent des joueurs et les capacités des staffs à préparer leurs matchs ne seront pas en question. Pour tout dire, ils ne seront même pas abordés. Chose rare, nous nous penchons sur les chiffres bruts, les statistiques décontextualisées, les mathématiques sans ambages. Pourquoi ? Pour tenter de trouver, sinon un algorithme complexe et implacable, au moins une forme de prévision acceptable. Pour cela, les barrages sont le terrain idéal pour mettre à l’épreuve nos ambitions.

Recevoir, c’est gagner

Les forteresses du Top 14 sont-elles imprenables ? La réponse est plus contrastée qu’attendue. Sur les 182 matchs de saison régulière, 51 ont été gagné à l’extérieur. Soit 28% de victoire hors de ses bases. Une porte ouverte enfoncée : jouer à domicile serait un avantage (72% de matchs gagnés), mais pas une garantie. Soit. Un pourcentage sensiblement identique lors des barrages : l’équipe qui recevait s’est imposé dans 75% des cas (9 fois sur 12). Les trois seuls clubs qui ont perdu un barrage à la maison ? Castres (en 2011 face à Montpellier), Toulouse (en 2014 face au Racing) et Clermont (en 2014 face à Castres).

Bismarck du Plessis (Montpellier) face à Castres
Bismarck du Plessis (Montpellier) face à Castres

Première évidence à exprimer malgré tout : le Racing et Montpellier sont en position de force. Attention toute fois à ne pas formuler la chose maladroitement. Non, le MHR et le R92 n’ont pas "75% de chances de s’imposer". Mais à situation égale, 75% des équipes ont réussi à s’imposer. Nuance de taille : il ne s’agit pas d’une probabilité, simplement d’un rappel du passé.

Avantage : Racing et Montpellier.

Face-à-face, dos à dos : l'historique des duels

Avant de parler mathématique, les deux affiches proposées en barrage sont les deux oppositions les plus récurrentes à ce stade de la compétition : il s’agira de la 3e fois pour Toulouse-Racing (le Stade toulousain a reçu deux fois le Racing en 2013 et 2014), et une 4e rencontre entre Montpellier et Castres (après 2011, 2012 et 2013).

Le face-à-face entre le plus vieux club de France et le plus titré tourne historiquement en faveur des Haut-Garonnais. Sur les 16 matches disputés entre les deux formations, Toulouse mène 10 victoires à 6. Une tendance à relativiser puisque sur les 6 derniers matches, 4 ont été remportés par le Racing… Une courbe en train de s’inverser. Il faut même remonter au 30 mars 2013 pour trouver trace d’une victoire du Stade toulousain à l'extérieur.

Yannick Nyanga (Racing) face à Toulouse
Yannick Nyanga (Racing) face à Toulouse

Dans l’autre duel, Montpellier-Castres, 28 matches ont été joués. Castres mène 18 victoires à 10. Une opposition qui sourit d’autant plus au CO que sur les 10 derniers matches, les Tarnais se sont imposés 7 fois (dont deux fois à l’extérieur). Une dynamique clairement en faveur des Castrais.

Passé ce succinct historique, les oppositions de cette saison sont équilibrées. Castres s’est imposé à domicile (34-19) puis est allé accroché un bonus défensif sur la pelouse du MHR (22-19). Un bonus que n’ont jamais connu le Racing ou Toulouse, avec une victoire des Franciliens à la maison (28-13), puis un succès au Stadium des Rouge et Noir (14-3). Des résultats qui confirment que gagner à la maison est plus simple et que l'écart entre les deux formations qui s'affrontent est assez délicat à mesurer d'un point de vue purement statistique.

Avantage : Castres et Racing.

Statistiques incontournables, éléments impondérables

En analysant l’historique des barrages, plusieurs faits apparaissent comme récurrents. Le premier est qu’il est impossible (ou presque) de se qualifier pour les demi-finales en inscrivant moins de 18 points. Une seule équipe sur 24 a pu le faire : Toulon en 2012 (17 points). Or, cette saison, Toulouse a été maintenu sous les 18 points à 13 reprises par ses adversaires. Castres, 11 fois. Le Racing, 9. Enfin, Montpellier n’a pu être contenu sous cette marque symbolique que 4 fois durant toute la saison.

Francois Steyn (Montpellier) face à Castres
Francois Steyn (Montpellier) face à Castres

Deuxième élément d’analyse : à chaque fois qu’un barragiste a encaissé un carton jaune de plus que son adversaire, il a perdu la rencontre. Seul contre exemple, celui de Castres (2014), année où Capo Ortega et Evans avaient été avertis. Même procédé que précédemment : cette saison en Top 14, Castres a été plus sanctionné que son adversaire à 10 reprises. Toulouse, Montpellier et le Racing ? Seulement 6 fois.

Avantage : Montpellier et Racing.

Compter sur un buteur solide

La qualité du buteur est peut-être le dernier point statistiquement déterminant. Et dans ce registre, les quatre formations engagées peuvent s’appuyer sur un nombre conséquent de buteurs de qualité !

Tout d’abord Montpellier, qui avec Catrakilis (85,7% de réussite) et Paillaugue (70%) compte deux buteurs de qualité. Face au MHR, une équipe qui n’a pas à rougir : le Castres Olympique peut compter sur Urdapilleta (85,7%) mais aussi Kockott (70%), en délicatesse dans l’exercice au retour de la Coupe du monde mais qui semble renouer avec son meilleur niveau.

Sébastien Bézy (Toulouse)
Sébastien Bézy (Toulouse)

Côté toulousain, Bézy affiche le 2e meilleur ratio des buteurs barragistes avec un impressionnant 87% de réussite. Mieux que Machenaud (79,9%) mais moins bien que Dan Carter (90% de réussite mais seulement 32 tentatives), incapable de buter lors de ses dernières sorties.

Avantage : Toulouse et match nul.

En compilant les résultats, il semble que la qualification tende les bras à Montpellier et au Racing. Un résultat qui serait finalement logique. Tant de calculs pour en arriver au constat qu’une multitude de facteurs (expérience, réussite, discipline, nervosité, degrés de préparation) restent impossible à déterminer. Des aléas qui conduisent finalement à un modèle plus qu’un formule magique. Et si l’incertitude liée à ces barrages est relativement faible, le fait de ne pas pouvoir en garantir l’issue légitime - en partie - son existence. Et justifie notre présence dans les stades, ou devant la télévision, pour les sacrosaintes phases finales. Bien souvent décevantes, mais toujours inratables.

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