4 raisons de penser que Clermont est vraiment favori

Personne parmi le staff et les joueurs clermontois ne le dira face aux micros tendus nombreux lundi. Clermont et le Racing 92, ce sera du 50/50 se risque à pronostiquer le troisième ligne Alexandre Lapandry. Pourtant, Clermont peut se lancer à l’assaut du Roazhon Park avec quelques certitudes.

Depuis l’élimination en Coupe d’Europe, la trajectoire de Clermont est remarquable. Vainqueur de 11 de ses 13 derniers matches, dont 5 à l’extérieur, l’ASMCA est quasi invincible depuis le mois de février. Avec un effectif presque au complet (seuls Kayser et Planté sont forfait), le numéro 1 de la saison est frais et impatient d’en découdre.

Une fraîcheur qui peut compter

Privée de phases finales de Coupe d’Europe et exempté de barrages en Top14, Clermont dispute vendredi son premier match éliminatoire de la saison. L’année dernière à la même époque, on avait déjà joué un quart, une demie et une finale de Coupe d’Europe. Cette saison, rien. Je pense qu’on aura de l’appétit, l’envie de retrouver cette atmosphère et que ce sera chaud vendredi soir à Rennes, espère Franck Azéma. Le Racing 92 a déjà disputé quatre matches de phases finales : le barrage du weekend dernier et trois en Coupe d’Europe dont la finale perdue face aux Saracens.

Après avoir souffert de l’accumulation de matches ces dernières saisons, Clermont mesure la différence aujourd’hui. Et veut capitaliser sur l’énergie accumulée lors de ces week-ends sans jouer tout au long du printemps, pendant que le Racing laissait des plumes sur le terrain. L’effectif de Clermont, quasi au complet depuis quelques semaines, au meilleur moment de la saison, semble nettement moins émoussé que le groupe Ciel et Blanc. Physiquement et mentalement, les Auvergnats sont bien plus frais que ces dernières saisons. Après les revers qu'on a subi en milieu de saison, on est reparti sur une nouvelle optique, le staff nous a proposé de nouveaux entrainements, et là aussi on a gagné de la fraîcheur, explique le deuxième ligne Paul Jedrasiak. C'est totalement différent de la saison dernière.

Une première place significative

Même si la première place en fin de saison régulière n’offre aucun titre - et l’ASM est bien placée pour le savoir - le fait que Clermont ait terminé en leader les 26 journées n’est pas neutre. Solide et finalement régulière malgré quelques sautes d’humeur au cœur d’un hiver difficile, l’ASM assume sa position de leader. On finit premier, cela veut dire qu’on a fait de bonnes choses, note Franck Azéma. Il faudra faire un concentré de notre saison vendredi. Il faut qu’on s’en serve des moments difficiles qu’on a connus et de tout ce que l’on a construit cette saison pour avoir un maximum d’impact.

Avec un nombre record de victoires à l’extérieur (9), Clermont ne devrait pas avoir de problèmes à s’acclimater à l’ambiance du Roazhon Park. Qui ne devrait pas être hostile, malgré le faible contingent de supporters qui accompagnera les Jaune et Bleu en Bretagne.

Des certitudes sur son jeu

Alexandre Lapandry grimace en évoquant les barrages très fermés et ultra physiques observés le week-end dernier. Pas vraiment la philosophie chère aux Clermontois, qu’on a vu souffrir physiquement cette saison face au Racing 92, à Toulon ou à Montpellier. On sait qu'on va rencontrer des packs hyper solides, beaucoup plus lourds que nous, admet le pilier Raphaël Chaume. Le jeu de mouvement prôné par Franck Azéma et ses hommes devra pouvoir se mettre en place si Clermont veut dominer son adversaire. Toulouse, pourtant costaud en conquête, n’est pas parvenu à faire dérailler la machine Racing. Ils ont dicté leur tempo et cadenassé le match, observe Azéma.

Mais les Auvergnats ont des certitudes, et s’appuient sur une conquête qui a donné des gages de solidité ces derniers mois. On trouvera des solutions, assure Raphaël Chaume. On se connaît, et si on est tous ensemble, on sera puissant. La mêlée ce n'est pas juste une question de poids. C'est une question de liant, de poussée, d'angle... Il y a plein de choses très intéressantes dans la mêlée.

S’ils parviennent à conserver le ballon et à accélérer, ils ont les moyens de déborder ce Racing 92 plus dense et plus usé physiquement qu’eux. On va rester fidèle à ce qu’on a essayé de produire toute la saison. On ne va pas aller contre notre ADN et notre façon de jouer. Il faut qu’on ait confiance. On n’a pas fait de stratégie en fonction du Racing, mais en fonction de nos forces, et on va essayer de l’imposer. Le festival offensif et les neuf essais inscrits par des trois-quarts face à La Rochelle ont permis de roder les automatismes, et donnent confiance aux finisseurs clermontois comme Nick Abendanon. Le Racing 92 a des avants lourds et costauds, et c'est intéressant d'avoir de la vitesse et de l'intensité chez nos trois-quarts, comme contre la Rochelle.

La force de l’expérience

La Racing grandit, et se construit un CV riche en expériences, mais le groupe clermontois compile une belle collection de matches de phases finales, en Coupe d’Europe et en Top14. Depuis 10 ans, Clermont a toujours au moins disputé les barrages du Top14, et a atteint cinq fois la finale en 2007, 2008, 2009, 2010 et 2015. Même si l'effectif a beaucoup changé sur la période, le club et certains joueurs "historiques" cultivent une vraie culture de ces matches décisifs. Une force de l'habitude qui peut compter dans l'approche de ce premier rendez-vous à quitte ou double de la saison.

Mais le Racing mène 2-0 cette saison face à Clermont, vainqueur des deux matches de la phase régulière. La première, à Marcel-Michelin, avec une équipe amputée de quelques pointures avait marqué les esprits. On a perdu deux fois contre eux, ce n’est pas le hasard, rappelle Alexandre Lapandry. Deux rencontres dont Clermont n’avait pas pu prendre le contrôle, muselée par le Racing. Azéma, catalan d’origine, rêve évidemment de retrouver le Camp Nou bondé pour une première finale cette saison. Mais ces deux défaites incitent à la prudence...