O'Connor: "Sur beaucoup de rencontres, nous avons été notre pire ennemi"

  • James O'Connor (Toulon)
    James O'Connor (Toulon)
  • James O'Connor (Toulon) face à Agen
    James O'Connor (Toulon) face à Agen
  • James O'Connor (Toulon) face à Timoci Nagusa (Montpellier)
    James O'Connor (Toulon) face à Timoci Nagusa (Montpellier)
  • Matt Giteau (RC Toulon)
    Matt Giteau (RC Toulon)
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TOP 14 - James O'Connor est un garçon décontracté, cool. Toujours souriant et avenant, il a accepté d'échanger avec nous, après une bonne séance d’entraînement, sous le soleil toulonnais. Le temps d'une douche et d'un coup de fil à sa bien aimée, qui fêtait ce jour-là son anniversaire, l'Australien s'est posé à nos côtés afin d'évoquer sa saison.

Comment jugez-vous votre saison jusqu'à présent ?

James O'CONNOR: Je pense que j'ai compris la façon de jouer au rugby ici en France. La première année, je ne suis resté que 6 mois. Mais depuis que je suis revenu, je suis beaucoup plus "connecté" avec les autres joueurs et mieux préparé pour jouer à Toulon et dans le rugby français. Je suis vraiment content de la façon dont j'ai évolué comme joueur. Je pense avoir progressé depuis que je suis ici et avoir franchi un palier. Une grande partie de mon jeu a toujours reposé sur l'attaque. Mais je pense avoir développé mes capacités : être plus fort en défense, j'ai amélioré mon jeu au pied et également le contrôle et la gestion de mon match : savoir quand taper, quand courir...

Vous semblez être épanoui sur et en dehors du terrain. Vous confirmez ?

J.O.C: A ce moment de ma vie, Toulon est l'endroit parfait pour moi. Ça se passe bien côté rugby, le soleil est là (sourire), ma petite amie est heureuse. C'est important également ! Pendant mes temps libres, j'en profite aussi pour m'amuser et prendre du bon temps. Cet été, avec un ami, j'organise un événement Rugbeach*. Je suis très bien ici.

James O'Connor (Toulon) face à Agen
James O'Connor (Toulon) face à Agen
Le malaise en revenant d'Oyonnax ? Juste un burn-out

Si tout paraît être au mieux, vous vous êtes fait une belle frayeur cette saison, avec ce malaise lors du retour d'Oyonnax. Que s'est-il passé ?

J.O.C: C'était juste un burn-out. Mon système immunitaire connaît des hauts et des bas, ça dépend de mon état de fatigue. A cette époque, je m'étais entraîné dur, je n'avais pas beaucoup dormi et c'est arrivé. C'était un accident effrayant. Je savais que ça pouvait arriver mais je ne suis plus inquiet désormais. Les examens ont été rassurants, ma tête va bien, mon cœur aussi, les analyses de sang sont bonnes. Tout va pour le mieux.

Si l'on revient au terrain, on vous a vu jouer à l'arrière et à l'aile. Qu'est-ce qui change pour vous selon votre position sur le terrain ?

J.O.C: Les deux postes sont différents, ça dépend également avec qui tu joues. Personnellement, j'aime évoluer à l'arrière mais je suis à l'aise sur les ailes. Finalement, que ce soit l'un ou l'autre, c'est surtout différent dans la tête pour moi. Sur l'aile, je sais que j'ai juste à attaquer, attaquer, attaquer ! A l'arrière, je dois utiliser un petit peu plus mon cerveau et être plus concentré sur le plan de jeu. Il y a différents aspects à prendre en compte.

Votre polyvalence vous permet de jouer plus souvent. Car la concurrence est rude dans les lignes arrières ici à Toulon...

J.O.C: La concurrence est une bonne chose pour moi, ça aide à avancer. Quand on regarde les joueurs pouvant évoluer dans les trois de derrière, on a : Leigh Halfpenny, Delon Armitage, Tom Taylor à l'arrière. Tous sont parmi les meilleurs dans leurs pays. Et sur les ailes, c'est la même chose avec Josua Tuisova, Bryan Habana et Drew Mitchell. On est donc 7 pour trois postes. Tu te dois d'être au top à chaque rencontre. Si tu ne joues pas bien, un autre prendra ta place.

James O'Connor (Toulon) face à Timoci Nagusa (Montpellier)
James O'Connor (Toulon) face à Timoci Nagusa (Montpellier)
Après Montpellier, j'étais en colère contre moi-même, Bernard aussi

La concurrence est rude et Bernard Laporte peut l'être également, comme après la défaite face à Montpellier où il vous a directement mis en cause. Comment avez-vous réagi ?

J.O.C: Je pense qu'il avait absolument raison ! Je n'ai pas fait un bon match. En attaque ça allait encore, mais j'ai fait des erreurs qui ont entraîné des points pour Montpellier. C'était très frustrant, j'étais très en colère contre moi-même, comme Bernard ! Mais cette frustration doit servir à être meilleur le match suivant. Je n'étais pas fâché car j'aime jouer et je prends du plaisir à chaque fois sur le terrain, mais j'avais envie de prouver. Je pense avoir fait un meilleur match face à Bordeaux.

A titre individuel, vous allez disputer une demi-finale de Top 14 pour la première fois. Comment appréhendez-vous cela ?

J.O.C: C'est énorme de pouvoir disputer les phases finales. J'ai déjà joué des demi-finales en sélection, mais c'est différent en club. On a passé toute l'année ensemble, on a travaillé dur pour atteindre ce but. Je n'ai jamais rien gagné en club, ce serait énorme pour moi que l'on aille au bout. D'ailleurs, pour la demi finale, j'ai fait venir mes parents à Rennes. C'est en Bretagne, c'est ça ? (rires). J'espère que je vais jouer !

Matt Giteau (RC Toulon)
Matt Giteau (RC Toulon)
Giteau ? Le Jonny Wilkinson de l'équipe désormais

Vous sentez cette équipe capable d'aller gagner le titre ?

J.O.C: Bien entendu. Sur beaucoup de rencontres, nous avons été notre pire ennemi. Sur un match comme celui contre Montpellier, certains joueurs sont passés au travers, dont moi, et ça tire l'équipe vers le bas. C'était pareil contre le Racing, nous avons laissé passer l'occasion de marquer et de marquer des points. Face à Clermont, à Marseille, c'est un autre exemple. On fait une erreur dans les dernières minutes et on perd le match. Si nous jouons comme il le faut, à notre niveau, nous pouvons battre tout le monde.

Pour cela, êtes-vous d'accord pour dire que vous avez besoin d'un Matt Giteau à son meilleur niveau ?

J.O.C: C'est important pour nous d'avoir un Matt Giteau à 100 %. Pour moi, il est le Jonny Wilkinson de l'équipe désormais ! C'est un grand joueur. Qu'il soit en 10 ou en 12, il débloque les attaques. Et je pense que lorsqu'il est là, on se sent un peu plus confiant, peut-être 10 % de plus. Mais les autres sont très bons aussi, je pense à Quade Cooper ou Fred Michalak qui nous a fait gagner deux matchs avec ses coups de pied, tout cela sans pression. Il a su mettre les points quand il le fallait.

* Rugbeach party à Saint-Cyprien du 19 au 21 juillet et à Hyères du 22 au 24 août.

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