Laporte - White, des quasi-doubles face-à-face

Par Rugbyrama
  • Laporte - White
    Laporte - White
  • Jake White (Montpellier) - 7 mai 2016
    Jake White (Montpellier) - 7 mai 2016
  • Bakkies Botha
    Bakkies Botha
  • Bernard Laporte (Toulon)
    Bernard Laporte (Toulon)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Bernard Laporte et Jake White, qui se côtoient depuis plus de 15 ans, partagent certaines similitudes dans leurs parcours et leurs conceptions du rugby qui avivent la curiosité avant l'affrontement Toulon-Montpellier samedi en demi-finale du Top 14.

  • 16 ans de destins croisés

La première rencontre entre les deux techniciens remonte à l'année 2000, alors que Bernard Laporte, 51 ans, vient tout juste d'être nommé à la tête du XV de France. White, 52 ans, raconte : Bernard est venu à Durban avant d'entraîner l'équipe de France et on a passé beaucoup de temps ensemble. Le hasard a voulu que je travaille aux Sharks (en tant qu'entraîneur adjoint) à cette époque. Il voulait voir les méthodes sud-africaines.

Les deux accrochent durant ce séjour. Et se retrouvent cinq ans plus tard, à Durban encore, alors que White tient les rênes des Springboks depuis 2004. Résultat : match nul 30-30. Ils s'affronteront trois fois encore au niveau international, pour deux victoires à Laporte et une seule à White. Laporte, qui n'a jamais caché son admiration pour les Springboks de White, champions du monde en 2007, a quelques années plus tard tenté d'attirer le Sud-Africain pour diriger Bayonne, lors de sa tentative avortée de reprise de l'Aviron. J'avais dit oui, explique White, qui ne mettra cependant jamais un pied sur les bords de la Nive.

Jake White (Montpellier) - 7 mai 2016
Jake White (Montpellier) - 7 mai 2016

Finalement, White décrochera son expérience en Top 14 à Montpellier où il débarque en janvier 2015, effectuant et remportant son premier match contre le Toulon de Laporte. Bernard, c'est un bon ami et j'ai beaucoup, beaucoup de respect pour lui, souligne le Sud-Africain, admiratif des succès du Français.

  • Une fascination pour la puissance

Un joueur incarne parfaitement le rugby de White et Laporte : Bakkies Botha. Dur au mal, brutal, infatigable travailleur de l'ombre, le deuxième ligne a été une poutre inamovible du pack des Boks bâti par White. Il rejoindra Toulon après la Coupe du monde 2011 et suscitera l'émerveillement de Laporte qui en parle encore avec des trémolos dans la voix, un an après sa retraite.

Bakkies Botha
Bakkies Botha

Ce n'est pas un hasard. Les deux ont un goût prononcé pour des joueurs avec des qualités physiques supérieures à la moyenne, abonde l'ancien centre international Thomas Lombard, qui couvrira les demi-finales pour Canal +. Ils ont une conception très méthodique : d'abord, il faut dominer l'adversaire, taper sur la défense, engendrer de l'usure. Et ensuite, des envolées.

Laporte, à la tête du RCT depuis la fin 2011, a logiquement un temps d'avance dans la construction offensive. Le MHR de White, lui, est encore en chantier, après 18 mois de vécu et un important chamboulement d'effectif qui a vu une légion de gros bras sud-africains débarquer l'été dernier. Il faut laisser le temps à White, plaide ainsi Thomas Lombard. Avec les Brumbies (franchise australienne du Super Rugby), il avait mis en place un jeu simple et efficace au départ avant d'ouvrir, et d'atteindre une finale en 2013.

  • Une volonté d'acier

White, ancien talonneur très limité, et Laporte, un demi de mêlée meneur d'hommes mais sans grands moyens physiques, partagent une détermination sans faille qui a fait d'eux des entraîneurs à succès. En 1981, à l'âge de 17 ans, le Sud-Africain écrivait plein d'assurance dans un devoir d'écolier : Mon plus grand rêve est de jouer au rugby, surtout pour les Springboks. Mais encore plus de devenir leur entraîneur. (...) J'ai vu comment faire pour que les gens croient en eux-mêmes.

Bernard Laporte (Toulon)
Bernard Laporte (Toulon)

Pragmatique en diable, White se moque depuis toujours du qu'en dira-t-on tant que la victoire est au bout. Et décèle le même trait de caractère chez Laporte, vainqueur de trois Coupes d'Europe et d'un Bouclier de Brennus avec Toulon. Beaucoup de gens ont dit : 'Bernard a pris des joueurs qui n'étaient pas Français' mais peu importe ! Il a eu raison, il a construit une équipe qui gagne !

Si Laporte et White ont chacun un fonctionnement plutôt directif, le premier, charismatique meneur d'hommes, y ajoute volontiers une touche d'affect. Bernard est plus sur l'émotion, l'enthousiasme, c'est son côté français quand White a une conception plus froide, à l'anglo-saxonne, où il exerce des choix forts en prenant le soin de les expliquer, témoigne ainsi Thomas Lombard. Deux méthodes qui s'éprouveront samedi dans les vestiaires du Roazhon Park de Rennes.

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