Pontneau: "Je n’ai pas pensé une seule seconde que Pau puisse être sanctionné"

  • Bernard Pontneau, à gauche, le président de la Section paloise - Août2015
    Bernard Pontneau, à gauche, le président de la Section paloise - Août2015
  • Bernard Pontneau (Pau) en compagnie de François Bayrou - août 2015
    Bernard Pontneau (Pau) en compagnie de François Bayrou - août 2015
  • Timoci Nagusa (Montpellier) - 29 août 2015
    Timoci Nagusa (Montpellier) - 29 août 2015
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Après neuf ans d’absence, la fête promettait d’être belle au Hameau, samedi, pour ce premier match à domicile. Plus de 13 000 supporters avaient convergé vers le stade et le soleil illuminait le Béarn. Un acte isolé a hélas éclipsé le reste…

Pour ce retour en Top 14, la fête a été gâchée par l’affaire Nagusa. Le déplorez-vous ?

Bernard PONTNEAU: Dès que Mohed Altrad et moi avons eu connaissance de cette affaire, nous l’avons prise très au sérieux. Nous sommes tous les deux attachés à des valeurs humaines et ce qui s’est passé samedi n’a pas sa place sur un terrain de rugby. Nous avons réagi à chaud avec les éléments que nous possédions car ce genre de chose est inadmissible. En tant que président du club, exploitant du stade, si les faits sont avérés, je prendrais les mesures qui s’imposent. Pour ma part, je suis président du club et non juge d’instruction. Je confirme que Nagusa n’a pas porté plainte et ne portera pas plainte. C’est effectivement dommage que cette affaire soit venue ternir ce match de samedi auquel nous avons assisté. Un match d’homme où le public du Hameau a su prouver son soutien à François Trinh-Duc par une grosse ovation à son entrée sur le terrain.

Bernard Pontneau (Pau) en compagnie de François Bayrou - août 2015
Bernard Pontneau (Pau) en compagnie de François Bayrou - août 2015

À cause d’un acte isolé cette ovation est passée quasiment inaperçue. Est-ce regrettable ?

B.P: Cette réaction du public du Hameau à l’égard de François Trinh-Duc était spontanée et c’est pour ça qu’elle a fait chaud au cœur du joueur. La spontanéité, c’est ce qu’il y a de plus beau dans le rugby. Quand on vit un tel moment, on ne peut pas penser que la fête ait été gâchée. Il y a eu samedi un cas isolé comme il en existe sur bon nombre de terrains en France. Il ne faut surtout pas banaliser de telles paroles et à ce titre nous devons être pédagogues. Quel que soit l’homme à qui on s’adresse on doit le respecter : les joueurs adverses, les arbitres ou autres. Insulter les gens, même sans tenir des propos racistes, constitue un acte d’irrespect. Et il est inacceptable de blesser un individu pour rien. Ceci dit, je tiens à préciser que je sais qui est l’auteur des propos reprochés. Je l’ai rencontré et j’ai mené mon enquête. Je ne jetterai en aucune manière son nom en pâture car j’ai des convictions. En revanche et vous le savez, je fais toujours ce que je dis. Et lorsque je dis que je prendrais des sanctions à son encontre si les faits sont avérés, je le ferais. Je lui retirerais sa carte d’accès, c’est la seule sanction que je puisse prendre comme président du club.

Tous les imbéciles s’en donnent à cœur joie pour égratigner la Section paloise. Je sais qu’à Pau nous avons nos imbéciles, mais les autres clubs ont aussi les leurs !

La Section craint-elle des sanctions de la ligue ?

B.P: Je n’ai pas pensé une seule seconde que mon club puisse être sanctionné pour un individu qui a tenu des propos inacceptables. Ce serait le bouquet ! D’autant que les choses sont compliquées car ni les images de la télé, ni la bande-son, n’apportent de vraies réponses. Pas plus que les gens en charge de la sécurité qui se trouvaient à proximité ou les protagonistes autour. Personne n’est d’accord sur ce qui s’est exactement passé. Si j’ai bien compris, on serait plutôt dans une démonstration gestuelle plutôt que verbale. Je le répète, je suis président d’un club et pas juge d’instruction, donc tâchons de garder la raison. En revanche, j’ai vu sur les réseaux sociaux que beaucoup de gens s’acharnaient sur le club. Et là, on ouvre la boîte de pandore ! Tous les imbéciles s’en donnent à cœur joie pour égratigner la Section paloise. Je sais qu’à Pau nous avons nos imbéciles, mais les autres clubs ont aussi les leurs ! En tant que président, je suis gardien du club et de son état d’esprit. J’assumerai mon rôle à fond et je veux mobiliser dans le bon sens tous les supporters béarnais pour véhiculer de belles valeurs.

Timoci Nagusa (Montpellier) - 29 août 2015
Timoci Nagusa (Montpellier) - 29 août 2015

La semaine précédant le match, la Section avait appelé ses supporters à ne pas siffler le buteur adverse pour être reconnu comme l’un des meilleurs publics de France…

B.P: Quand on a un grand projet comme celui mis en place par la Section, à savoir, exister en Top 14 et s’y pérenniser, on a besoin d’un grand public. Aussi, nous devons avancer tous ensemble, dans le même sens. C’est pour cela qu’on avait appelé nos supporters à ne pas siffler le buteur adverse ainsi qu’au respect. Mais, nous étions loin de penser à ce qui est arrivé. Le respect doit vraiment être un maître mot dans une enceinte sportive. Il faut savoir contenir sa fougue, sa passion et se raisonner. Ne jetons pas aux chiens, comme certains le font, ce genre d’acte, mais servons-nous en pour avancer.

Nous étions loin de penser à ce qui est arrivé. Le respect doit vraiment être un maître mot dans une enceinte sportive

Peut-on qualifier le Béarn de terre de passionnés et de tolérance ?

B.P: Oui, je crois que notre histoire le prouve. Je pense que le Béarn pourrait même donner des leçons de démocratie à d’autres. Traitons cette affaire comme un cas isolé. Vous savez dans la vie, les mots prononcés sont parfois lourds de significations et de conséquences. Ils peuvent aussi à certains moments dépasser la pensée. Soyons donc respectueux et réfléchis.

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