Flip Van der Merwe enfin au rendez-vous ?

• Un choc entre frères

Dimanche (16h15), Flip le Clermontois affrontera son aîné François pour la première fois depuis un bail. Les précédents face-à-face remontent à la jeunesse des deux frères, en Afrique du Sud. Ancien des Cheetahs et des Bulls, Flip n'a pas souvent croisé son frère sur un terrain. Ex-joueur des Stormers, François a construit l'essentiel de sa carrière en France, sous les couleurs du Racing depuis 2008-09, saison de la remontée dans l'élite. En Afrique du Sud, nous sommes allés dans des universités différentes et nous avons joué face-à-face, avec des équipes de provinces aussi. Mais c'est la première fois que ce sera à un aussi haut niveau.

Deuxième ligne tous les deux, assez semblables physiquement, les deux frangins devraient se "frotter" sur quelques phases de rucks... Flip assure qu'il n'aura pas d'arrière-pensées : C'est ok, nous sommes juste focalisés sur ce que nous avons à faire pour notre équipe et je ne pense pas à une bataille personnelle. Je mettrai la même intensité que d'habitude. Clermont a des objectifs, et je dois d'abord faire mon boulot avant de boire une bière avec lui. J'aime penser que je suis plus affûté que lui et que je peux courir plus vite ! Plus sérieusement, il a un bon niveau depuis quelques années et il est très important pour le Racing. Je pense que notre père sera fier de nous, et je sais que notre mère ne regardera pas le match !

• Une adaptation délicate

35 fois international avec les Springboks et préselectionné pour la dernière Coupe du monde 2015, le néo-Clermontois peine à donner sa pleine mesure. Arrivé en Auvergne après la Currie Cup, il a pris son temps avant de devenir un titulaire plus régulier depuis deux mois. Avec seulement neuf titularisations, Van der Merwe est pour l'instant derrière Vahaamahina, Jedrasiak et Jacquet, les deuxième ligne les plus utilisés par le staff auvergnat.

Je pense que mon corps était un peu fatigué, j'ai eu pas mal de petites blessures. Mais je me sens plutôt bien maintenant. Les coaches et tout le staff ont travaillé très dur avec moi et c'est bon d'être de retour, de jouer du bon rugby à nouveau. Je comprends mieux mes coéquipiers, ils sont devenus des amis et je progresse. J'espère être à 100% en finale !

Le joueur reconnaît que le dépaysement a été brutal mais il ne regrette pas les conseils de son frère qui l'a poussé à rejoindre la France : Nous sommes très proches. Il est en France depuis longtemps et nous ne nous sommes pas beaucoup vus ces dernières années. Depuis cet été, nous ne nous voyons pas beaucoup plus, mais c'est plus simple ! J'ai vu la façon dont il apprécie la vie ici. Il est installé, il comprend la langue et je suis heureux d'être en France moi aussi. Quand je suis arrivé ici pour la première fois, je me suis demandé ce que je faisais là mais maintenant je suis bien. Les gens sont amicaux, et c'est tranquille.

• Une concurrence de haut niveau

Le Sud-Africain doit aussi se faire une place à un poste où la concurrence est féroce, et à plus forte raison depuis l'élimination en Coupe d'Europe. Avec Cudmore bientôt de retour, plus Vahaamahina, Jedrasiak et Jacquet, ils seront six si l'on ajoute l'Espoir Iturria, pour deux places dans la cage pour les phases finales.

Le Sud-Africain sait que malgré son expérience, ses 37 capes, et son titre au Super Rugby en 2010, il doit gagner sa place : Je pense que nous avons les meilleurs deuxième ligne de France ici actuellement et c'est une très bonne chose. La concurrence est toujours bénéfique et nous apprenons les uns des autres pour rendre l'équipe meilleure.

• Une volonté d'intégration

S'il s'exprime encore face à la presse en anglais, Van der Merwe fait le maximum pour s'intégrer au plus vite, dans une équipe où le français est la première langue. Pas envieux de ses compatriotes rassemblés en nombre à Montpellier.

Il y a beaucoup de bons joueurs là-bas mais je pense qu'il leur manque un peu l'état d'esprit à la française, parce qu'ils ont beaucoup d'étrangers. C'est ce qui est bien à Clermont, tout est en français ici. Ça a été difficile pour m'adapter au début mais maintenant ça va mieux. Je pense que les gars s'amusent bien à Montpellier mais pour moi c'est mieux d'être dans un environnement français. Nous avons beaucoup de très bons joueurs français ici, ce sont les meilleurs en France. Et c'est très important pour le Top 14.