Etcheto: "On est des habitués des montagnes russes"

  • Vincent Etcheto - bordeaux-Bègles - 1 mars 2014
    Vincent Etcheto - bordeaux-Bègles - 1 mars 2014
  • Raphaël Ibanez en pleine discussion avec Vincent Etcheto et Régis Sonnes - 8 août 2014
    Raphaël Ibanez en pleine discussion avec Vincent Etcheto et Régis Sonnes - 8 août 2014
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Ravi du scénario clermontois (51-21), l'exigeant entraîneur des lignes arrières de Bordeaux-Bègles Vincent Etcheto appelle à la remise en question des siens avant la venue de Castres.

Êtes-vous retombés de votre petit nuage ?

Vincent ETCHETO: Dès dimanche. On a passé un très bon samedi soir, calme, un dimanche assez serein avec des mails entre coachs pour finir de préparer Castres et cette semaine qui est dans la continuité de celle d'avant.

Est-ce que l'on se dit que l'on a un peu marqué les esprits dans ce championnat ?

V.E: Non. On peut dire que c'est notre match référence, il y a eu du volume de jeu même si les Clermontois ont possédé le ballon plus que nous. Il y avait toutes formes de jeu, du jeu d'avants, de trois-quarts, d'avants trois-quarts mélangés, des prises d'initiatives avec la réussite bien entendue. C'est ce que l'on était capable de faire par moments l'an dernier, il y a deux ans, il y a trois ans. On reste cette petite équipe qui grandit, qui est capable de toucher, pas de couler il ne faut pas exagérer, les grosses équipes de temps en temps.

Comment fait-on pour garder tout le monde sous-pression après un tel match ?

V.E: Cela fait six ans que je suis là, cela fait six ans que l'on bataille, qu'on a des fois des résultats exceptionnels comme celui de samedi dernier et qu'on se remet en question. On fait prendre conscience aux joueurs, et ils le savent, que c'est génial ce qu'ils ont fait. Franchement, il faut savourer mais ça va être difficile. Ce sont des banalités de le dire mais c'est une remise en question permanente et nous, on est quand même des habitués des montagnes russes. On l'a vu, on est allé gagné à La Rochelle, on est pitoyable à Brive, on est très bon contre Clermont, ça serait bien qu'on reste au moins dans le positif, si ce n'est pas dans l'excellence.

Si on joue comme on s'est entraîné ce matin (mardi, ndlr), on risque d'avoir des problèmes contre Castres


Ce mardi à l'entraînement, on vous a vu élever la voix sur certains exercices. C'était nécessaire ?

V.E: Ce n'était pas trop prévu, je n'aime pas trop gueuler, ça me fait mal à la tête. Ce que j'aurais préféré, c'est que ça roule. Dès fois, les joueurs sont humains, ils sont comme tout le monde, il y a du relâchement. Je dis souvent que ce sont des grands enfants, ils ont été mignons et tout d'un coup, ils sont un peu vilains. Alors sans leur mettre une fessée, c'est leur dire qu'il y a des choses à respecter, se respecter soi-même, se remettre en question, respecter aussi les autres, respecter aussi ceux qui n'ont pas eu la chance de pouvoir jouer et qu'on continue à travailler. S'il y a besoin d'élever la voix, ce n'est pas notre tasse de thé ni à Raph (Ibanez), ni à Régis (Sonnes) ni à moi. Régis l'avait fait la semaine dernière pour dire aux avants qu'ils étaient passés à côté à Brive et moi je les fais au collectif ce matin parce que je pensais qu'ils étaient dans un entraînement plus que moyen. C'est aussi pour confirmer l'adage de Raph "on joue comme s'entraîne" car si on joue comme on s'est entraîné ce matin, on risque d'avoir des problèmes contre Castres.

C'est difficile de changer une équipe qui gagne, surtout de cette manière ?

V.E: Pas en ce moment puisqu'il y a des joueurs qui ont donné satisfaction. On a instauré une concurrence, c'est voulu par le staff et c'est compris et accepté par les joueurs et grâce au travail de Ludo Loustau (préparateur physique, ndlr), hormis le K.O. d'Heini Adams qui sera absent trois semaines, tout le monde est sur le pont, on a le choix entre 33 ou 34 joueurs hyper motivés. C'est génial mais il faut que les résultats soient positifs pour garder cette dynamique-là. Vous verrez jeudi, mais il y aura du turnover.

Avoir cette concurrence que vous n'aviez pas les autres années permet cela ?

V.E: Bien sûr. On va prendre l'exemple de Pierre Bernard avec Lionel Beauxis. L'an dernier, il y avait Nicolas Sanchez, qui est un excellent joueur, on l'a vu dans le Four Nations, qui n'était pas là, qui était souvent blessé, Pierre se sentait installé alors que là, il est obligé de se remettre en question et il fait des matches exceptionnels depuis le début de la saison et Lionel fait de superbes rentrées depuis qu'il est là. Cette concurrence est hyper importante, elle peut être perturbante si elle n'est pas claire. On a été clair avec les joueurs, on leur a expliquée. Ils préféreraient jouer mais ils l'acceptent, ils se disent le prochain, ce sera moi, il faut que je sois bon. C'est une pression positive. Après on a des résultats plutôt positifs, on a tout gagné à la maison, on a un résultat à l'extérieur, c'est beaucoup plus facile à gérer. Mais, par expérience, on a perdu dix matches de suite il y a deux ans et même si on avait moins de concurrence, on gérait et on n'a jamais eu de crise en interne. Si on enchaîne deux ou trois défaites, j'espère qu'on maintiendra le cap, je touche du bois.

A quoi vous attendez-vous samedi contre le CO ?

V.E: Castres, je ne suis pas apte à analyser leur jeu de façon très précise mais ce que je sais, c'est une équipe qui était championne de France il y a deux ans, vice-championne de France cette année qui a recommencé un peu plus tard, un peu plus décontractée que les autres surement car ils ont de la confiance emmagasinée. Ils ont eu un début de saison délicat mais par contre ils ont du volume de jeu. J'ai vu leur match à Lyon notamment, où ils marquent des essais, ils se les créent, ils ont des essais refusés. C'est une équipe complète, la plus performante en touche, c'est une mêlée qui redevient ce qu'elle était et c'est une charnière internationale avec un centre international. Il y a tout.

Raphaël Ibanez en pleine discussion avec Vincent Etcheto et Régis Sonnes - 8 août 2014
Raphaël Ibanez en pleine discussion avec Vincent Etcheto et Régis Sonnes - 8 août 2014
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