Tian: "On a envie de regarder un peu vers le haut"

  • L'ailier d'Oyonnax, Sylvère Tian
    L'ailier d'Oyonnax, Sylvère Tian
Publié le Mis à jour
Partager :

Son retour dans le groupe coïncide avec le regain de forme d’Oyonnax. L’ailier Silvère Tian aborde la réception samedi de Bordeaux-Bègles avec confiance. Pour lui le départ de Christophe Urios en fin de saison ne change rien aux ambitions actuelles: l’Uso veut surfer sur sa belle dynamique.

La coupure a-t-elle fait du bien?

Silvère Tian: Oui je pense que ces dix jours ont fait du bien. Pas à l’ensemble de l’équipe parce que moi j’étais déjà au repos au début de saison. Je n’ai joué que quatre matches. Je n’étais pas vraiment épuisé mais pour le reste du groupe, les blessés, cela a fait du bien, cela a permis de se régénérer et de bien revenir pour la ligne droite qui va arriver.

Justement, pensez-vous avoir retrouvé 100% de vos moyens après votre blessure à la hanche?

S.T: Non, pas vraiment. Je n’ai pas encore retrouvé le rythme. Je n’ai joué que deux matches du Top 14 et deux de Challenge Cup. Je pense que je dois attendre encore deux ou trois matches, histoire de rester dans le rythme. Et là, on a eu dix jours de coupure donc ça m’a un peu freiné dans mon élan.

Depuis votre retour, il y a eu deux belles victoires en Top 14 (Racing Métro et La Rochelle)! Le moral est au beau fixe?

S.T: Oui, tout le monde dit que depuis que je suis revenu, je porte chance (rires)! Deux belles victoires, surtout une au Racing Métro parce que c’est à l’extérieur. La saison dernière, il avait fallu attendre la fin du championnat pour prendre des points ou gagner à l’extérieur. Et puis on arrive à prendre cinq points à la maison sur un match vraiment important. C’est ce qui prouve que l’on a un peu plus de maturité que la saison passée.

Le groupe a pris confiance et on a pris conscience que l’on pouvait gagner à l’extérieur

Justement, c’est l’expérience qui commence à vous servir?

S.T: Oui, on a un peu d’expérience et puis surtout il y a eu le recrutement. Christophe (Urios,ndlr) a rajouté des joueurs d’expérience. Le match contre La Rochelle où l’on a pris cinq points, la saison dernière on se serait juste contentés de la victoire. À l’extérieur, avec le doute, on se disait: si on ramène un point c’est bien. Maintenant on part tout le temps sur un gros match. Que ce soit à l’extérieur ou à domicile, on se dit d’essayer de faire un gros match, de gagner. Cela nous a souri au Racing-Métro. J’espère qu’il y aura d’autres victoires à l’extérieur à l’avenir.

Le fait de s’être un peu décomplexé va de pair avec ce jeu plus entreprenant?

S.T: Oui, cette année le jeu est beaucoup plus entreprenant, et on a beaucoup plus confiance. On l’a eu aussi par rapport au premier match à Toulouse où on a fait une grosse prestation. Derrière, l’enchainement de gros matchs a fait que tout le groupe a pris confiance pour pouvoir suivre le projet qu’instaurent les dirigeants et Christophe.

Mais avant le Racing et La Rochelle, quelque chose avait-t-il changé dans la façon de jouer?

S.T: Non pas vraiment, on n’a pas changé. C’est toujours le même système mais surtout il fallait prendre conscience que l’on pouvait gagner à l’extérieur et puis surtout se donner à fond. A l’extérieur, c’est surtout faire moins de fautes et marquer sur nos occasions. Cela nous a réussi au Racing-Métro contrairement à Toulouse, Bayonne, Castres ou Montpellier. Ces matches ont fait que l’on s’est retrouvé en difficulté. Mais on a retrouvé du courage et de l’envie au Racing. Le plus important c’est d’être réaliste. Sur la fin on a vu que l’on pouvait aller chercher autre chose qu’un bonus défensif.

Si l'on est bien, que l’on assure une bonne dynamique et que l’on gagne, l’ambition change, c’est humain

Ce week-end, ce sera Bordeaux-Bègles, l’UBB ne surprend plus, c’est du lourd!

S.T: C’est une belle équipe. Tout le monde le sait. Ce n’est pas une surprise. Il faut se méfier. Ils viennent de perdre chez eux contre Toulouse donc ils voudront rattraper les points. Leur ambition c’est de jouer les play-offs, ils ont grandi et muri. Ils vont aller chercher des points partout pour se qualifier. C’est à nous de se méfier et d’essayer de rester lucide. C’est important, cela nous ferait faire un très grand bon de l’autre côté du tableau car à chaque fois regarder vers la fin, c’est un peu fatiguant et usant. On a envie de regarder un peu vers le haut. Ce match va nous permettre de nous lancer. Vu que le championnat est compliqué, avec deux ou trois victoires, on peut basculer dans l’autre moitié du tableau.

En fonction du résultat de ce week-end, vous pourriez vous prendre à rêver d’autre chose qu’un simple maintien?

S.T: On verra… Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Surtout il faut gagner. Bordeaux, ce n’est pas un concurrent direct, c’est une équipe qui veut se qualifier donc une équipe qui a ses ambitions et essaye de gagner n’importe où. A nous d’être lucide, de faire un gros match, comme avant la coupure. On va voir si elle nous a fait du bien ou du mal. Peut-être que cela nous fera changer d’ambition mais on restera toujours humbles. On prendra match par match. Si l'on est bien, que l’on assure une bonne dynamique et que l’on gagne, l’ambition change, c’est humain.

Certains doivent se dire que c’est la fin d’une aventure

Le départ de Christophe Urios, vous en avez parlé entre joueurs?

S.T: On en a parlé mais ce n’était pas la priorité vu que l’on était derniers (ndlr, avant la victoire contre La Rochelle). On savait que c’était compliqué. Il n’avait pas donné sa réponse au début de saison donc on s’en doutait un tout petit peu. Des joueurs vont rester ou partir, ceux qui partent n’ont pas envie d’être dans l’équipe qui a fait descendre le club et tout ceux qui restent ont envie de se donner les moyens d’encore jouer en Top 14. C’est ce qui fait que cela nous donne encore confiance. On est toujours copains, on se bat les uns pour les autres.

Mais certains se disent peut-être qu’ils ont envie de le suivre…

S.T: Forcément, cela fait huit ans qu’il est au club donc certains doivent se dire que c’est la fin d’une aventure ou que c’est le moment de changer. Peut-être que Christophe prendra des joueurs pour aller à Castres. Cela pose des questions. N’oublions pas que la plupart des joueurs, c’est Christophe qui les a fait venir. Ce n’est pas facile de faire venir des joueurs et après prendre la décision de partir. Le rugby est devenu tellement professionnel que penser à tout ça, c’est être inconscient. Restons concentrés. Mais si derrière il faut bouger, au moins il n’y aura pas de doute à avoir. Il faut être bon pour soi-même et pour l’équipe. Ce championnat donne envie d’en découdre tous les week-ends.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?