Pau enfin en route vers son 1er point à l'extérieur ?

La Section va-t-elle rentrer de Bordeaux, samedi soir, les valises à nouveau pleines? Ses quatre précédents voyages pourraient hélas le laisser penser. À chaque sortie du verdoyant Béarn, les hommes du président Pontneau ont ramené une quarantaine de points dans le baluchon et affiché une systématique inefficacité à exister. En bataille en queue de classement avec Oyonnax et Agen, les Palois tentent de s’éloigner de cette zone des relégables.

Or, pour y parvenir et viser le maintien en fin de saison, l’urgence de décrocher des points de bonus défensifs à l’extérieur, voire d’y créer une surprise, commence sérieusement à pointer. À ce titre, la prestation réalisée la semaine dernière en Challenge Cup à Sale a fait naître de sérieux espoirs d’y croire. Battus 29 à 20 et privés du bonus défensif à seulement trois minutes de la fin du match, les Vert et Blanc ont néanmoins acquis de précieuses certitudes.

C’est vrai que nous nous sommes rassurés notamment sur le plan défensif, même si nous avons encaissé encore trop d’essais, reconnaît Samuel Marquès. Il faut poursuivre dans cette voie afin de ramener des points de l’extérieur. Malgré cette défaite, il y a pas mal de choses positives à retenir. On sait maintenant qu’on peut le faire! Cet intermède européen, même raccourci en raison des tragiques événements de Paris, a permis à quelques cadres de l’équipe de se reposer, à des jeunes tels Geoffrey Moïse, Quentin Lespiaucq, Thibaut Daubagna, Pierre Dupouy de jouer, et à Watisoni Votu de réintégrer l’équipe après un mois d’absence.

Jouer libéré

Se confronter à un autre style de jeu l’esprit libéré, de manière plus sereine, va sans doute aider la Section à franchir un cap, à contribuer à moins gamberger, en bref à grandir. À Sale nous avons tenu durant 70 minutes, insiste le numéro neuf de la Section. Nous ne sommes pas loin du compte. Il suffit de gommer les erreurs commises en toute fin de match pour être dans les clous et ramener de l’extérieur ce fameux bonus défensif. Nous devons reproduire ce genre de prestation en Top 14. Et ensuite, pourquoi ne pas envisager un jour une victoire à l’extérieur?

Ces belles certitudes acquises seront-elles suffisantes pour éviter une nouvelle fessée, samedi soir à Bordeaux? Bien que Simon Mannix répète inlassablement que son équipe joue tous ses matchs pour les gagner, la pression du résultat en Top 14 a, jusqu’à présent, davantage paralysé ses troupes plutôt que de les libérer. Bien sûr que l’obligation de résultat en Top 14 nous met de la pression et de ce fait nous jouons moins libérés, admet Marquès. C’est aussi une question de confiance. Avec de la confiance nous savons que nous sommes capables de faire mal à n’importe quelle équipe. Se libérer de ce carcan passe par le jeu. En produisant du jeu, en conservant le ballon nous pourrons ramener des points précieux de l’extérieur. Nous irons à Bordeaux dans cet état d’esprit!

S’appliquer sur les points forts

Or, les Bordelais sont précisément joueurs et difficiles à manier si on ne les prive pas de ballons. La Section devra donc tout d’abord s’attacher sur ce qui a fait sa force en Angleterre la semaine dernière, et notamment la touche où elle a réalisé un 100%. Il lui faudra également et avant tout être disciplinée, faire preuve d’agressivité positive dans les rucks, conserver les ballons et multiplier les temps de jeu pour prendre à défaut les hommes de Raphaël Ibanez.

Enfin, la défense tant collective qu’individuelle ne pourra s’autoriser le moindre trou d’air, sous peine de connaître la même punition que lors des précédents matchs. Quant aux deux présidents Bernard Pontneau et Laurent Marti, qui ont toujours entretenu d’excellentes relations, ils vont recroiser leur route en match officiel, chose qui n’était plus arrivée depuis la saison 2010-2011, lorsque les deux équipes évoluaient en Pro D2. Cette année-là, chacun des protagonistes était resté maître chez lui. Si l’histoire se répète, les Palois peuvent espérer ce fameux bonus défensif puisqu’ils s’étaient inclinés de quatre points en terre girondine. Mais depuis, l’eau a coulé sous les ponts...