Authier: "Je suis là parce que l’on est en état d’urgence"

  • Johann Authier (Oyonnax) - 21 novembre 2015
    Johann Authier (Oyonnax) - 21 novembre 2015
  • Johann Authier avec Oyonnax en 2013
    Johann Authier avec Oyonnax en 2013
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C’est officiel depuis mardi après-midi, c’est officieux depuis déjà quelques semaines… Johann Authier est donc le nouvel entraineur de l’équipe professionnelle de l’US Oyonnax. C’est à l’ancien demi de mêlée que va incomber la tache de maintenir le club en Top 14. Il s’est exprimé pour la première fois.

Votre mission principale n’est-elle pas, déjà, de redonner confiance au groupe?

Johann AUTHIER: On sent une équipe en convalescence et en manque de confiance mais je ne crois pas qu’il y avait un manque d’envie. Autant contre Toulouse on a réussi à se rassurer sur un jeu basé sur le combat et en essayant de retrouver nos valeurs, contre Brive on avait cette pression du résultat et du match à la maison. On est une équipe en difficulté et, ce jour là, on n’a pas eu les ressources nécessaires pour renverser la vapeur.

Avec votre nomination, peut-on imaginer une certaine revue d’effectif?

J.A: On a quand même un groupe large avec un effectif assez conséquent et de qualité. On a besoin de trouver une assise collective. J’ai besoin aussi de voir ce que certains ont dans le ventre donc il y a aura du turnover. On part sur des entrainements avec un peu d’opposition. L’objectif c’est vraiment de travailler tous ensemble, qu’il y ait un maximum de joueurs qui puisse être dans la même direction. La meilleure manière pour impliquer tout le monde, c’est d’investir tout le monde sur les matchs. On ne fera pas de grande révolution parce qu’il faut que l’on garde une certaine stabilité. Par contre, les joueurs qui ont envie et qui travaillent, ils auront leur chance.

Les joueurs qui ne respecteront pas nos valeurs ne feront pas partie du groupe

Comment peut-on "soigner les têtes", comme le dit votre adjoint Stéphane Glas?

J.A: Je pense que c’est un groupe qui n’a pas pris la mesure de ce qu’était Oyonnax, le club et la ville, mais qui est en train de la prendre. Ils se rendent compte qu’il y a des choses que l’on pouvait faire ailleurs et que l’on ne peut pas faire ici… ou des choses que l’on doit faire ici et que l’on ne faisait pas ailleurs! C’est peut être la clé de notre réussite. La ville d’Oyonnax s’est construite par le travail et j’ai l’impression que pour devenir un membre à part entière de ce club, on doit respecter nos valeurs. Je peux le garantir, les joueurs qui ne respecteront pas ces valeurs ne feront pas partie du groupe.

Johann Authier avec Oyonnax en 2013
Johann Authier avec Oyonnax en 2013

Et comment peut-on redonner de l’enthousiasme?

J.A: Les choses sont claires et simples. J’ai quand même l’impression que les joueurs reviennent sur le terrain avec de l’entrain. Je ne vois pas des joueurs abattus. La vérité, c’est la victoire et ce sera le déclic. On doit se dire que l’on est une équipe de Top 14, confirmée, et que l’on doit retrouver ce statut. Pour cela, il faut que l’on assume, que l’on garde confiance en nous et que l’on se dise que l’on est à la hauteur du Top 14! J’en suis persuadé. J’y crois à 300% parce que je sais que l’on a un groupe avec de la qualité et si ce groupe prend conscience de ses capacités, il pourra faire quelque chose de très bien.

On a fixé un cadre à respecter avec plus de précision et de détermination

L’idée est de continuer sur la même philosophie de jeu ou de la faire évoluer?

J.A: C’est la difficulté quand on arrive en cours de saison. Ce n’est pas possible de tout changer. Il faudrait une intersaison, une longue préparation… Il ne faut pas se voiler la face, je suis là parce que l’on est en état d’urgence. On a refixé un cadre à respecter avec plus de précision et de détermination. Les joueurs qui en sortiront se sortiront tout seul de l’effectif. Par contre, on n’a pas révolutionné le projet de jeu. On a apporté des petites touches pour le faire évoluer dans le bon sens. Il y a un chantier qui est important, c’est la défense. On a entamé un gros travail défensif et je suis désolé de voir que cela n’a pas fonctionné comme on aurait voulu contre Brive mais je sens qu’il y a du mieux.

Le fait d’avoir côtoyé sur le terrain certains joueurs, cela pose t-il un problème?

J.A: Cela ne me pose pas de problème! J’ai un statut d’entraineur et l’on est obligé d’avoir une certaine distance. Par rapport aux joueurs, il y a un petit peu moins de proximité. Par contre, dans ma manière de manager, j’aime être assez proche des joueurs. Cette proximité me permet de garder ce sentiment de partage. J’aime que les joueurs s’investissent dans le projet de jeu. Je ne pense pas que ça les gêne. Je suis quelqu’un avec un caractère assez fort donc si je dois prendre mes distances, je sais les prendre.

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