Jgenti: "Je ne comprends pas vraiment pourquoi je ne joue pas"

  • Giorgi Jgenti face au Stade français
    Giorgi Jgenti face au Stade français
  • Giorgi Jgenti face à Toulouse lors de la finale du Top 14 en 2011
    Giorgi Jgenti face à Toulouse lors de la finale du Top 14 en 2011
Publié le Mis à jour
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Giorgi Jgenti est l’une des trois recrues de l’intersaison à Bayonne. Mais le pilier georgien venu pour stabiliser la mêlée bayonnaise est finalement très peu utilisé par Patricio Noriega. Jgenti se montre fataliste devant cette situation et pense que son profil "n’intéresse pas" son entraîneur qui ne l’a pas recruté et avoue être en contact avec trois clubs pour la saison prochaine.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours en France?

Giorgi Jgenti: Je suis arrivé par Clermont en Espoir en 2006. Je pars à Biarritz un an après avec Patrice Lagisquet et Jacques Delmas. Je n’ai pas trop joué et je suis parti à la moitié de la saison en tant que joker médical à Aurillac où j’ai joué une saison et demie avant de rejoindre Oyonnax. Ce fut pour moi une année magnifique avec Christophe Urios comme entraîneur. Je suis très proche de lui et j’ai beaucoup progressé à Oyonnax. Je le remercie d’ailleurs pour tout ça. Ensuite j’ai connu le Top 14 avec Montpellier et deux très bons entraîneurs Fabien Galthié et Didier Bès. Didier m’a notamment appris à ne pas utiliser que ma force en mêlée.

Pourquoi être parti à Perpignan après une finale de Top 14 avec Montpellier en 2011, suivi de deux quarts de finale?

G.J: Paul Goze m’a appelé. Il m’a fait une belle proposition de quatre ans. Financièrement et sportivement, c’était intéressant. C’est dommage que l’on soit descendu en Pro D2 car il y avait quand même une bonne équipe. Mais quand il y a des problèmes il faut vite changer, car si tu ne changes pas, le Top 14 n’attend pas que tu te réveilles.

Comment avez-vous atterri à Bayonne?

G.J: Quand le championnat s’est terminé, Jean-Michel Gonzalez m’a appelé. Il était vraiment intéressé de me voir jouer à Bayonne. Sportivement, c’était intéressant pour moi car je voulais continuer en Top 14. Avant la proposition de Jean Michel, Toulouse et le Racing étaient intéressés pour me faire venir, mais quand ils m’ont appelé on n’était pas encore condamnés à la descente avec Perpignan. Finalement on est descendus et Toulouse et le Racing avaient fait leurs choix.

Avec Urios ou Galthié, qui sont pour moi les deux meilleurs entraîneurs en France, ça se passait bien

Vous jouez très peu cette saison. Comment l’expliquez-vous?

C'est dommage. Avec tous les entraîneurs que j'ai côtoyé, j’ai toujours beaucoup joué. Je ne comprends pas vraiment pourquoi je ne joue pas. Je suis prêt à 100% si on me donne ma chance. Mais ce n’est pas à moi de décider, ce n’est pas moi le chef ici. Si l’entraîneur ne s’intéresse pas à toi, il ne s’intéresse pas à toi. C’est comme ça.

Giorgi Jgenti face à Toulouse lors de la finale du Top 14 en 2011
Giorgi Jgenti face à Toulouse lors de la finale du Top 14 en 2011

Etes-vous déçu de cette situation?

J.G: C'est un peu difficile pour moi de ne pas beaucoup jouer, je n’ai pas l’habitude. Cette année je suis comme en vacances (il sourit). C’est la première fois dans ma carrière que je me trouve dans une situation comme celle-là avec seulement trois titularisations à la moitié de la saison. Je continue de beaucoup travailler pour garder la forme. J’attends qu’on me donne ma chance, mais si on ne me la donne pas il n’y a pas de problème, j’attendrai l’année prochaine. Ma carrière va continuer. J’ai 29 ans je pense encore jouer cinq ans… Si on continue à pousser les mêlées, car maintenant les règles changent tous les ans (rires). Dans cette situation, il est important d’être fort dans la tête. Je reste prêt à jouer, il n’a qu’à m’appeler, je suis à sa disposition. Je suis très motivé pour jouer. Je ne sais pas. Avec Urios ou Galthié, qui sont pour moi les deux meilleurs entraîneurs en France, ça se passait bien. J’ai toujours écouté ce qu’ils me disaient.

Pensez-vous être prêt physiquement à jouer?

J.G: Ma mentalité c’est de ne pas lâcher. J’ai très envie de jouer. C’est la première fois que j’arrive à la mi-décembre sans être fatigué. L’entrainement avec l’Aviron bayonnais commence à 9h et j’ai demandé à l’entraîneur de commencer à 8h maintenant. Je commence seul par du physique, ensuite entraînement collectif et après je fais encore un peu de physique avec le préparateur physique. J’ai réfléchi à la situation et si je ne joue pas je dois faire plus de travail obligatoire.

Je ne dis pas que je vais partir, je dis juste que j’ai parlé avec trois équipes

Certains disent que vous êtes un caractère difficile. Que répondez-vous à ça?

J.G: Le problème c’est que qui dit ça? Beaucoup de monde parle pour ne rien dire et ça ne m’intéresse pas. Si quelqu’un a envie de connaitre quelqu’un d’autre, il lui parle. Pour moi, il y a le terrain et en dehors du terrain. Les gens me voient méchant sur un terrain et après ils pensent que je le suis en dehors. Mais ce n’est pas la même chose. Je n'aime pas beaucoup parler. Montrez-moi ce que je dois faire, je le fais. Après le match, on peut parler. Je me donne à 100% pour mon équipe, c’est mon job. Je suis un peu méchant dès fois, mais c’est le rugby. A Bayonne, je suis là pour m’entraîner et jouer au rugby. En dehors du rugby, ce n’est pas possible d’avoir la même relation avec tous les joueurs. Il y en a avec qui on est plus proche que d’autre, c’est comme ça.

Vous pensez à quitter Bayonne?

J.G: Je ne sais pas pour l’instant. J’ai parlé avec trois équipes pour l’année prochaine. J’ai un contrat d’un an plus une année en option. Je ne dis pas que je vais partir, je dis juste que j’ai parlé avec trois équipes. Pour moi l’important aujourd’hui est de jouer. Que je sois ici pour un an, deux ans ou dix ans, ce n’est pas important. Après ce sera une autre histoire. Je suis actuellement à Bayonne et à 100% pour jouer avec Bayonne. Je ne vais pas lâcher car pour moi c’est l’équipe qui est important et pas seulement une personne. Si tout le monde lâche parce qu’il n’est pas content de jouer ça devient le bordel. Si je ne joue pas, c’est que j’ai peut-être plus de travail à faire pour jouer un jour. Pour tout joueur professionnel quand tu ne joues pas c’est difficile. Mais je ne veux pas qu’il y ai de conflit ici parce que je ne joue pas. Pour l’équipe ce n’est pas bon et je suis très content dans cette équipe. C’est sûr, si c’était moi le chef je jouerais tout le temps (rires).

Au niveau international, avez-vous envie de jouer avec la Georgie?

J.G: Montrez-moi quelqu’un qui n’est pas intéressé pour jouer avec son pays. Il est fou s’il est comme ça. Ils m’ont appelé l’an dernier mais j’étais blessé. Ma dernière sélection date de 2011. Le problème pour moi c’est qu’au poste de pilier en Georgie il y a beaucoup de concurrence avec beaucoup de joueurs qui évoluent en Top 14 ou en Angleterre. En plus en ce moment je ne joue pas beaucoup. Ce n’est pas le même problème quand tu joues derrière.

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