Méné veut "un arbitrage moins permissif sur les courses négatives"

  • Mathieu Bastareaud a servi de leurre sur l'action de son premier essai - Bayonne Toulon - 15 août 2014
    Mathieu Bastareaud a servi de leurre sur l'action de son premier essai - Bayonne Toulon - 15 août 2014
  • Didier Méné lorsqu'il exercait encore ses fonctions d'arbitre - 16 mars 2008
    Didier Méné lorsqu'il exercait encore ses fonctions d'arbitre - 16 mars 2008
Publié le Mis à jour
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Interpellé dès la première journée du Top 14, notamment après l'essai accordé lors du match Bayonne-Toulon, le président de la Commission Centrale des Arbitres, Didier Méné, livre son regard sur la question des courses négatives dans le rugby français.

Quelles sont les règles qui interviennent dans le jugement de cette situation de jeu ?

D.M.: Il y en a plusieurs. Tout d'abord celle du hors-jeu, puisque tout joueur se trouvant devant le partenaire porteur du ballon se trouve hors-jeu. Ce n'est néanmoins pénalisable que lorsque le joueur en question fait action de jeu. La deuxième règle est celle du jeu déloyal, en l'occurrence de l'obstruction. Il faut regarder si le leurre se place ou non en position de hors-jeu, et s'il ouvre une porte pour le porteur de ballon. Il reste donc une part de subjectivité.

Etes-vous d'accord avec les décisions arbitrales prises ce week-end ?

D.M.: Il y a eu trois actions lors de la première journée, entrant dans ce cas de figure, lors de Bayonne-Toulon, Montpellier-Racing et Clermont-Grenoble. Ces trois cas sont assez différents. A Montpellier, on peut voir que le défenseur s'avance pour plaquer le leurre avant que celui-ci ne vienne à sa rencontre et fasse obstruction. Pour moi, l'arbitre a très bien fait d'accorder l'essai. A Clermont, l'essai a été refusé car un joueur hors-jeu va clairement faire action et impacter le défenseur. Par rapport aux deux règles citées, il est pénalisable. Il reste alors une part de subjectivité pour déterminer s'il a réellement ouvert une porte. L'arbitre a considéré que oui, à juste titre. Le cas de l'essai toulonnais est différent.

Vous semblez moins d'accord avez la décision prise dans ce cas précis...

D.M.: Ce cas est bien plus discutable, et il sera évoqué lors de notre stage la semaine prochaine. On remarque au niveau international une certaine souplesse du corps arbitral sur ce type d'actions. Pour ma part, je ne souhaite pas qu'il y en ait en France, car l'attaquant va plus sur le défenseur que le défenseur ne vient vers lui. Il doit donc être pénalisé.

Si on accorde des essais comme celui de Toulon, on va introduire un trouble incompréhensible

Faut-il par conséquent obliger le leurre à s'arrêter dès qu'il a franchi la ligne du ballon ?

D.M.: En tout cas, s'il ne s'arrête pas, il ne faut pas que son contact avec la défense ouvre une porte et ait une influence sur la suite de l'action. S'il faut dix ralentis pour arriver à prouver que son action a été licite ou non, ça sera trop compliqué. Je ne veux pas qu'on juge l'arbitrage et sa cohérence avec dix ralentis. Nous avons des consignes et des directives simples pour les arbitres et pour les observateurs. Si on accorde des essais comme celui de Toulon, on va introduire un trouble incompréhensible, alors que la situation est plus limpide lors des deux autres cas.

Vous souhaitez donc que la situation évolue vers plus de clarté ?

D.M.: Je vais demander à ce que l'arbitrage en France soit moins permissif, et même au niveau international, si tant est qu'il le soit encore, puisque il ne faut pas non plus caricaturer. Pour résumer, si on prend le cas de l'essai de Toulon, c'est du 50-50 que je voudrais faire basculer sur du 51-49. C'est une question de cohérence pour les arbitres, et de lisibilité pour les observateurs.

Didier Méné lorsqu'il exercait encore ses fonctions d'arbitre - 16 mars 2008
Didier Méné lorsqu'il exercait encore ses fonctions d'arbitre - 16 mars 2008
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