Méné: "Historiquement, l’arbitrage français est assez tourné vers le jeu"

  • Didier Méné a été limogé
    Didier Méné a été limogé
  • Romain Poite arbitrera lors du Four Nations 2016
    Romain Poite arbitrera lors du Four Nations 2016
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Tous les arbitres du Top 14 et de Pro D2 sont en stage à Gourette (Pyrénées Atlantique) jusqu’au vendredi 28 août. À cette occasion, le patron des arbitres français Didier Méné revient sur l’actualité du corps arbitral. Satisfait des 4 arbitres français retenus pour la prochaine Coupe du Monde, il fait également un premier bilan sur la mêlée après la première journée de championnat.

Est-ce que le fait d’avoir quatre représentants à la Coupe du monde représente une réussite pour l’arbitrage français ?

Didier MENE: C’est effectivement une grande réussite. D’autant plus que c’est une grande première. Historiquement on a souvent souffert d’un manque de reconnaissance, donc on le savoure et on sait que dans quatre ans ce sera très difficile de rééditer cette performance.

Est-ce un bon moyen pour faire taire ceux qui vous critiquent toute l’année en Top 14 ou Pro D2 ?

D.M: Quand on est arbitre, on est habitué à la critique. Comme on sait qu’elle n’est pas toujours constructive, on n’y prête pas trop d’attention. Ça conforte effectivement notre position aussi d’un point de vue national, mais on sait très bien qu’une fois que la Coupe du monde sera terminée, les critiques repartiront.

Qu’est ce qui plaît tant à l’international dans l’arbitrage français ?

D.M: Ce sont des arbitres formés à une école assez dure de l’arbitrage. Les championnats français, que ce soit les fédéraux ou les professionnels, sont très difficiles et en particulier le Top 14. Du coup les arbitres qui émergent de ce championnat-là, dès qu’ils arrivent au niveau international, ont peut-être plus de facilités que d’autres arbitres habitués à des compétitions domestiques plus faciles à arbitrer. Historiquement l’arbitrage français est un arbitrage assez tourné vers le jeu et du coup différent d’un arbitrage anglo-saxon qui serait plus près des règles. C’est peut-être ce qui ne plaisait pas à une époque, mais dans le rugby moderne c’est peut-être plus adapté.

Romain Poite arbitrera lors du Four Nations 2016
Romain Poite arbitrera lors du Four Nations 2016

Vous leur mettez une grosse pression avant un événement comme la Coupe du monde ?

D.M: Non. Ils sont dans un groupe d’arbitres Coupe du monde. Ils ont été réunis et ont des directives spécifiques Coupe du monde et là je n’interviens plus. Ce dont je m’assure c’est quand ils reviennent en Top 14 qu’ils soient dans la cohérence par rapport à leurs petits copains qui vont tenir la route pendant sept journées. Mais de manière générale, les directives qui sont données en Top 14 sont les mêmes qui sont données pour la Coupe du monde. Il y a quelques spécificités sur la mêlée.

Ces dernières saisons, il n'y a eu que 40% des mêlées qui se sont jouées du premier coup

Justement cette mêlée. Qu’avez-vous pensé de la première journée de championnat ?

D.M: On a un problème franco-français. Ces dernières saisons il n’y a eu que 40% des mêlées qui se sont jouées du premier coup dans le championnat de France. Dans le championnat d’Angleterre, c’est 60% et dans les matchs internationaux c’est 70%. C’est pour ça qu’on a décidé de mettre la pression sur les arbitres français dans ce secteur de jeu en leur demandant d’être un peu plus réactifs, à savoir ne pas attendre trois ou quatre mêlées pour réagir. Ça ne veut pas dire qu’il faut pénaliser dès la première mêlée comme j’ai pu l’entendre. Ça veut dire qu’à partir de la deuxième il faut se poser des questions. On donne un joker à l’arbitre et aux joueurs pour que le ballon soit joué normalement et qu’on redresse cette statistique. Ça a été le cas lors de la première journée d’ailleurs car presque tous les matchs ont dépassé 50% de mêlées jouées du premier coup. On a même atteint un 70% sur Montpellier-Oyonnax. On a eu un match ou il y a eu un problème c’est Toulouse Brive avec 25% de mêlées jouées du premier coup. Sur cette première journée je suis satisfait. Les statistiques semblent dire qu’il y a une préparation des équipes qui tiennent compte de la directive qui a été donnée. De toute façon on s’était mis d’accord avec les entraîneurs sur cette démarche le 21 juillet et on a prévu de se revoir au bout de quatre journées. S’il y a besoin on rectifiera le tir et on ajustera. Mais sur ce problème spécifique tout le monde est d’accord pour que les comportements changent.

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