Guildford, la revanche au pied des volcans

Par Rugbyrama
  • Zac Guildford, nouvelle recrue de Clermont - 16 août 2014
    Zac Guildford, nouvelle recrue de Clermont - 16 août 2014
  • Zac Guildford lors du seul match qu'il a joué avec les All Blacks pendant la dernière Coupe du monde de 2011 - 2 octobre 2011
    Zac Guildford lors du seul match qu'il a joué avec les All Blacks pendant la dernière Coupe du monde de 2011 - 2 octobre 2011
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Reconnu plus pour ses frasques que pour ses performances, Zac Guildford a décidé de quitter la Nouvelle-Zélande pour se relancer à Clermont, et tourner la page.

Enfant terrible du rugby néo-zélandais, l'ailier international Zac Guildford va tenter d'en finir cette saison avec ses vieux démons et de relancer sa carrière à Clermont (Top 14), loin de son île natale. Engagé pour deux années (plus une en option) à l'ASM, l'ex-All Blacks (10 sél) a choisi de s'exiler en Auvergne, avant tout pour "tourner la page". "J'ai fait quelques erreurs dans ma jeunesse. Il était temps pour moi de faire quelques changements dans ma vie et venir à Clermont était pour moi l'un des meilleurs qui soient", confie à l'AFP Zachary Guildford, dont le visage encore poupin tranche avec ses longs bras tatoués et son physique trapu (1,79 m, 89 kg). Le joueur de 25 ans a en effet régulièrement défrayé la chronique entre 2011 et 2013 pour des écarts de conduite à répétition. Comme en 2011, lorsqu'il agresse, nu et éméché, deux personnes dans un bar des îles Cook, à l'occasion du mariage d'un ami. Dans un pays habitué à vénérer les porteurs du ballon ovale, son incartade choque et il doit alors s'excuser publiquement devant les caméras. "Un moment embarrassant et difficile", glisse l'ancien joueur des Crusaders, dans les gradins du stade Marcel Michelin.

Déterminé à s'en sortir, il met sa carrière entre parenthèses début 2013 pour soigner son addiction à l'alcool, avant de quitter prématurément l'équipe de Christchurch pour l'ASM. "En Nouvelle-Zélande, on ne cesse de lui ressasser ses polémiques extra-sportives. Du coup, il a voulu couper les ponts et partir loin, dans un univers qui l'aide à exprimer au maximum son potentiel exceptionnel", explique le directeur sportif de Clermont Jean-Marc Lhermet. Car s'il y a bien une chose dont Zac Guildford n'a pas rougir, c'est bien son palmarès "hors norme" pour un joueur de sa génération. Après des débuts précoces en Super 15, il devient à 18 ans le plus jeune joueur des Hurricanes de Wellington et intègre les "Baby Blacks" avec lesquels il enchaîne les titres de champions du monde - 19 ans (2007), et -20 ans (2008-2009). Si lors du Mondial-2011, il ne joue qu'un seul match de toute la compétition avec les All Blacks, il s'illustre en inscrivant quatre essais à lui tout seul face au Canada (79-15).

Drame familial

"Il a tout gagné ou presque chez lui. Sa très grande qualité technique, associée à des qualités physiques, sa vitesse et son explosivité en attaque en font un joueur à part", précise Jean-Marc Lhermet. "A cette époque, je n'étais qu'un gamin, pas vraiment mature", reconnaît aujourd'hui ce génie tourmenté de l'ovalie, qui explique ses "erreurs de jeunesse" par la mort brutale de son père en 2009. Alors qu'il assiste à la victoire de son fils à Tokyo lors de la finale de la Coupe du monde junior contre l'Angleterre (44-28), il s'écroule dans les tribunes, terrassé par une crise cardiaque. "Perdre mon père, qui plus est mon modèle, a été tragique pour moi. C'était inattendu. Je ne savais plus dès lors où aller... J'ai mis un long moment avant de m'en remettre", confie aujourd'hui Guildford.

Dorénavant "bien dans sa peau", l'ancien "bad boy" du Super 15 assure avoir "laissé son passé derrière lui" en Nouvelle-Zélande. "Je souhaite me concentrer sur mon travail et rester le plus longtemps possible ici, en vous montrant très vite mon meilleur rugby". Même si cet exil volontaire le prive d'une future sélection avec le XV de la Fougère argentée. "Je ne compte pas rentrer de toute façon. Ma mère viendra me voir à Noël" ajoute-t-il d'un large sourire, "ravi" de son adaptation dans la capitale auvergnate.Pour l'heure, ses performances timides lors des matchs amicaux contre Grenoble (30-26) à domicile puis contre à Brive la semaine dernière (6-21) n'inquiètent pas le club."On n'a aucun doute sur ces capacités. Son esprit de revanche associé à son potentiel sportif peuvent faire des miracles à l'ASM et dans le Top14", prédit Jean-Marc Lhermet. Avant de souligner que le meilleur moyen pour lui faire oublier ses ennuis passés serait encore "de ne plus du tout lui en parler".

Zac Guildford lors du seul match qu'il a joué avec les All Blacks pendant la dernière Coupe du monde de 2011 - 2 octobre 2011
Zac Guildford lors du seul match qu'il a joué avec les All Blacks pendant la dernière Coupe du monde de 2011 - 2 octobre 2011
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